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Comme un noyau d'olive

#1
Comme un noyau d’olive

Comme un noyau d’olive qui roule sous ma langue,
J’observe les eaux viv’s des souvenirs qui tanguent.
Ma mémoire frotte et brosse, libère de leur gangue
Les plus petites bosses qui forment tous mes angles :

Joies et pein’s de l’enfance et de ses récurrences,
Éclats d’un mond mouvant qu’on croyait immobile,
Et, lorsque l’âge avance, cette nette conscience
Que tous les mouvements sont bien irréversibles.

Le voile alors se lève, et les yeux grands ouverts,
Sur le bout de nos lèvres, se dessinent les vers
De ces choses nombreuses à nos vues dérobées.

Quand la chair est partie, la durté du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout’s ces faces creuses dont nous sommes érodés.

Aubépin des Ardrets

(Note : La traduction française du titre du livre Nocciolo d’oliva
, d’Erri De Luca, a constitué le point de départ de l’écriture de ce poème)
 
#2
Comme un noyau d’olive

Comme un noyau d’olive qui roule sous ma langue,
J’observe les eaux viv’s des souvenirs qui tanguent.
Ma mémoire frotte et brosse, libère de leur gangue
Les plus petites bosses qui forment tous mes angles :


Joies et pein’s de l’enfance et de ses récurrences,
Éclats d’un mond mouvant qu’on croyait immobile,
Et, lorsque l’âge avance, cette nette conscience
Que tous les mouvements sont bien irréversibles.


Le voile alors se lève, et les yeux grands ouverts,
Sur le bout de nos lèvres, se dessinent les vers
De ces choses nombreuses à nos vues dérobées.


Quand la chair est partie, la durté du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout’s ces faces creuses dont nous sommes érodés.


Aubépin des Ardrets

(Note : La traduction française du titre du livre Nocciolo d’oliva, d’Erri De Luca, a constitué le point de départ de l’écriture de ce poème)
Très beau poème hautement apprécié
Amicalement
Sentimentale
 

glycine

Maître Poète
#3
Il arrive toujours un moment où on fait, en quelque sorte, le bilan de sa vie...
les bons et les mauvais moments... les joies et les peines... les bonheurs et les regrets... le sucré et l'amer...
Puissance du deuxième tercet...
Bravo pour ce poème très imagé... et empli de profondeur !
 
Dernière édition:

iboujo

Maître Poète
#5
Nous aspirons la vie, la buvons en grosses l'appees voir la sucons à plein tube
En. Perdant de vue
Qu'en son coeur il y a..
.un noyau. Inusable, un dur à cuire

Reste à méditer sur lui..
Indigeste au possible mais si bien garni de chair savoureuse
La Vie...

Belle plume Monsieur.

Je radote
mdr.
Bises jojo
 
Dernière édition:
#7
Comme un noyau d'olive qu'on tourne et retourne toute une journée après avoir savouré la chair et nous pousse à diverses réflexions :). Un peu comme le titre du livre dont est tirée votre inspiration.;) Faire gaffe quand même à ne pas l'avaler de travers ce noyau. "Lol"

Merci j'ai aimé ce partage.
Merci, Phoebe#, de faire vivre ainsi mes quelques mots en en poursuivant le fil de la réflexion ;-)
 
#8
Il arrive toujours un moment où on fait, en quelque sorte, le bilan de sa vie...
les bons et les mauvais moments... les joies et les peines... les bonheurs et les regrets... le sucré et l'amer...
Puissance du deuxième tercet...
Bravo pour ce poème très imagé... et empli de profondeur !
Merci, glycine, de faire ainsi part de la manière dont résonne en vous ce poème ;-) Merci, aussi, pour cette remarque : "Puissance du deuxième tercet...". C'est précisément ce tercet qui me semble le plus mystérieux et le plus inégal : j'ai l'impression de ne le pas comprendre et je le trouve extrêmement bancal...
 
#9
Poème tout en philosophie,nageant dans les réalités cachées, j'aime
Merci, fée de blé ;-) Je suis un peu confus que vous nommiez ces quelques vers introspectifs de la philosophie... Je serais, en somme, une sorte de M. Jourdain faisant de la philosophie sans le savoir : l'idée me fait sourire ; la poésie possède donc vraiment une dimension interstitielle lui permettant de se glisser partout ;-)
 
#10
Nous aspirons la vie, la buvons en grosses l'appees voir la sucons à plein tube
En. Perdant de vue
Qu'en son coeur il y a..
.un noyau. Inusable, un dur à cuire

Reste à méditer sur lui..
Indigeste au possible mais si bien garni de chair savoureuse
La Vie...

Belle plume Monsieur.

Je radote
mdr.
Bises jojo
Merci, iboujo ;-) Vous avez sans doute trouvé le mot qui convient le plus : méditer ; de cette méditation qui procède de l'étonnement - de la stupeur presque - que provoquent la vie et les choses cachées qu'on y peut découvrir en en levant les pans.
 
Dernière édition:

glycine

Maître Poète
#11
Merci, glycine, de faire ainsi part de la manière dont résonne en vous ce poème ;-) Merci, aussi, pour cette remarque : "Puissance du deuxième tercet...". C'est précisément ce tercet qui me semble le plus mystérieux et le plus inégal : j'ai l'impression de ne le pas comprendre et je le trouve extrêmement bancal...
Quand la chair est partie, la dur’té du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout’s ces faces creuses dont nous sommes érodés.


Voici ma compréhension de ce tercet... qui peut-être, n'est pas la bonne :
L'olive :
- la chair serait : la vie, le bonheur, l'amour, les belles choses, le plaisir, la sérénité, etc. (tout ce qui est positif)
- le noyau serait : la tristesse, les regrets, l'amertume, les moments douloureux, etc. (tout ce qui est négatif)
Donc : Derrière la façade et le visage que l'homme montre, il peut y avoir des fêlures, des blessures, des secrets (perte d'un être cher, amour impossible, violence subie, découverte d'adoption, maladie, etc.) et tout ce côté sombre érode, consciemment ou inconsciemment, l'esprit.
En conclusion, les personnes, vivent en dégustant et appréciant la chair de l'olive, mais un souvenir désagréable et douloureux, tel le noyau de l'olive, peut se rappeler à leur mémoire, apportant le tourment dans l'esprit.
 
#12
Quand la chair est partie, la dur’té du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout’s ces faces creuses dont nous sommes érodés.


Voici ma compréhension de ce tercet... qui peut-être, n'est pas la bonne :
L'olive :
- la chair serait : la vie, le bonheur, l'amour, les belles choses, le plaisir, la sérénité, etc. (tout ce qui est positif)
- le noyau serait : la tristesse, les regrets, l'amertume, les moments douloureux, etc. (tout ce qui est négatif)
Donc : Derrière la façade et le visage que l'homme montre, il peut y avoir des fêlures, des blessures, des secrets (perte d'un être cher, amour impossible, violence subie, découverte d'adoption, maladie, etc.) et tout ce côté sombre érode, consciemment ou inconsciemment, l'esprit.
En conclusion, les personnes, vivent en dégustant et appréciant la chair de l'olive, mais un souvenir désagréable et douloureux, tel le noyau de l'olive, peut se rappeler à leur mémoire, apportant le tourment dans l'esprit.
Merci, glycine, de vous livrer ainsi (car un commentaire et une interprétation obligent toujours leur auteur.e à se dévoiler ;-).
À la réflexion, je crois cependant que la chair et le noyau de l'olive ne sont, dans mon esprit, pas aussi distincts que cela : la tendre chair (goûteuse ou avariée) est partie, le noyau dur en est, paradoxalement, la trace en négatif, l'ultime sculpture en ronde-bosse de nos vies, cet artefact qu'un invisible artiste nous laisse à méditer lorsqu'il a, par enlèvements et évidements successifs, trouvé ce que la matière recelait en son sein.
La mémoire n'intervient alors que pour reconstruire ce qui était auparavant, mais son travail est une archéologie de la gangue, des aspérités, des failles, de l'éparpillement et des bris : le temps est là, qui oeuvre, et nous n'en avions pas conscience ; nous qui pensions que les choses et les situations étaient inamovibles, nous découvrons qu'elles ont évolué et nous en comprenons parfois certains cheminement, tandis que nous en retournons sans cesse d'autres - comme le noyau d'olive dans notre bouche - sans parvenir à en percer le mystère.
Je suis désolé, je sens bien que le déroulement de ma réflexion - mal articulée et avançant comme à tâtons dans une sorte d'obscurité nimbée - rend sans doute malaisée sa compréhension...
 

glycine

Maître Poète
#13
Merci, glycine, de vous livrer ainsi (car un commentaire et une interprétation obligent toujours leur auteur.e à se dévoiler ;-).
À la réflexion, je crois cependant que la chair et le noyau de l'olive ne sont, dans mon esprit, pas aussi distincts que cela : la tendre chair (goûteuse ou avariée) est partie, le noyau dur en est, paradoxalement, la trace en négatif, l'ultime sculpture en ronde-bosse de nos vies, cet artefact qu'un invisible artiste nous laisse à méditer lorsqu'il a, par enlèvements et évidements successifs, trouvé ce que la matière recelait en son sein.
La mémoire n'intervient alors que pour reconstruire ce qui était auparavant, mais son travail est une archéologie de la gangue, des aspérités, des failles, de l'éparpillement et des bris : le temps est là, qui oeuvre, et nous n'en avions pas conscience ; nous qui pensions que les choses et les situations étaient inamovibles, nous découvrons qu'elles ont évolué et nous en comprenons parfois certains cheminement, tandis que nous en retournons sans cesse d'autres - comme le noyau d'olive dans notre bouche - sans parvenir à en percer le mystère.
Je suis désolé, je sens bien que le déroulement de ma réflexion - mal articulée et avançant comme à tâtons dans une sorte d'obscurité nimbée - rend sans doute malaisée sa compréhension...
Merci pour votre réflexion personnelle... qui est plus subtile, mettant en lumière toute la complexité du présent thème...
par rapport à la mienne assez simpliste (le sucré cache l'amer)...
Un bon thème à soumettre au baccalauréat de philosophie... sourire
Belle journée Aubépin
 
#14
Merci pour votre réflexion personnelle... qui est plus subtile, mettant en lumière toute la complexité du présent thème...
par rapport à la mienne assez simpliste (le sucré cache l'amer)...
Un bon thème à soumettre au baccalauréat de philosophie... sourire
Belle journée Aubépin
Chaque thème, chaque objet, chaque sujet contient en lui autant de simplicité que de complexité : un noyau n'est qu'un noyau ... mais aussi la fin d'un fruit et le début d'un arbre ; une douleur soudaine sous un pied nu ou une dent qui s'y casse ; un reste de ce qui fut ou un jeu de lancer ; etc. ;-)
 

glycine

Maître Poète
#16
Chaque thème, chaque objet, chaque sujet contient en lui autant de simplicité que de complexité : un noyau n'est qu'un noyau ... mais aussi la fin d'un fruit et le début d'un arbre ; une douleur soudaine sous un pied nu ou une dent qui s'y casse ; un reste de ce qui fut ou un jeu de lancer ; etc. ;-)
J'ai adoré la multitude de visions
Merci pour cette magnifique conclusion
 
Dernière édition:
#18
Un très beau style d’écriture qui n’est pas sans me rappeler le bateau ivre d’Arthur Rimbaud....
Félicitations
Amicalement
Maurice
 
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