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Entre Deux Regards

Polymnie2

Maître Poète
#1
Entre Deux Regards

C’est un épais silence occupant l’atmosphère
Et endeuille l’été sous la couche de terre
Seul un doux bruissement, le vent pousse les feuilles
Lance un gémissement bouscule un écureuil.

Sur le calme olympien s’ajuste un long foulard
Ceinturant l’air brumeux rasant le ciel blafard,
Traînent toutes couleurs sans jeux de lumières ;
Les regards sont éteints à l’abri des oeillères,
Et s’abat la tristesse à tout enchantement.

Ce décembre pourtant s’habille, s’orne d’or
Surenchère en vitrine étrenne l’ornement
Et apaise Ô combien ! de vouloirs sous décor !
La tentation s’éventre alléchant le désir
Leur commerce affirmant soit disant l’avenir !
S’échantillonne-là le luxe et grands plaisirs
Alors que, dans un coin retiré de la porte
Entre la foule ici rassasiés d’envies !

Un Etre vivant, éteint, marqué à vif du sceau
De la précarité. Son âge ? Peu importe
Puisqu’en réalité sa vie n’est qu’un faisceau
Affaibli par le froid, la faim, la soif, le tout
Couronné sans douter de n’avoir pas de lit

Cet homme de « Mercis » oui, a tous les atouts
Pour attirer le vif, calmer les appétits
Dans ce luxe courant, lui, est assis parterre.
Tout juste vingt-cinq ans, mais dans ses yeux déjà
Le poids de combien d’ans ? Dans ce regard qui erre
Le clou de la galère vous, nous, fixe d’en bas
Refoulant sa prière :
« Sentir un bras de fer !
« Me sortir de l’enfer !
Où est passée la foule ? Ici un être seul !
Le vide autour de lui aggrave sa misère.
Faut-il un écriteau, « Ici souffre-douleur
« Souffre nos penchants, nos achats, sans chaleur
« En manie étriquée dans nos complets signés
Seul, l’écho de nos pas qu’il garde en pas saignés !

Nos regards effacés devant la pauvreté
Témoignent-ils l’aveu de notre lâcheté ?
Car lorsque nous passons si loin, mais près de Lui
Avec un chariot plein, le mot : « Privé » reluit
Sur nous, pour afficher en clair notre indécence.

C’est dans la décadence
Que se perd la décence !

« Regardons-le Assis ! Nous sommes au « garde-à-vous »
« Lui, à nos genoux comme un supplicié tombé
« N’a qu’à lever les yeux pour rencontrer l’Amour,
« Le vrai, pas celui qui pleurniche la pitié.
« Nous paraissons si grands si loin de sa posture
« Que notre regard passe outre la démesure »
Du visage livide
Sur l’obole encor’vide.

Dix-sept heures vingt, déjà, mais la pénombre chante :
« Dans le profond obscur l’obscurité est tendre ».
Avec humilité patiente, désespère,
N’occupant qu’un recoin et qu’un mètre de terre,
Se faisant tout petit pour surpasser l’horreur,
Il m’a remémoré le saint confiteor,
Délavé de couleurs, ici, ce soir, dehors
Et n’ai pu soutenir le cliché de douleur :
« Le gel de l’espérance
« Dans la désespérance » !

C’est à même le sol qu’une Âme est impuissante
Témoin de l’exigence agresser la survie !
Devant combien sont elles sur le néant qui hante ?
Alors, subitement, ma conscience gravit
Aussi humble que lui, je tends tout croustillant
Un beau et grand gâteau, superbe, appétissant,
Couvert de pomme Api à la pâte odorante.
Encore toute chaude à l’essence fumante
Un tout, d’un rien changeant la fin d’un jour sans faim,
L’urgence du moment, sauvant aussi demain.

Je ne peux oublier ces deux mains en calice
« Merci, Merci beaucoup » du cœur qui ne s’effacent ?
J’ai vu le pur visage éclairer le délice
D’un sourire infini inondant tout l’espace
Et le faisceau briller dans ses yeux sans supplice.

Fin tableau sans partage oui, car l’obligé c’est moi,
Toute gênée, confuse en petit geste étroit,
Baissée à sa hauteur pour respirer sa vie
Fortifiant la mienne, celle qui me convie.

Nous sommes tous « mendiants » auprès de l’Eternel
Lui n’a jamais parlé d’argent mais que d’Amour !
Combien se remémore Ô source originelle !
Où d’âge en âge, JE, n’existe que par VOUS » !



Polymnie2, ce 20 décembre 2015
 
Dernière édition:
#3
Nous sommes tous « mendiants » auprès de l’Eternel
Lui n’a jamais parlé d’argent mais que d’Amour !
Combien se remémore Ô source originelle !
Où d’âge en âge,
JE, n’existe que par VOUS » !


SUBLIME !
Amicalement Petit Ange


Coup de cœur!:)
 
Dernière édition:

Polymnie2

Maître Poète
#4
Nous sommes tous « mendiants » auprès de l’Eternel
Lui n’a jamais parlé d’argent mais que d’Amour !
Combien se remémore Ô source originelle !
Où d’âge en âge,
JE, n’existe que par VOUS » !


SUBLIME !
Amicalement Petit Ange


Coup de cœur!:)
Merci petit Ange, tu me combles, car tous ces exemples de la vie, je ne sais pas les raconter autour de moi, ; j'ai une âme sans doute qui aime se taire, mais qui sait écrire, je ne vois que cette explication.
Mes mots sèment l'obscur nous environnant. nous cherchons tous ailleurs une Vérité que nous piétinons chaque jour!

Merci profondément, amicalement Polymnie2
 

Polymnie2

Maître Poète
#5
Nous sommes tous « mendiants » auprès de l’Eternel
Lui n’a jamais parlé d’argent mais que d’Amour !
Combien se remémore Ô source originelle !
Où d’âge en âge,
JE, n’existe que par VOUS » !


SUBLIME !
Amicalement Petit Ange


Coup de cœur!:)
Grand Merci Petit Ange, tes mots me comblent. J'écris tout ce qui remuent ma vie et que je ne sais dire oralement, c'est trop intime, à chacun ses sensations! J'ai une âme sans doute trop bien ancrée qui aime se taire, mais qui aime écrire derrière un écran.
Je découvre en écrivant le questionnement qui m'interpelle, comme vous tous à la lecture.

Encore merci, amicalement Polymnie2

J'ai été coupée par l'ordinateur, mon message disparu, donc je l'ai refait et je m'aperçois qu'il figure, et fait double emploi!!
 
Dernière édition:

iboujo

Maître Poète
#7
Un aspect de la pauvreté quand les autres s'apprêtent à dépenser des fortunes..pour des conneries
sujet héla qui perdure tout au long de l'année.
..dans tes cris , tes alarmes, sublimés par tes vers d'une merveille incontestable>

Poly tu es "une écrivaine" en plus de Poétesse ,une femme avant tout avec cette sensibilité qui me touche de prés

et comme tu dis si bien.
.kocelyne a aimé

bisous jj
 

Polymnie2

Maître Poète
#8
Un aspect de la pauvreté quand les autres s'apprêtent à dépenser des fortunes..pour des conneries
sujet héla qui perdure tout au long de l'année.
..dans tes cris , tes alarmes, sublimés par tes vers d'une merveille incontestable>

Poly tu es "une écrivaine" en plus de Poétesse ,une femme avant tout avec cette sensibilité qui me touche de prés

et comme tu dis si bien.
.kocelyne a aimé

bisous jj
Oui, Jojo, "dépenser pour des conneries", il faut savoir le dire comme tu le dis!
Tout le monde se plaint de la vie chère etc.. mais tout le monde achète, tout le monde s'enivre de babioles! et même d'un surplus que n'impose pas la vie!
Ce jeune, m'a laissée triste, j'aurais aimé le sortir de là, mais j'étais à 25 kilomètres de chez moi, tous les chariots pleins passaient sans aucun regard. Honte j'avais moi-même de faire partie de la foule, mais sans chariot!
J'ai donc écrit car j'étais dans l'impossibilité de faire partager ce sentiment!

Tu me touches beaucoup par ce commentaire précisant un tout, un tout qui fait que j'avais des pensées écrites dans les tiroirs, chaque fois que mon Âme était en désarroi! Ma retraite a été de tout rassembler et poétiser pour moi. Mais à quoi bon de les laisser mourir sans un regard?
Merci beaucoup à toi de t'avoir rencontrer, car je sais que tu entres dans tous partages, généreuse que tu es.

Bises, Jojo, Poly, et oui qui aime ça, j'aime le prononcer moi-même laissant son empreinte personnelle, voulue et pensée.
 
Dernière édition:
#10
Rien à ajouter si oui n'avance -t-on pas avec un bandeau devant les yeux?

Tu m'as garder des ceps hein oui? Gourmande va!

Bisous Jeanne-Marie:)
Merci Raymond, un bandeau je ne sais car lui sait disparaître sur tout ce qui brille !
Je ne profite que du cep de vigne, il donne la force de se baisser! (sourire)
L'autre me tend son parfum à disperser pour partager!
Nature! ô ma Nature! on te retrouve partout pour te remercier!
Bises Raymond, et bonne journée à toi, grand merci pour tout ceci, Poly aime ça
 
Dernière édition:
#12
"Le vide autour de lui aggrave sa misère"...
Un superbe et talentueux poème... pour crier l'injustice, l'inadmissible, l'insupportable...
Une lecture ô combien émouvante...
Amicalement
Merci Glycine oui, j'ai dû crier pour digérer!
Je pense qu'en certaines circonstances il est plus difficile d'être spectateur qu'acteur!
Sensible à ton partage, Polymnie2
 

Raymond3

Maître Poète
#13
Merci Raymond, un bandeau je ne sais car lui sait disparaître sur tout ce qui brille !
Je ne profite que du cep de vigne, il donne la force de se baisser! (sourire)
L'autre me tant son parfum à disperser pour partager!
Nature! ô ma Nature! on te retrouve partout pour te remercier!
Bises Raymond, et bonne journée à toi, grand merci pour tout ceci, Poly aime ça
au lieu de me dire que tu aimes ça fais un petit clic sur le côté à droite de chaque réponse :))
bonne journée Poly!
 
#14
au lieu de me dire que tu aimes ça fais un petit clic sur le côté à droite de chaque réponse :))
bonne journée Poly!
Merci Raymond, je ne pense pas à poser les dessins animés, pourtant je les apprécie, et ceci tu le sais!
Et je sais que tu pestes lorsque je fais de l'artisanat!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Grosse bise, Poly o_O cela te va-t-il sur la bise? si je souris je ne peux te la faire!!!!!!!!!!!!!!!!!
De plus il est penché!!!!
 

BLondidi

Maître Poète
#15
Très émouvant et Magnifiquement bien écrit !:)

Coup de coeur !

Bisous
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•BLondidi •*
 
#18
l'écriture est tendre à croquer

tes alexandrins délicieusement parfumés!!

un grand bravo et merci de ta visite sur mes Amants esseulés!!



amitiés


Agrégo
Merci Agrégo, tu sais tout ce qui sort de soi-même, représente ce qui est vécu et sa réalité sort tout en bouquet parfumé.
Ne me remercie pas pour ma visite chez toi, car c'est un partage ressenti, c'est lui qui te choisit.
Tu me trouveras souvent en bas de tes textes où s'égoutte une sève qui fait grandir le monde, et ton écriture a un réel penchant qui sait faire l'accord lorsque tu la fait parler libre de se faire écouter.
Tes Amants esseulés sont merveille de réalité de couples avançant dans l'âge, s'appuyant sur les fibres de l'amour qu'ils se sont donné, et ceci est la plus belle épaule qui soutient et entretient l'avenir.

Merci Agrégo, de me permettre de te dire, et oui, "j'aime ça". Amitiés, Polymnie2
 
Dernière édition:
#19
Un poème dense, profond, comme un flot, un rouleau d'océan, un poème beau et mystique, très Hugolien. Bravo, Madame !
F.
Quel grand plaisir tu me fais Frederikelie, depuis l'école primaire ma préférence a été pour ce bel écrivain!
Je récitais ses poèmes, avec la mémoire des images qu'ils peignait! je ne savais pas pourquoi je les retenais, c'étaient des alexandrins!
Mais tout ceci ne sont que souvenirs, car je n'écris que tous ce que je vois, tout ce qui est délice à retenir!
Merci à toi, j'apprécie, Polymnie2
 

Philaly

Maître Poète
#20
Un poème qui porte à réflexion, qui interpelle inévitablement....
nous sommes dans une période de l'année, où on nous cache la misère sous des lumières, spots, et profusion de tout ce qui est d'ordre matériel.
on oublie que ces fêtes qui se préparent de plus en plus en avance, qui sont sensées être des moments d'amour en famille, pour beaucoup, sans les plus grands moments de solitude de l'année....
Votre poème m'a fait penser à cette citation : " il n'y a rien de plus beau que de croiser le regard de la personne à qui on vient d'offrir un cadeau".
Il n'y a pas besoin d'emballages, de noeuds colorés : un regard compatissant, un geste de tendresse, une ouie attentive....ne coûtent pas chez et apportent beaucoup à la vie des plus démunis.
Amitiés, Philaly