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Départ mémorable en Dauphine !

#1
Définitif

Définitif

Départ mémorable en dauphine, sensations intenses assurées.

Mon ami coureur cycliste Georges avait pour habitude de venir me chercher à mon domicile situé à l’époque dans l’impasse Raynal et Roquelaure, vous pouvez desserrer vos ceintures! De là, nous partions vers Figeac où Michel avait une voiture plus apte à rouler pour nous rendre à la course du jour.
Il faut dire que l’expédition s’annonçait toujours périlleuse la Dauphine capricieuse n’était plus très jeune et ressemblait plus à une serre mobile qu’à un véhicule de tourisme!
Une fois lancée dans la descente d’Ournes elle finissait par démarrer tant bien que mal, mais à y réfléchir d’un peu plus près, le mal l’emportait largement sur le bien.
Le vieux, que nous avions surnommé aussi tout naturellement parce qu’il flirtait avec l’âge avancé de trente ans et que les jeunes coureurs que nous étions à l’époque n’en avaient qu’à peine plus de vingt, le vieux disais-je m’avertissait de son arrivée par un long coup de klaxon strident. avec son éternelle interrogation :
«Tu es prêt ?»
J’allais alors chercher mon vélo, cadre et les roues séparés, pour me retrouver un instant plus tard face à un premier dilemme!
Comment allais-je pouvoir rentrer ma monture de compétition sans l’abîmer ?
Par un tour de magie que seuls les grands du spectacle possèdent Georges sans se démonter m’expliquait l’agencement idéal pour le premier exploit de la sainte journée.
Il ne fallait surtout pas s’inquiéter, ils étaient rentrés la semaine d’avant, il n’y avait donc aucune raison pour que le miracle dominical ne se reproduise pas encore une fois!
Notre-Dame des Voyageurs veillait sur nous!
Finalement le dit miracle a lieu et dans la foulée, j’entends : « Tu n’as qu’à t’asseoir sur un des cageots tu tiendras l’ensemble fermement d’une main afin que les cadres ne se frottent pas pendant le trajet.
L’aménagement du véhicule est d’une sobriété surprenante, le siège arrière vous l’avez déjà sûrement compris, n’est plus présent, ni d’ailleurs celui du passager avant, ce qui permet de jouir d’un espace très appréciable, c’est un coupé sport transformé avec art en un véritable break en quelque sorte!
A l’arrière, poussent généreusement toutes sortes d’agrumes qui ont réussi à germer, puis à se développer en une multitudes de variétés en cette période favorable de début de printemps.
Notre citadine prend des grands airs de jardinerie ambulante des plus insolites.
Vous pouvez l’avoir deviné, le champion d’Auvergne de cyclisme est maraîcher, vous le connaissez tous à Figeac, n’est-ce pas?
Il se démène encore sous la halle tous les samedis malgré ses 78 années !
Eh oui ! Il est vraiment vieux !
Un coup de première et nous partons poussivement.
Juste après le stop de l’impasse, j’entends mon Georges qui s’esclaffe : -Nous voilà dans de beaux draps, Playboy…les pandores nous attendent !
Évidemment la proie est facile, d’un léger signe de la main et le convoi s’arrête aussi vite qu’il a mis du temps à prendre son rythme de croisière.
Mon Georges pour autant ne se démonte pas
devant les deux agents de la sécurité de l’époque. Je ne les nomme pas ici mais les plus anciens du secteur doivent sûrement se souvenir d’eux.
Toc toc à la vitre.
Georges ouvre la porte, bien entendu la vitre ne descendant pas, enfin si, mais généralement absolument pas quand on le souhaite.
Une voix rocailleuse bien de chez nous se fait entendre :
« Gendarmerie nationale bonjour! ».
Vous pouvez arrêter le moteur du véhicule s’il vous plaît ?
Georges : «Ah non! Elle ne démarre qu’en descente, vous voulez la pousser en repartant ?»
-Bon…très bien, vous avez les papiers du véhicule ?.
Georges : « Oui…je dois les avoir par là!».
-Permis de conduire…
« Ah je l’ai, mais il est vieux comme moi, je vous le donne en trois morceaux!»
-Assurance…
Georges : voilà !
Le gendarme : -Non…c’est celle de 1971 !
Après plusieurs tentatives infructueuses il tombe enfin sur la bonne!
«Vous n’avez pas d’essuie-glace côté passagers?»
Georges : « Non, il ne servirait à rien, vous voyez bien qu’il n’y a pas de siège! ».
«Vous savez combien cela peut vous coûter ?»
-Non!
-Soixante mille francs!
Georges dans la foulée : « Houuu! Allez, viens Playboy, on descend le matériel et on leur laisse la voiture, ils n’auront qu’à la vendre, nous, on part à Figeac à la force du mollet ».
- Ne bougez pas!
L’autre assermenté qui entre temps a fait le tour de l’épave revient et dit:
- Vous savez que vous avez les quatre pneus lisses?
Le vieux, après une courte hésitation prononce ces sages paroles : « Ah non! Trois seulement, je le sais pertinemment, j’ai mis celui de la roue de secours sur la jante avant droite après une crevaison la semaine dernière et il est bon!».
Le bleu qui vire au rouge refait le tour du tacot …Il revient et dit: « C’est exact! ».
-Le klaxon fonctionne ?
- Oui, je viens de m’en servir il y a à peine plus d’ un quart d’heure vous avez dû l’entendre !
-Les feux de route et de croisement ?
Le vieux : « Les clignots oui, pour ce qui est des feux de route, je n’en ai pas besoin je ne la sors jamais la nuit!
-Bon, ce n’est pas tout s’exclame Georges on va courir et on nous attend à Figeac!
- Vous allez où ?.
-Dans le Cantal près d’Aurillac.
-Et vous comptez arriver à l’heure avec cet engin disloqué ?
Le vieux : - Non…on ne va que jusqu’à Figeac!
« Bon, très bien, vous pouvez partir mais essayez d’avoir une voiture plus en état la prochaine fois!
Et nous voilà repartis, soulagés d’un poids important, quand tout à coup, non loin de l’Oustal parlaïre, mon Georges s’inquiète à nouveau :
-Putain Playboy les motards!…Ah !…c’est bon ! On va pouvoir passer ils en tiennent déjà un!
Il n’était pas plus compliqué de gagner une course cycliste pendant les Trente Glorieuses que de rejoindre le point de son départ à temps.
Petite dernière parenthèse : Les mêmes agents de la circulation m’arrêtent un peu plus tard avec un copain, nous avions près de nous deux bouteilles de rouge…
L’un d’eux nous dit après un contrôle très sommaire des papiers :

-Je vois que vous l’aimez vous aussi !

Je me pose deux questions avec une certaine anxiété aujourd’hui !
- Aurions-nous perdu un peu en liberté ?
-Aurions-nous gagné en sécurisé ?…

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Dernière édition:

Polymnie2

Maître Poète
#3
Que d'heureux souvenirs
impossible de revenir en arrière
Tes gendarmes étaient de bonne humeur
devant tous les dégâts, valait mieux
fermer les yeux!

Aujourd'hui rien ne passerait.
Un plaisant souvenir,

Bises d'amitiés , Poly