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Dans ma retraite du 16ème

#1
"Pour les dominants, la politique est une question esthétique : une manière de se penser, une manière de voir le monde, de se construire. Pour nous, c'était vivre ou mourir."
Édouard Louis, dans Qui a tué mon père.


Dans ma retraite du 16ème
(l'ennui du thé brûlant et du 49-3)

J’aime le bruit du sucre
Candy dedans ma tasse
Quand au plafond les stucs
Embellissent l’espace


Le quarante-neuf trois
N’est pas très élégant
Mais faut-il chaque fois
Que l'on prenne des gants ?


Il me plaît au matin
D’ouïr le clavecin
Et d’observer, distrait,
La vapeur à mon thé


Les petits coups que fait
Contre la porcelaine
Ma cuillère ont l’effet
D’une harmonie sereine


En bas les gens s’énervent
Et brûlent les poubelles
Au lieu d’avoir ces rêves
Qui rendent la vie belle


La vie est un mystère
Étrange et fort cocasse :
Certains crient leur colère
Et soutiennent la casse


Quand d’autres, comme moi,
Sont conscients que la vie
N’est qu’un rapide émoi
Qu’il faut rendre ravi…


Grands Dieux le temps qu’il faut !
Patientons dans un livre :
À boire un thé trop chaud
On se brûle les lèvres...


Aubépin des Ardrets
 
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#2
Bonsoir, baron .Un peu de délicatesse dans ce monde de brutes ne messied pas. Je prie Dieu que vos gens (jardiniers, cochers, soubrettes, marmitons, ... ) ne se mêlent pas aux cortèges de la populace qui rouscaille, descendant des faubourgs, fourches brandies. Je vous souhaite un délicieux souper en excellente société.
 
#3
Merci, patzer94, pour cette lecture et cette réponse appropriée ;-) Je suis sensible à votre appréciation de la délicatesse : nous en avons tous tellement besoin en cette ère d'inquiétude (elle me fait irrésistiblement songer à tout ce trouble que savent si bien provoquer ces quelques gouttes de lait que je verse parfois à mon thé de 16 heure ; Dieu que l'image est sublime, il faudra que je songe à en faire un poème ! : "Notre époque est pareille / À ces gouttes de lait / Qui souvent m'émerveillent / Quand mon thé est troublé"). Vous évoquez les jardiniers, et vous avez bien raison : les pauvres, ils ont beaucoup à faire en ce moment, car le printemps arrive à grand pas et qu'il fait un peu froid (je les ai autorisé à installer un petit brasero dans la remise à outils : il m'en ont, ma foi, paru fort contents). À propos de jardin, vraiment, je ne comprends pas : à cette époque de l'année tous ces gens qui rouscaillent n'auraient-ils pas mieux à faire dans leur jardin à tailler les buissons, rafistoler les serres, retourner les parterres, étoffer le gazon ? Vraiment, je ne comprends pas...
 
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#4
Je suis assez content, car les pages du Figaro viennent d'offrir une illustration à peu près parfaite de ce que j'essayais de dépeindre dans ce petit texte : un bourgeois (ce n'est pas moi qui le dit, mais la personne qui écrit qui se définit comme telle dans l'article ; le profil de cette personne indique qu'elle est notamment "investor", investisseur...), lecteur assidu du Figaro, décrit ce qu'il voit de son balcon (on l'y croirait sur un piédestal). Cela donne cet article - "Sur mon balcon, la haine" - illustrant mon propos de manière presque caricaturale.
 
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