Entre Deux Regards
C’est un épais silence occupant l’atmosphère
Et endeuille l’été sous la couche de terre
Seul un doux bruissement, le vent pousse les feuilles
Lance un gémissement bouscule un écureuil.
Sur le calme olympien s’ajuste un long foulard
Ceinturant l’air brumeux rasant le ciel blafard,
Traînent toutes couleurs sans jeux de lumières ;
Les regards sont éteints à l’abri des oeillères,
Et s’abat la tristesse à tout enchantement.
Ce décembre pourtant s’habille, s’orne d’or
Surenchère en vitrine étrenne l’ornement
Et apaise Ô combien ! de vouloirs sous décor !
La tentation s’éventre alléchant le désir
Leur commerce affirmant soit disant l’avenir !
S’échantillonne-là le luxe et grands plaisirs
Alors que, dans un coin retiré de la porte
Entre la foule ici rassasiés d’envies !
Un Etre vivant, éteint, marqué à vif du sceau
De la précarité. Son âge ? Peu importe
Puisqu’en réalité sa vie n’est qu’un faisceau
Affaibli par le froid, la faim, la soif, le tout
Couronné sans douter de n’avoir pas de lit
Cet homme de « Mercis » oui, a tous les atouts
Pour attirer le vif, calmer les appétits
Dans ce luxe courant, lui, est assis parterre.
Tout juste vingt-cinq ans, mais dans ses yeux déjà
Le poids de combien d’ans ? Dans ce regard qui erre
Le clou de la galère vous, nous, fixe d’en bas
Refoulant sa prière :
« Sentir un bras de fer !
« Me sortir de l’enfer !
Où est passée la foule ? Ici un être seul !
Le vide autour de lui aggrave sa misère.
Faut-il un écriteau, « Ici souffre-douleur
« Souffre nos penchants, nos achats, sans chaleur
« En manie étriquée dans nos complets signés
Seul, l’écho de nos pas qu’il garde en pas saignés !
Nos regards effacés devant la pauvreté
Témoignent-ils l’aveu de notre lâcheté ?
Car lorsque nous passons si loin, mais près de Lui
Avec un chariot plein, le mot : « Privé » reluit
Sur nous, pour afficher en clair notre indécence.
C’est dans la décadence
Que se perd la décence !
« Regardons-le Assis ! Nous sommes au « garde-à-vous »
« Lui, à nos genoux comme un supplicié tombé
« N’a qu’à lever les yeux pour rencontrer l’Amour,
« Le vrai, pas celui qui pleurniche la pitié.
« Nous paraissons si grands si loin de sa posture
« Que notre regard passe outre la démesure »
Du visage livide
Sur l’obole encor’vide.
Dix-sept heures vingt, déjà, mais la pénombre chante :
« Dans le profond obscur l’obscurité est tendre ».
Avec humilité patiente, désespère,
N’occupant qu’un recoin et qu’un mètre de terre,
Se faisant tout petit pour surpasser l’horreur,
Il m’a remémoré le saint confiteor,
Délavé de couleurs, ici, ce soir, dehors
Et n’ai pu soutenir le cliché de douleur :
« Le gel de l’espérance
« Dans la désespérance » !
C’est à même le sol qu’une Âme est impuissante
Témoin de l’exigence agresser la survie !
Devant combien sont elles sur le néant qui hante ?
Alors, subitement, ma conscience gravit
Aussi humble que lui, je tends tout croustillant
Un beau et grand gâteau, superbe, appétissant,
Couvert de pomme Api à la pâte odorante.
Encore toute chaude à l’essence fumante
Un tout, d’un rien changeant la fin d’un jour sans faim,
L’urgence du moment, sauvant aussi demain.
Je ne peux oublier ces deux mains en calice
« Merci, Merci beaucoup » du cœur qui ne s’effacent ?
J’ai vu le pur visage éclairer le délice
D’un sourire infini inondant tout l’espace
Et le faisceau briller dans ses yeux sans supplice.
Fin tableau sans partage oui, car l’obligé c’est moi,
Toute gênée, confuse en petit geste étroit,
Baissée à sa hauteur pour respirer sa vie
Fortifiant la mienne, celle qui me convie.
Nous sommes tous « mendiants » auprès de l’Eternel
Lui n’a jamais parlé d’argent mais que d’Amour !
Combien se remémore Ô source originelle !
Où d’âge en âge, JE, n’existe que par VOUS » !
Polymnie2, ce 20 décembre 2015
C’est un épais silence occupant l’atmosphère
Et endeuille l’été sous la couche de terre
Seul un doux bruissement, le vent pousse les feuilles
Lance un gémissement bouscule un écureuil.
Sur le calme olympien s’ajuste un long foulard
Ceinturant l’air brumeux rasant le ciel blafard,
Traînent toutes couleurs sans jeux de lumières ;
Les regards sont éteints à l’abri des oeillères,
Et s’abat la tristesse à tout enchantement.
Ce décembre pourtant s’habille, s’orne d’or
Surenchère en vitrine étrenne l’ornement
Et apaise Ô combien ! de vouloirs sous décor !
La tentation s’éventre alléchant le désir
Leur commerce affirmant soit disant l’avenir !
S’échantillonne-là le luxe et grands plaisirs
Alors que, dans un coin retiré de la porte
Entre la foule ici rassasiés d’envies !
Un Etre vivant, éteint, marqué à vif du sceau
De la précarité. Son âge ? Peu importe
Puisqu’en réalité sa vie n’est qu’un faisceau
Affaibli par le froid, la faim, la soif, le tout
Couronné sans douter de n’avoir pas de lit
Cet homme de « Mercis » oui, a tous les atouts
Pour attirer le vif, calmer les appétits
Dans ce luxe courant, lui, est assis parterre.
Tout juste vingt-cinq ans, mais dans ses yeux déjà
Le poids de combien d’ans ? Dans ce regard qui erre
Le clou de la galère vous, nous, fixe d’en bas
Refoulant sa prière :
« Sentir un bras de fer !
« Me sortir de l’enfer !
Où est passée la foule ? Ici un être seul !
Le vide autour de lui aggrave sa misère.
Faut-il un écriteau, « Ici souffre-douleur
« Souffre nos penchants, nos achats, sans chaleur
« En manie étriquée dans nos complets signés
Seul, l’écho de nos pas qu’il garde en pas saignés !
Nos regards effacés devant la pauvreté
Témoignent-ils l’aveu de notre lâcheté ?
Car lorsque nous passons si loin, mais près de Lui
Avec un chariot plein, le mot : « Privé » reluit
Sur nous, pour afficher en clair notre indécence.
C’est dans la décadence
Que se perd la décence !
« Regardons-le Assis ! Nous sommes au « garde-à-vous »
« Lui, à nos genoux comme un supplicié tombé
« N’a qu’à lever les yeux pour rencontrer l’Amour,
« Le vrai, pas celui qui pleurniche la pitié.
« Nous paraissons si grands si loin de sa posture
« Que notre regard passe outre la démesure »
Du visage livide
Sur l’obole encor’vide.
Dix-sept heures vingt, déjà, mais la pénombre chante :
« Dans le profond obscur l’obscurité est tendre ».
Avec humilité patiente, désespère,
N’occupant qu’un recoin et qu’un mètre de terre,
Se faisant tout petit pour surpasser l’horreur,
Il m’a remémoré le saint confiteor,
Délavé de couleurs, ici, ce soir, dehors
Et n’ai pu soutenir le cliché de douleur :
« Le gel de l’espérance
« Dans la désespérance » !
C’est à même le sol qu’une Âme est impuissante
Témoin de l’exigence agresser la survie !
Devant combien sont elles sur le néant qui hante ?
Alors, subitement, ma conscience gravit
Aussi humble que lui, je tends tout croustillant
Un beau et grand gâteau, superbe, appétissant,
Couvert de pomme Api à la pâte odorante.
Encore toute chaude à l’essence fumante
Un tout, d’un rien changeant la fin d’un jour sans faim,
L’urgence du moment, sauvant aussi demain.
Je ne peux oublier ces deux mains en calice
« Merci, Merci beaucoup » du cœur qui ne s’effacent ?
J’ai vu le pur visage éclairer le délice
D’un sourire infini inondant tout l’espace
Et le faisceau briller dans ses yeux sans supplice.
Fin tableau sans partage oui, car l’obligé c’est moi,
Toute gênée, confuse en petit geste étroit,
Baissée à sa hauteur pour respirer sa vie
Fortifiant la mienne, celle qui me convie.
Nous sommes tous « mendiants » auprès de l’Eternel
Lui n’a jamais parlé d’argent mais que d’Amour !
Combien se remémore Ô source originelle !
Où d’âge en âge, JE, n’existe que par VOUS » !
Polymnie2, ce 20 décembre 2015
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