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Corps tu t'enflammes

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Corps tu t’enflammes
Je me terre dans l’ombre dorée d’un antre
Loin des piqûres, des habiles arnaqueurs
Accroché au drap mouillé de ma douleur
Au brûlot maléfique d’une vie de cendre

Au fond du torride gouffre tissé de blanc
Le noir s’épand sur mes yeux carnassiers
Comme le loup du désert aux crocs d’acier
Qui veille affamé les restes de vos flancs

Songes solitaires les avis lourds te paraissent
Ondes agiles d’un mirage de l’instant égoïste
Je m’en remets au passé sain d’une bonne mère
Saignant les malheurs de mes viles faiblesses

Gronde le volcan, coulée sage des laves de feu
Elle parcourt mon corps du levant au couchant
Et les flammes rougeoient dans ma belle sérénité
Contre mon délire puissant, donnez moi pare feu

La horde médicamenteuse des fluides me gave
Je reçois le dard obscur de son huile contraint
D’une docile dose de désaccord mais en vain
Je reste le vilain bois de ce corps qui s’aggrave

Espace noir, carillon de minuit je me veille
L’horloge de ces longues coulées rougeâtres
Qui saccadent le temps, balancier de l’emplâtre
D’une vie parsemée à la nuit de faux réveils

Je me résigne d’humilité sous le grand signe
D’un malaise muet au bel instinct persistant
Pour combattre tel un guerrier escaladant
Les murs d’envie de la maladie qui s’assigne.
©ƒC​