Je ne suis...
Je ne suis que l'ombre d'un nuage perdu,
Que le souffle du vent, une brise ennemie,
Que ce reflet éteint au miroir suspendu,
Souvenir du grenier, poussière endormie,
Je ne suis qu'un rêve du soir au creux du lit,
Que la douce chaleur, cette flamme vive,
Que folle passion, cet artiste maudit,
Cette tache peinte de l'enfant qui salive,
Et que restera t'il de mes mots, de ma peau,
Quand la faucheuse alors, emportera mon œuvre,
De ma vie de força, de mon noir drapeau,
Que restera t'il donc, pris dans ses bras de pieuvre,
Rien qu'une pierre plate, un caillou au chemin,
Qu'un vieil arbre tordu où chante encore l'oiseau,
Quelques refrain d'antan, le chêne et le roseau,
Une herbe folle grimpant comme fleur de jasmin,
Dans la cour, oublié je hurle de la sorte,
Inconnus qui un jour habiteraient ces lieux,
Si demain un chat noir, miaule à votre porte,
Ils étaient mes amis, accueillez ce pouilleux,
Je ne suis que le chat, fantôme par nuit morte.