JULES GRÉVY REVISITÉ (1807-1891)
Le président Jules Grévy
Fut une moderne personne
Qui, à l'automne de sa vie
S'intéressa au téléphone
Et quand il fut à l'Élysée
Pour ses soixante-quatorze ans
Une ligne il fit installer
Pour épier son gouvernement
À Vaudrey, dans le bas Jura
Le quinze août de mil huit cent-sept
Chez les Grévy ivres de joie
Ce n'est pas Marie que l'on fête
En ce voluptueux crépuscule
Vient de naître le chérubin
François Judith Paul, alias Jules
Fils de deux chauds républicains
Bientôt sur les bancs de l'école
Primaire et puis élémentaire
Ensuite au collège de Dole
Le gamin se montre exemplaire
Après trois ans à Poligny
Il veut devenir avocat
Alors vite il monte à Paris
Décrocher sa licence en droit
Sous la Monarchie de juillet
C'est-à-dire sous Louis-Philippe
Jules plaide lors de procès
Politiques [mais par principe]
Il doit attendre quarante-huit
Pour que député du Jura
Comme d'un devoir, il s'acquitte
[Bien normal pour un avocat]
C'est l'année de son mariage
Et celle de ses quarante ans
Lors à Paris, il emménage
Et veut y rester pour longtemps
Pourtant, quand en cinquante et un
Louis Napoléon Bonaparte
Prend le pouvoir, Jules soudain
De la politique s'écarte
Durant tout le second Empire
Jules se consacre au barreau
En laissant faire, laissant dire
Laissant hurler Victor Hugo
La guerre de soixante-dix
La chute de Napoléon
Remettent l'avocat en lice
Pour de nouvelles élections
Elu brillamment au perchoir
Il devient orateur célèbre
Grâce à Thiers, mort la veille au soir
Dont il fait l'éloge funèbre
Quand le président Mac-Mahon
Honnis du peuple démissionne
Grévy saute sur l'occasion
Et d'un tour emporte la donne
Président de la République
Il s'entoure de jeunes loups
Vieux renards de la politique
Ou bien vautours selon les goûts
Mais ce choix s'avère sinistre
Car il n'a jamais le dessus
À chaque conseil des ministres
Il en ressort toujours déçu
Bon an, mal an, Jules se vante
D'avoir bouclé sa mandature
Et lors de l'élection suivante
Il gagne son investiture
Mais deux ans après, tout bascule
On accuse pour son malheur
Le propre gendre du vieux Jules
De trafic de Légions d'honneur
À quatre-vingt ans, le pépère
Honteux donne sa démission
Et se retire sur ses terres
Parementer d'autres moutons
Encore deux années il vit
Songeant que s'il n'y eu Carnot
On eu après Jules Grévy
Un Jules Ferry au Château
Le président Jules Grévy
Fut une moderne personne
Qui, à l'automne de sa vie
S'intéressa au téléphone
Et quand il fut à l'Élysée
Pour ses soixante-quatorze ans
Une ligne il fit installer
Pour épier son gouvernement
À Vaudrey, dans le bas Jura
Le quinze août de mil huit cent-sept
Chez les Grévy ivres de joie
Ce n'est pas Marie que l'on fête
En ce voluptueux crépuscule
Vient de naître le chérubin
François Judith Paul, alias Jules
Fils de deux chauds républicains
Bientôt sur les bancs de l'école
Primaire et puis élémentaire
Ensuite au collège de Dole
Le gamin se montre exemplaire
Après trois ans à Poligny
Il veut devenir avocat
Alors vite il monte à Paris
Décrocher sa licence en droit
Sous la Monarchie de juillet
C'est-à-dire sous Louis-Philippe
Jules plaide lors de procès
Politiques [mais par principe]
Il doit attendre quarante-huit
Pour que député du Jura
Comme d'un devoir, il s'acquitte
[Bien normal pour un avocat]
C'est l'année de son mariage
Et celle de ses quarante ans
Lors à Paris, il emménage
Et veut y rester pour longtemps
Pourtant, quand en cinquante et un
Louis Napoléon Bonaparte
Prend le pouvoir, Jules soudain
De la politique s'écarte
Durant tout le second Empire
Jules se consacre au barreau
En laissant faire, laissant dire
Laissant hurler Victor Hugo
La guerre de soixante-dix
La chute de Napoléon
Remettent l'avocat en lice
Pour de nouvelles élections
Elu brillamment au perchoir
Il devient orateur célèbre
Grâce à Thiers, mort la veille au soir
Dont il fait l'éloge funèbre
Quand le président Mac-Mahon
Honnis du peuple démissionne
Grévy saute sur l'occasion
Et d'un tour emporte la donne
Président de la République
Il s'entoure de jeunes loups
Vieux renards de la politique
Ou bien vautours selon les goûts
Mais ce choix s'avère sinistre
Car il n'a jamais le dessus
À chaque conseil des ministres
Il en ressort toujours déçu
Bon an, mal an, Jules se vante
D'avoir bouclé sa mandature
Et lors de l'élection suivante
Il gagne son investiture
Mais deux ans après, tout bascule
On accuse pour son malheur
Le propre gendre du vieux Jules
De trafic de Légions d'honneur
À quatre-vingt ans, le pépère
Honteux donne sa démission
Et se retire sur ses terres
Parementer d'autres moutons
Encore deux années il vit
Songeant que s'il n'y eu Carnot
On eu après Jules Grévy
Un Jules Ferry au Château