Je te rencontrai au détour d’un bosquet
Je vécus seule des années durant
dans ma borde,
le jour m’était devenu aussi indifférent
que la nuit,
les bocages connurent
le claquement de mes bottines
dessus
le parchemin des herbes et des pierres,
je n’avais pour amis que les oiseaux
et les arbres des bocages
qui ployaient sous le vent,
je pleurais contre ma condition.
Je criais au vent ma rage,
mais il ne me répondait pas,
à vingt ans, mon corps était ignorant
des émaux de l’amour,
quand je te rencontrai au détour d’un bosquet,
ô mon amante,
tu pleurais de rage et de fatigue
assise sur tes bagages,
tes traits réguliers illuminèrent mon coeur,
alors sans mot dire, je pris tes affaires et te conduisis
jusqu’à ma chambre, tu t’allongeas, et tu t’endormis aussitôt,
je m’assis près de toi, je te veillai longuement,
puis je pris ta paume fiévreuse
qui pendait le long de ton corps gracile,
à ton réveil, tu me remercias,
tu m’attiras à toi,
et tu m’emmenas sur les rivages de la Jouissance.
Depuis lors, mon Impératrice de Grâce,
nous partageons chaque jour
les délices de nos amours si belles et si féminines !
Sophie Rivière
Je vécus seule des années durant
dans ma borde,
le jour m’était devenu aussi indifférent
que la nuit,
les bocages connurent
le claquement de mes bottines
dessus
le parchemin des herbes et des pierres,
je n’avais pour amis que les oiseaux
et les arbres des bocages
qui ployaient sous le vent,
je pleurais contre ma condition.
Je criais au vent ma rage,
mais il ne me répondait pas,
à vingt ans, mon corps était ignorant
des émaux de l’amour,
quand je te rencontrai au détour d’un bosquet,
ô mon amante,
tu pleurais de rage et de fatigue
assise sur tes bagages,
tes traits réguliers illuminèrent mon coeur,
alors sans mot dire, je pris tes affaires et te conduisis
jusqu’à ma chambre, tu t’allongeas, et tu t’endormis aussitôt,
je m’assis près de toi, je te veillai longuement,
puis je pris ta paume fiévreuse
qui pendait le long de ton corps gracile,
à ton réveil, tu me remercias,
tu m’attiras à toi,
et tu m’emmenas sur les rivages de la Jouissance.
Depuis lors, mon Impératrice de Grâce,
nous partageons chaque jour
les délices de nos amours si belles et si féminines !
Sophie Rivière