Quels échanges intéressants ! Bravo à vous tous !
Bon j'ai juste fait un p'tit texte, un peu ironique, dont le but n'est pas de juger notre
actuel président. Il n'a pas non plus pour idée de vanter les mérites ou vertus des révolutions.
J'ai par raccourci, car les petits poèmes sont courts, essayé de faire un parallèle sur deux périodes de l'histoire de France.
Il y a de ma part, ici, aucun parti pris politique, juste un constat.
En effet, Il est toujours très passionnant de visiter les pages anciennes de notre histoire.
Comprendre et prendre le temps d' analyser les sources qui ont alimentées les grands chamboulements.
Lorsque l’on se replonge dans la France du 18ème siècle et particulièrement au cœur des quelques décennies qui ont précédées la révolution Française on y découvre un pays florissant à la gouvernance d’un autre âge.
Son budget royal fut ruiné avec grand abus par des privilégiés n’ayant aucun état d’âme, applaudissant au passage « Figaro » annonciateur de temps nouveaux et de leurs tombeaux.
Le paradoxe de ces classes "dirigeantes" oisives et minoritaires est qu'elles s’offusquaient d’une situation dont elles étaient totalement responsables au détriment de tout un pays et d’un peuple.
Le Roi, fut entouré d’excellents ministres qui avaient établi de bons diagnostics.
Toutefois, il ne fut jamais capable de mettre en œuvre les réformes proposées ou nécessaires, prisonnier lui même d'un système qu'il ne maîtrisait pas.
Aujourd’hui, Il est, alors et parfois amusant de faire un parallèle avec le passé et de réfléchir un peu.
On dit que les vraies révolutions, celles qui bousculent tout, transforment profondément et durablement les institutions, sans se borner à changer que les formes politiques et le personnel gouvernemental, ont de longues gestations invisibles de ressentis, avant d’éclater soudainement et rapidement au grand jour, sous l’effet de circonstances fortuites. La révolution Française s'est donc préparée lentement sur plusieurs siècles fruit d'un divorce chaque jour plus puissant entre les réalités et la loi, entre les institutions et les mœurs, entre les lettres et l'esprit. Cette révolution n'est pas venue du peuple mais d'en haut.
La France, de nos jours, vie une crise qui peut être semblable sur plusieurs points.
Tous savons qu'elle a besoin de profondes et nécessaires réformes.
C'est pourquoi bon nombre de médias et de politiques ont cru voir en l'élection d'un jeune et nouveau président une "Révolution..."
Elle est là l'erreur que je rappelle dans mon texte.
Il ne faut pas croire, que ces dernières élections furent des révolutions en apportant qu'un renouvellement de la classe politique au pays.
Le taux d'abstention fut trop important pour y voire une vague de fond.
Ce petit remue-ménage est peut être qu’un des signes avant-coureur d’un véritable tremblement de terre qui se prépare sournoisement, doucement mais surement.
Nos frais et jeunes élus savent vaillamment se glisser dans les habits des institutions existantes et établies.
Ils me semblent aussi habiles que leurs anciens dans l’art de manipuler la logomachie ésotérique et sibylline, et valideront gaillardement les ordonnances ou "réformes" que leur soumettra leur chef de file.
Peut être que cela aura un apport positif.
Toutefois, ils ont déjà bien montré, avec brio, qu’il est hors de question de toucher aux abus des nantis protégés.
Il est possible que je me trompe en ne faisant ce parallèle. Mais j'ai bien peur qu'ils ne soient que des clous droits ayant remplacé des clous tordus et rouillés.
Je suis persuadé que ce n'est pas en changeant un vieux clou par un clou neuf sur un mur lézardé que le tableau tiendra longtemps.
Il faut des circonstances singulières, un courage particulier et de l’originalité pour, par exemple, refondre une fiscalité inégale et inique qui favorise le pillage en règle de toute une nation.
Il faut être foutrement imaginatif et libre pour bousculer une justice fatiguée qui s’acharne sur la pauvreté.
Il faut être avant gardiste pour savoir penser demain avec ambition et reprendre en main une éducation, pourtant clef de voute d’un d’état moderne, qui aujourd’hui forme plus d’illettrés que de savants et ferme ses universités aux gueux n’appartenant pas à la bonne caste.
La France n'est pas fainéante. Elle souffre de son appauvrissement, pas que financier, mais aussi de l'esprit.
Ses dirigeants on fait le choix depuis des décennies de favoriser à outrance la très grande bourgeoisie, les passes droits, le privilège et l'argent fou.
Elle a oublié, méprisé, toute une classe intermédiaire dite "moyenne" qu'elle pressurise et qui comme jadis le fit la bourgeoisie à l'encontre de la caste nobiliaire, ne manquera pas un jour de demander des comptes.
Pour l’heure, la curée continue, alors il faut juste souhaiter que demain matin, la guillotine restera exposée qu’au musée des horreurs.
Loïc ROUSSELOT