Connexion au travers du temps.
Je te déteste et je ne pensais jamais te détester à ce point un jour, tu sais, j'aurais aimé te le dire plus tôt et de vive voix assurément au lieu de me le répéter comme un refrain de chanson dans ma tête et avant que tu brises définitivement la connexion fragile du restant de notre relation, j'aurais aimé le réaliser avant tout ces événements et être suffisamment intelligent, mais j'ai baissé ma garde au dernier moment sans doute due au deuil et aux prémices du premier amour innocent. Me laissant tout doucement corrompre par l'illusion de ton attention remplie de bonnes "' intentions ", devenant peu à peu dépendant de ta personnalité, de ta voix et de tes réactions spontanées.
Même si à nos débuts ces sentiments étaient séparés par des centaines de kilomètres de distance, comme seul lien nos webcams allumées en permanence, j'ai su apprécier avec le temps ces différences qui nous départageaient autant et malgré la séparation évidente, tu es devenu ma meilleure amie ma confidente et mon pilier dans cette réalité effrayante. Tu as su déjouer mon tempérament autodestructeur et solitaire, me laissant croire que je n'étais pas si seul dans cette situation, que notre histoire était bénie par le destin et j'ai finalement tout laissé derrière moi (famille et ami) pour te plaire et te satisfaire, m'isolant même dans le grand nord de notre province, pour finalement m'apercevoir que tout cela était faux et illusoire, pour cacher la violence qui m'attendait et de l'objet que j'étais devenue à tes yeux un simple outil pour assouvir tes pulsions de rage et de violence incontrôlée que je pensais passager et que tout sera réglé avec un peu de temps et de compréhension, mais j'étais si stupide et ignorant...
Suivie, une longue descente aux enfers, m'attendait à un mélange de la peine emmagasinée et de l'affection que tu me privais, tu es devenu en quelque sorte une malédiction, 5 ans de fiction et de confiance aveugle pour finir en complète soumission, grâce à tes prouesses de manipulation que j'ignorais jusqu'alors, j'ai dû taire inconsciemment le mal que tu m'apportais, qui me détruisait et qui a effacé le peu d'estime que j'avais, me laissant livide face au chagrin et de chacun de, mais pleurent incontrôlé.
<< Je t'ai aimé jadis et je crois que je t'aime toujours malgré moi... >>
J'aurais tellement de choses à te dire maintenant, à te reprocher, mais je suis devenue une bride de ton passé, alors que toi, tu es tout frais dans ma mémoire, me laissant que des traumatismes et des cauchemars et démunie face à la vie qui m'attendait depuis, je pensais que je m'en remettrais de cette peine d'amour qu'au premier abord était secondaire à mes yeux, mais on dirait que tout dérape continuellement, un bien pour un mal, l'amertume qui me gagne, je ne sais pas ce que je suis censé accomplir dorénavant sans toi à mes côtés. 5 ans de ma vie disparurent en un claquement de doigts bien singulier et d'écrit laissé sur une note de papier coller sur la porte d'entrée de notre vie privée. Tu étais la barrière qui me séparait de la fatalité de la vérité, loin de moi, je ne peux que penser que tu es heureuse quand même avec tes choix. Je dois accepter que tout ça soit fini qu'aucun retour au passé est possible, que je doive irrémédiablement t'oublier et passer à autre chose.
Mais chaque situation, chaque mot ou souvenir me ramène inévitablement vers notre récit en commun, je sais que je suis le seul qui y pense encore aujourd'hui, mais c'est la seule chose qui me reste, malgré les nouvelles connexions que j'ai faite, malgré les relations que j'ai renouées, tout revient à toi, une boucle temporelle qui me ramène au point de départ devant un deuil imminent d'un parent mourant. On me dit souvent de voir le bon côté des choses, du positif qui est revenu dans ma vie, de la violence disparue à 10 heures de route de mon corps en charpie, de tout le chemin accompli depuis, alors que je porte toujours l'anneau du lien déchu qu'on s'avait promis, malgré les crises d'anxiété qui sont liées, malgré la dépression qui me berce dans mon quotidien mouvementé.
Je ne sais toujours pas si un jour, je cesserai de ressentir de quoi pour toi, alors que tes sentiments n'étaient que haine et mépris éteint et ensuite ravivé par le premier venu, alors que je t'aimais encore d'un amour inconditionnel, que je t'étais fidèle et restreint malgré tes infidélités et des mensonges multiples que tu me servais. Je sais que tu n'es pas une grande perte en sommes selon les résultats finaux, que nous n'étions guère des âmes soeurs au bout de la ligne, mais tu es la seule expérience d'amour réel et tangible, dommage que cela vient d'une personne cruelle et négligente comme toi...
Alors cette année est une transition, de notre passé chaotique à un futur sans connexion évidente, entre les envies de disparaître à mon tour, entre les séances de thérapie qui m'aide un peu, entre les Ups qui me donne la motivation de tenir suffisamment jusqu'au Downs qui ruine tout par la suite, je survis de peine et de misère, mangeant à crédit dans un 1 et 1/2 d'espace vital, enfouis dans la drogue récréatif et l'alcool, attendant le signe clair qui est le temps de mettre un terme à mes souffrances, à mon agonie que je laisse perdurer; dans le mirage d'une chance au bonheur et de la lueur d'espoir. Je vis dans le dénie peut-être, incapable d'enterrer 5 ans d'évolution entre la mort de ma mère et celle de mon père prochainement, de n'avoir jamais été comme les autres, d'avoir honte de m'avoir laissé rabaisser à ce point, du temps perdu, des gens mis de côté pour de mauvaises raisons, des rancunes familiales qui me viennent alors que je prône la tolérance un instant et la seconde d'après, je maudits ces gens hypocrites et sans cœur.
Je suis dans une confusion de sentiments permanents, géré de peu par des médicaments, ma joie simuler et le besoin d'apporter sourire et sincérité alors que j'en suis dépourvue totalement, j'aimerais qu'une personne me comprenne et me fait voir la vie d'un autre sens évident, mais hélas caché par la facilité d'accès au chagrin.
Blue.
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