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#1
Dans le Grenier

20 ans, déjà, 20 ans... que le grenier attend,
Et voilà le printemps, le soleil éclatant.
Au dehors, les enfants poursuivent en riant
Un canard balançant son plumage brillant.


Le bois des marches craque et des grains de poussières
S’élèvent qui détraquent les rais de la lumière.
Les oublis qu’on réveille ont parfois cette odeur
Lancinante, irréelle de longs parfums moqueurs :


Ton suicide et la fin abrupte de l’enfance
M’attirent ce matin dans l’étrange ambiance
De ces cartons fermés et de meubles couverts.


Combien de larmes y a mon père pu tant verser ?
Je revois les lilas, ton visage émacié ;
Ce bol, je le connais : tu me l’avais offert.


Aubépin des Ardrets
 
Dernière édition:

Polymnie2

Maître Poète
#2
Ton poème nous prend tout entier!
cette vie que tu fais revivre
et dont tu enlèves certaines poussières,
ce retour aux sources s'écoule le temps!

Merci Aubépin des Ardets,
on découvre avec toi!
Amitiés, Poly
 
#5
Poussières du passé
Qui reste à jamais
Souvenirs
Mais reste le présent et l'avenir.
Amitiés
Merci, toutsimple (c'est rigolo ce pseudo) ;-)

Je ne suis pas sûr que le passé soit fait de poussières : le temps le couvre de poussières, mais en ouvrant les cartons, ont reconnait alors immédiatement, alors qu'ils sont pourtant grossièrement emballés dans des papiers journaux, le petit bol à anses offert par sa mère à l'enfant que j'étais, ou l'ébauche d'un grand macramé que la mort sut laisser inachevé et auquel on n'avait plus pensé pendant ces nombreuses années qui séparent notre présent des bouleversements passés.

Bien sûr, le présent et l'avenir demeurent aussi : les rires des enfants le rappellent à chaque instant ;-)
 
Dernière édition:

Vega46

Maître Poète
#6
C’est vrai, dans une maison le grenier, la cave, par les objets poussiéreux qu’ils contiennent sont porteurs de souvenirs qui ne s’éffacent jamais et qui inévitablement nous plongent dans la réflexion puis éveillent nos valeurs humaines sensibles et nostalgiques.

Amitiés poétiques Maurice
MLCCACTP
 
#10
C’est vrai, dans une maison le grenier, la cave, par les objets poussiéreux qu’ils contiennent sont porteurs de souvenirs qui ne s’éffacent jamais et qui inévitablement nous plongent dans la réflexion puis éveillent nos valeurs humaines sensibles et nostalgiques.

Amitiés poétiques Maurice
MLCCACTP
Merci, Vega46 ;-) Ce que je voulais dire, c'est que, dans ce grenier, ce sont, en fait, des choses concrètes, des objets, qui ont, soudain, de manière fulgurante, avivé des souvenirs totalement immatériels : la tendresse d'une mère pour son enfant (offre d'un petit bol personnalisé pour son petit-déjeuner, apprentissage du macramé et de ses nœuds compliqués), la tristesse d'un père emballant des objets dans du papier journal et les plaçant dans des cartons remisés dans un grenier, en pensant que, plus tard, ses enfants auront, eux, la force de faire le tri qu'il n'a, lui-même, pas eu la force de faire ;-) Pendant ce temps, les enfants de l'enfant que j'étais, poursuivent, insouciants, un canard en riant.
 
#11
Des souvenirs entassés dans un grenier bravo amicalement Kinkin
Merci, kinkin, pour cette lecture et ce gentil commentaire ;-) Je ne crois pas que ce soient les souvenirs qui aient été remisé au grenier : il s'agissait juste d'objets. Ce qui est étrange, en revanche, c'est que ces objets soient intrinsèquement porteurs de souvenirs. Un peu à la manière, sans doute, du génie de la lampe d'Aladin, ces souvenirs ne semblent, en effet, pouvoir surgir qu'au contact ou à la vue de ces objets... Je reviendrai probablement dans d'autres textes (à moins que je ne remanie celui-ci) sur cet étrange instant où surgit subitement un souvenir évanescent, comme flottant en suspens dans notre esprit surpris ;-)
 

iboujo

Maître Poète
#14
Le grenier comme la cave..
Détiennent les boîtes voir les cartons aux souvenirs..

Les ouvrir nous renvoient
ici a ton texte..

Au drame vécu..
et à la résurrection de ton papa..

Un evenement fait de meurtrissures poussiéreuses...

Qui n' est pas allé ouvrir un carton dans ces 2 endroits..?

Perso
J' ai retrouvé au grenier
le trousseau de mon frère décédé à la naissance..
Maman avait tout gardé...

Bises Aubepin
Jocelyne
 
Dernière édition:

prose16

Maître Poète
#16
Un poème qui m'a beaucoup touchée. C'est vrai que lorsqu'une page de vie se ferme, on a tendance à enfermer les objets de cette page dans des boîtes ou des cartons. Des vieux jouets, des albums de photos, des disques, des napperons, plein de choses...auxquelles on tient pour diverses raisons qui nous sont propres...une petite caverne d'Ali Baba qui, quand on l'ouvre, font surgir des souvenirs très présents dans notre mémoire et on remonte le temps...
Merci beaucoup pour ce partage
téléchargement (11).jpg
 
#17
Le grenier comme la cave..
Détiennent les boîtes voir les cartons aux souvenirs..

Les ouvrir nous renvoient
ici a ton texte..

Au drame vécu..
et à la résurrection de ton papa..

Un evenement fait de meurtrissures poussiéreuses...

Qui n' est pas allé ouvrir un carton dans ces 2 endroits..?

Perso
J' ai retrouvé au grenier
le trousseau de mon frère décédé à la naissance..
Maman avait tout gardé...

Bises Aubepin
Jocelyne
Merci, iboujo, pour cette lecture et ce long commentaire. Votre mère avait tout gardé du trousseau de votre frère : et c'est sans doute à ce moment que vous avez compris un partie supplémentaire de votre mère, car, si les objet n'ont pas d'âmes et qu'ils ne parlent pas eux-mêmes, ils nous parlent.
Je m’aperçois que mon texte est peut-être difficile à comprendre : nulle résurrection de mon père ; il est celui qui emballa certaines affaires après le suicide...
 
Dernière édition:
#18
Dans les tiroirs de la mémoire
Tous les souvenirs sont rangés
Chaque tiroir a son histoire
Et un rien peut la réveiller
Un mot, un parfum, un prénom
Un objet ou une saison...
Un poème émouvant !
Merci, glycine, pour ce passage ;-)
J'ignore si la mémoire a des tiroirs : elle me fait plutôt penser à une sorte de magma dont un "rien" (objet, instant, situation, etc.), comme vous dites (ont croirait lire du Jankélévitch) aimante et agglutine - "mobilise" (au sens de mettre en mouvement), comme les vagues à la surface de l'eau - parfois certains parties pour les faire surgir et donner, paradoxalement, corps au souvenir pourtant immatériel par essence.
 
#19
Un poème qui m'a beaucoup touchée. C'est vrai que lorsqu'une page de vie se ferme, on a tendance à enfermer les objets de cette page dans des boîtes ou des cartons. Des vieux jouets, des albums de photos, des disques, des napperons, plein de choses...auxquelles on tient pour diverses raisons qui nous sont propres...une petite caverne d'Ali Baba qui, quand on l'ouvre, font surgir des souvenirs très présents dans notre mémoire et on remonte le temps...
Merci beaucoup pour ce partage
Afficher la pièce jointe 21606
Merci, prose16, de faire ainsi part de votre émotion ;-) Vous avez raison, en un sens : si nous ne sommes pas les 40 voleurs qui la remplirent, il s'agit quand même bien, en quelque sorte, d'une petite caverne d'Ali Baba, sans pourtant que nous ayons conscience des richesses qu'elle recèle.

Toutes ces réflexions me font très fort penser aux personnes, exilées ou chassées de chez elles, ou pas pas assez aisées pour être en possession d'un grenier : leur mémoire est là, certes, mais quid des objets qui la "cristalliseront" pour former le souvenir ? L'écriture (ou la parole enregistrée) est alors, peut-être, l'un des recours envisageables, qui permet, sur le papier, sur une bande ou sur tout autre support, d'en fixer chaque lueur. Je crois que c'est pour cela, aussi, que j'encourage souvent les gens à tenir des journaux et/ou à rédiger leurs mémoires ;-)