Félure

[olivierbruneau]

Allez vas y,
Entre dans la brèche,
Tu ne seras pas la première
A me baiser.
Je n'aurais pas du te laisser entrer
Dans ce capharnaüm rougeâtre
Qui s'emballe à la moindre caresse.
L'enfant à cessé de jouer,
L'artichaut est périmé.
L'arc en ciel court et somptueux
Est reparti dans sa tanière,
Hiberné une fois de plus,
Dompter sa palette de lumière.
Allez vas y,
entre dans la brèche,
Tu ne seras pas la première
A me baiser.
Gagné par l'acidité
D'une énième déception,
La fêlure grandit au fur et à mesure
Que s'avance inexorablement
Cette eau boueuse et insalubre,
Charriant mes sentiments ulcérés
Vers ce puit déjà trop plein
De souffrance non digérée.
Allez vas y,
Entre dans la brèche,
Tu ne seras pas la première
A me baiser.

Olivier​