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Je cueille la soie de la Volupté

rivière

Maître Poète
#1

Je cueille la soie de la Volupté

Je n’avais que quinze ans
lorsque je t’ai rencontrée un jour de mai, à l’aurore,
à la fête patronale,
ô mon Douce, ma Muse,


j’ignorais tout des jeux de la Passion,
ta robe de lin soulignait les langueurs de ta chair,
tandis que tes seins pigeonnants, fiers et lourds,
bougeaient à chacun de tes mouvements,


tes bas de soie brasillaient sous les sonnets du soleil,
la scansion de tes escarpins martelait la splendeur des chemins,
ta longue chevelure de jais flottait
aux misaines de tes épaules.


Émerveillée par ta beauté, je vins à ta rencontre
et je te déclarai ma flamme,
tu me souris tendrement, tu me pris par la main,
et tu me conduisis en la chambre de ta borde, sur ta couche,


tu effeuillas le lys de mes vêtements, fiévreuse,
tu te déshabillas, tu t’allongeas à côté de moi,
et, avec pour seules armes tes lèvres et tes paumes,
tu me fis connaître des heures durant les plaines de l’Impudeur,


je criai, je râlai, et connus à maintes reprises la houle de la félicité,
puis tu me mis face à toi,
nous frottâmes nos sexes l’une contre l’autre, haletantes,
puis soudain, je hurlai de liesse,


emportée par les spasmes de la Jouissance,
et les blanches noces de mon corps jaillirent,
nous les bûmes, et nous nous endormîmes, entremêlées,
bercées par les orgues de nos amours si pures et si belles.


Depuis nous vivons ensemble,
et je cueille chaque matin sur ta langue la soie de la Volupté,
ô mon Epousée,
toi qui sais la Grâce de l’azur !


Sophie Rivière