J’aime à contempler la clarté des champs d’asphodèles
J’aime à contempler les bocages,
les flots du Loir quand tombe l’échafaud de la brune, et
la clarté des champs d’asphodèles qui ondoient dans le rire du vent,
les flots du Loir quand tombe l’échafaud de la brune, et
la clarté des champs d’asphodèles qui ondoient dans le rire du vent,
car je veux régner encore sur la principauté de ton corps
ô ma Douce, mon Epousée,
toi qui dors tout contre moi sous le dais de la lune,
ô ma Douce, mon Epousée,
toi qui dors tout contre moi sous le dais de la lune,
derrière la vitre de notre chambre,
tinte une cloche, monotone,
ta longue chevelure de jais s’éparpille en cascades
tinte une cloche, monotone,
ta longue chevelure de jais s’éparpille en cascades
contre la brigantine de tes reins, ton corps nu luit
dans la pénombre, et annonce l’astre de ta Beauté,
tes membres exhalent une odeur de santal.
dans la pénombre, et annonce l’astre de ta Beauté,
tes membres exhalent une odeur de santal.
J’ai voué les corolles de mes seins de flamme, arrogants et lourds,
à honorer les tiens, car Poétesse de Sappho,
je psalmodie à chaque heure l’orgueil de ta Chair, et
à honorer les tiens, car Poétesse de Sappho,
je psalmodie à chaque heure l’orgueil de ta Chair, et
l’isthme de ton pertuis, mais sache surtout, mon Impératrice de liesse,
que Femme, tu es le début et la fin de toutes choses,
l’alpha et l’oméga de la Création.
que Femme, tu es le début et la fin de toutes choses,
l’alpha et l’oméga de la Création.
Lascive et suppliante, je viens sans cesse écrire
sur ton front d’ivoire l’ardeur de ma passion,
tu es l’hymne suprême de ma vénération,
sur ton front d’ivoire l’ardeur de ma passion,
tu es l’hymne suprême de ma vénération,
dès que je te débarrasse du faix de tes étoffes,
je célèbre avec mes lèvres et mes paumes
la double amphore de tes hanches,
je célèbre avec mes lèvres et mes paumes
la double amphore de tes hanches,
les armoiries soyeuses de ta toison d’amour,
tes sanglots de rut montent alors jusqu’à l’empyrée,
au-delà des bourgs, des cités de fer et tes continents,
tes sanglots de rut montent alors jusqu’à l’empyrée,
au-delà des bourgs, des cités de fer et tes continents,
tu te reposes enfin, radieuse, et câline
dans le delta de mes bras, ô ma sainte,
notre tendresse ressuscite alors, et nous endormons, enlacées
dans le delta de mes bras, ô ma sainte,
notre tendresse ressuscite alors, et nous endormons, enlacées
en pensant à nos prochains assauts,
et aux soleils de nos délices
si belles et si pures !
et aux soleils de nos délices
si belles et si pures !
Sophie Rivière