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J'ai sucré mon yaourt

Eléâzar

Maître Poète
#1
Les flacons sont pareils : en verre transparent ;
(Des fils qui sont nés d’un sexuel trans parent)
Enfermant dans leur ventre une poudre identique
Blanche aussi blanc qu’est un composé argentique.

J’ai sucré mon yaourt d’une pincée de sel
Ce bon condiment au destin universel
Aux grains fins comprimés dans l’antre translucide
Et s’offrant à l’esprit farfelu ou lucide.

Sans qu’il soit porteur de préjugé obstiné,
Sait-il seulement à quoi il est destiné ?
Il s’emploie dans le far, le bar ou la farine
Et saupoudre le col des gars de la marine. »

Il se met en ondée dans la pâte à gâteau,
Sur l’épaule d’agneau - par Maud - cuite au château,
Sur la queue d’un oiseau (si la main est habile),
Sur le dos d’un chameau monté par un Kabyle.

Il n’est pas très futé mais peut causer du mal
Car doté d’une force égale à l’animal
Qu’il exerce en silence à l’entrée d’une artère
En arrêtant le sang flanquant le corps par terre.

Est innocent, pourtant, cet enfant de la mer
Que le matelot laisse à l’eau au goût amer
Mais qui sait porter le nageur qui fait la planche
Jusqu’au rivage quand son trop petit cœur flanche ;

Dans le flacon jumeau, le sucre est un cousin
Qui s’utilise ainsi que lui en Limousin,
En Aquitaine, en Brie et qui vont bien ensemble
Car authentiquement, l’un à l’autre ressemble.

J’ai sucré mon yaourt avec un élément
Qui l’a empoissonné mais je serai clément
Envers un condiment blanc en flacon de verre
En jugeant son compère avec un air sévère.