DAME SOURIS
Les souris se sont retrouvées
Au tréfonds du grenier tout gris,
Les souris n’ont rien avoué,
Ni rien écrit, mais m’ont tout pris.
Elles ont grignoté les semelles
De mes chaussures de randonnée,
Lacéré la nappe en dentelle
Que je sors pour les invités.
Elles ont chié, les sales bêtes,
Tout le long du garde-manger,
Elles n’ont laissé que les arêtes
Du brochet que j’avais pêché.
Sur le tableau de maître au mur
Elles se sont essuyées la queue,
Puis l’ont léché tel un fruit mûr,
Le signant d’un museau baveux.
Elles mettent ma vie sur béquilles
En sautillant danse animale,
Elles ont rongé l’âme des filles,
En ont rendues beaucoup vénales.
M’approchant de l’ancien calvaire,
Je vois le pied des croix rongé,
Et je ressens ma vie amère
Si le sacré est en danger.
Sur la page de mon poème
Trois de vos crottes ai retrouvées,
Dont la couleur choux à la crème
L’inspiration m’a déroutée.
Petits rongeurs si fureteurs,
Je vous entends sur le plancher,
Je suis au bord de la fureur,
Puisse le chat tous vous manger.
Aussi nocives qu’un parloir
Où ne viendraient que des huissiers,
Je vous rêve en laboratoire
Disséquées, démantibulées.
Je vous raconte, en fait je mens.
C’est des histoires que j’avais lues.
Dans nos pays d’appartements,
Dame Souris n’existe plus.
L’un après l’autre les animaux
Se font la malle et disparaissent.
Il ne me reste que des mots
Pour faire comme si, pour qu’ils renaissent.
Les souris se sont retrouvées
Au tréfonds du grenier tout gris,
Les souris n’ont rien avoué,
Ni rien écrit, mais m’ont tout pris.
Elles ont grignoté les semelles
De mes chaussures de randonnée,
Lacéré la nappe en dentelle
Que je sors pour les invités.
Elles ont chié, les sales bêtes,
Tout le long du garde-manger,
Elles n’ont laissé que les arêtes
Du brochet que j’avais pêché.
Sur le tableau de maître au mur
Elles se sont essuyées la queue,
Puis l’ont léché tel un fruit mûr,
Le signant d’un museau baveux.
Elles mettent ma vie sur béquilles
En sautillant danse animale,
Elles ont rongé l’âme des filles,
En ont rendues beaucoup vénales.
M’approchant de l’ancien calvaire,
Je vois le pied des croix rongé,
Et je ressens ma vie amère
Si le sacré est en danger.
Sur la page de mon poème
Trois de vos crottes ai retrouvées,
Dont la couleur choux à la crème
L’inspiration m’a déroutée.
Petits rongeurs si fureteurs,
Je vous entends sur le plancher,
Je suis au bord de la fureur,
Puisse le chat tous vous manger.
Aussi nocives qu’un parloir
Où ne viendraient que des huissiers,
Je vous rêve en laboratoire
Disséquées, démantibulées.
Je vous raconte, en fait je mens.
C’est des histoires que j’avais lues.
Dans nos pays d’appartements,
Dame Souris n’existe plus.
L’un après l’autre les animaux
Se font la malle et disparaissent.
Il ne me reste que des mots
Pour faire comme si, pour qu’ils renaissent.