J'sens mon corps qui pousse, c'est quoi s'métamorphose
Ma tête qu'explose aux questions qu'elle se pose
J'ai rien demandé, on m'impose, ça m'indispose
J'rêve d'ma mère à mes côtés à tous mes lendemains
Qu'elle m'protège, m'prenne par la main, m'entraîne sur les chemins
D'ses bras qui m'entourent, des bisous en guise de réveil matin
J'veux d'ses genoux pour m'asseoir, rire aux éclats dans l'insouciance
Entendre des mots qui rassurent et croire encore à l'enfance
Scruter l'horizon, m'émerveiller, ignorer le sens du mot méfiance
J'veux pas grandir, j'suis pas prête à traverser le miroir
C'que j'vois derrière confirme mes craintes, j'veux pas d'histoire
J'me voile la face, qu'est-ce que ça fait, ça m'est égal
Rester tout p'tite, sucer mon pouce, jouer à la poupée, c'est pas si mal
L'humanité, la réussite, vouloir le pouvoir
J'veux pas grandir, j'veux pas l'savoir, j'reste dans l'espoir
Prendre mon envol ? A quoi bon vouloir se briser les ailes
J'me fous d' l'échelle de la vie et d' son conventionnel
J' laisse ma place dans la cour des grands face à s'monde cruel
Mon corps refuse toute meurtrissure, mon coeur à saigner
En l'océan de larmes amères, mes yeux à se noyer
Mon âme s'interdit chagrin et peine à en crever
J'ai bien compris la carapace fragile s'fissure
L'embryon avorte, j'suis pas si idiote qu'on se l'figure
Absurde morphologie que ma tête auto censure