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Gaston Doumergue revisité (1863-1937)

Filiatus

Maître Poète
#1
Pour décrire monsieur Doumergue
Comme dirait Edmond Rostand
"Il me manque une rime en ergue"
C'est pourquoi je serai prudent

Ce monsieur n'étant pas de Bergues
Mes rimes vont tomber à sec
Aussi je l'ai dit en exergue
Cher lecteur on va faire avec

Doumergue est un nom de famille
De vignerons languedociens
Et la mère Françoise est fille
D'agriculteurs du même coin

C'est qu'on ne roule pas sur l'or
Chez ces paysans protestants
"Mais le travail est un trésor"
A dit La Fontaine en son temps

Aussi, malgré l'époque rude
Les parents du petit Gaston
Peuvent financer ses études
Grâce à d'excellentes moissons

Gaston obtient une licence
Et même un doctorat de droit
Alors près de sa résidence
Il s'inscrit au barreau nîmois

On l'expatrie en Indochine
Où il ne reste qu'un été
Puis de retour à ses racines
Il repart œuvrer à Alger

On le retrouve à Aigues-Vives
Chez ses parents où il figure
Aux élections législatives
Pour décrocher l'investiture

Député radical de Nîmes
À très exactement trente ans
Il est présent le jour du crime
Sur Sadi Carnot, président

Ses convictions républicaines
Lui font soutenir mordicus
L'économie languedocienne
Et prendre parti pour Dreyfus

Emile Loubet lui confie
Le maroquin des Colonies
Puis Armand Fallières, celui
Du Commerce et de l'Industrie

Et quand se déclenche la guerre
Sous Poincaré, son pré carré
Est aux Affaires étrangères
Trois années il va le rester

À Poincaré, bientôt succède
Un homme nommé Millerand
C'est amusant, je le concède
Qu'il soit à François ressemblant

Mais ce Millerand Alexandre
Démissionne au bout de quatre ans
Aussi Gaston sans plus attendre
Se fait élire président

On est en mil neuf cent vingt-quatre
Monsieur de Coubertin crie fort
Que les Français aille se battre
Mais pour des médailles en or

Le président souvent voyage
En Angleterre, en Algérie
Son septennat est sans nuage
C'est un vieux garçon sans souci

Or vingt jours avant l'échéance
Disons, plus précisément douze
À l'Elysée, un beau dimanche
Sa jeune maîtresse, il épouse

Il se retire à Tournefeuille
Quelque part en Occitanie
Séchez donc cette larme à l'œil
Son histoire n'est pas finie

Gaston le toujours populaire
Qui se pavanait au soleil
Se voit rappelé aux affaires
Comme président du Conseil

Sa santé hélas se dégrade
Il démissionne un huit novembre
Et puis, de plus en plus malade
Chez lui, il doit garder la chambre

Il meurt à l'été trente-sept
Là-bas, dans le sud de la France
Et s'il n'est enterré à Sète
Il passe sa mort en vacances