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De l'oiseau au phénix

#1
De l'oiseau au phénix

De crépuscule en crépuscule, une âme s'évade de son enveloppe pour se percher sur les hauteurs montagneuses. C'est l'âme d'un petit oiseau perdu dans l'immensité des cieux.
Seul point de repère sur Terre, ce simple, qu'il dessine soir après soir dans le ciel, "amour", à ce moment-là, il devient l'Ame Mutante d'un Oiseau Hurlant sans Retour.
Lassitude tenaillante au corps, c'est de son empathie d'entendre tous les maux de la Terre, qu'il mute peu à peu en oiseau de feu, le Phénix, gène qu'il portait en lui, mais qu'aucune émotion n'avait développée.
C'est en plein vol qu'il ressent, un jour, une grande douleur en tout son corps.
Paralysé, l'oiseau se laisse happer par l'attraction terrestre, et s'écrase au sol, traversant la Terre jusqu'à ses entrailles, l'Enfer.
Définitivement brûlé, seule son âme immortelle survit.
Et quoi de mieux que de prendre le feu par le feu. C'est ainsi qu'il devient Phénix, battant de ces grandes ailes, brûlant de mille feux, hurlant de maux par les cris, il s'échappe de l'Enfer pour rejoindre les cieux.
Né de la mère Terre, échappé des Enfers, le Phénix n'a que peu de missions, mais celle de rêver d'un monde sans maux, est sans doute le plus utopique.
De millénaires en millénaires, il essaie quand même, mais sans armes, son corps empli de larmes, sans espoir, son espace-temps trépasse.
Rongé par ses larmes salées, son coeur tire une sonnette d'alarme qu'il n'écoute pas, car persévérant dans ses missions, dont celle de faire perdurer la passion, l'amour, l'allégresse.
Mais c'est sans compter qu'en traversant le plus terrible des millénaires, que l'humain moderne n'évitera pas à abattre l'oiseau de feu. Les ailes percées, il vole maintenant à quelques mètres de la surface des océans, et c'est dans un dernier effort qu'il se pose sur une falaise. Le corps encore en feu, le sol s'immacule de son sang, il s'endort, épuisé, revisionnant l'histoire de sa vie.
Trois jours passent, puis, le Phénix relève la tête de sa mare de sang, se redresse sur ses pattes, puis avance, fougueux, droit au bord de la falaise.
Maintenant, il se concentre à reprendre son envol, de par cette nuit froide mais étoilée, il s'en inspire, porté par le vent.
Mille pieds le séparent de la falaise au rocher en contre-bas, alors il repense à tous ces durs mots entendus, qui lui ont fait tant de maux.
Ses yeux de colère, laissent échapper abondamment toutes les larmes de son corps, elles sèchent, et se transforment en poussière d'or, venant se poser sur ses ailes trouées, magie opérante, elles cicatrisent.
Cette nuit-là! Le Phénix redevenu vaillant, parcourt la Terre entière, ainsi de nouveaux horizons s'ouvrent à lui, certes, le coeur en peine, mais avec des idées plein la tête.
Quelques jours passent, il cherche maintenant à se percher très haut, ce sera le sommet de l'Himalaya.
Son regard va se figer trois jours sur le monde qu'il voit se noircir peu à peu, mais en-dehors de ça, le Phénix veut juste un peu de calme avant de repartir d'un battement d'ailes.
Lorsqu'il repart enfin, il traverse tous les cieux, le bleu du ciel lui fait défiler toutes sortes d'images féériques.
Mais un Phénix reste Phénix, instable, colérique, passionné, et sans cesse en feu, et de mots en mots lui provocant tant de maux, il se met à brûler d'un feu jamais égalé.
Ses plumes se réduisent en cendres, sa peau fond, ces muscles carbonisent, ces os fondent, et c'est ainsi qu'il disparaît quelque part au fond de l'océan méditerranéen.
Seul son esprit et son coeur, sources d'énergie, subsistent encore.
De jour en jour, dérivant seul sur les fonds marins, il se heurte à un simple rocher, et c'est peu à peu qu'il s'enfonce progressivement vers la couche de lave terrestre.
Réanimé par tant de chaleur, son esprit s'interroge, mais il décide cette fois de ne pas renaître de ses cendres sous forme de Phénix, mais plutôt de réapparaître en tant que volcan.
Le voilà maintenant rugissant à nouveau de colère, une lave brûlant, répendant sur ses flancs de terre, pour que personne n'oublie que rien n'est plus fort qu'un Phénix d'or.
Pourtant en renaissant ainsi, il fit ses adieux au monde, plus d'envols, plus d'images féériques à rapporter, c'est la fin d'une mission remplie.
Mais tout n'est pas fini, quelque part, sur l'un de ses flancs de volcan, existe une roche volcanique plus noir que les autres, renfermant l'ADN du Phénix disparu, et lorsque celle-ci se sera déchirée, le vent dispersera ses cendres.
Ainsi, en une profonde forêt, un jour naîtra diverses espèces, une manière à lui de continuer à regarder ce triste monde...
Auf Wiedersehen, au-revoir d'animal, toi qui malgré tout, trouve toujours une façon de survivre, même lorsque la vie est sans vie, sans rires, sans sourires, juste quelques soupirs d'un corps à vif, presque sans vie, dans cette bientôt immense déchetterie: la Terre.
La Terre, mère de toutes les espèces, même nous, l'humain, elle n'aura de cesse de donner la vie, et ce, même si on l'abime.
C'est la fin d'un long puzzle, mon encre n'arrive plus à exprimer mon antre, la vie du Phénix n'existe que dans mon souvenir, l'amour persiste, mais la plume ne tournera plus les pages, juste quelques lignes romantiques à écrire encore dans un avenir, plein de vie.
Merci de m'avoir lu.
Le 27 janvier 2009
Sébastien.
 

isa90

Maître Poète
#2
c'est magnifique, je suis fascinée par le phenix depuis toujours, tu l'as superbement illustré
tu as toute mon admiration
bravo
bisous
isa