J'attends l'éclair de ton baiser sur mes lèvres

[rivière]

J’attends l’éclair de ton baiser sur mes lèvres​

Les nuages s’assemblent au loin
en notre province du Maine,
tandis que ruisselle la clarté du matin
dessus le toit des maisons de notre hameau​

et de notre bois où je t’attends,
ô ma Douce, ma Muse.
Vois, je t’ai cueilli des amaranthes
ces fleurs que tu aimes tant,​

et que je vais t’offrir à genoux dès ton arrivée,
j’attends l’éclair de ton baiser sur mes lèvres,
et
sur l’aile de mon front,​

viens vite, je n’en peux plus,
je veux fuir avec toi notre bourg, et gagner Lesbos,
cette île chantée par Sappho,
et où nos compagnes sont reines,​

viens vite ma douce,
je veux vivre et t’aimer au grand jour,
te prendre par la main
et te posséder quand bon me semble,​

sans peur des critiques acerbes,
des moqueries, et des violences.
Viens vite, donne-moi
le fruit luisant de ta bouche,​

échangeons nos étreintes si belles,
ô mon Impératrice de douceur,
je veux chanter la joliesse de tes seins pigeonnants,
arrogants, et lourds,​

l’urne de tes hanches, et l’hermine de ton pertuis,
car rien ne compte plus au monde
que la passion, la Jouissance, et la tendresse
de nos amours si pures et si belles.​

Viens vite,
je n’en peux plus,
je veux fuir avec toi notre bourg,
et gagner Lesbos !​

Sophie Rivière​

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