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Comme la vie est belle !

lilasys

Maître Poète
#1
Comme la vie est belle !

Oh oui ! Je me souviens de cette jeunesse..Ainsi soit-il !
Où le poids du mensonge faisait de moi une vagabonde
Mes vieux étaient trop gentils pour leur imposer un deal
Alors parfois, je devenais cette groupie étrange, furibonde

Il n’y avait pas d’autre moyen de rire et enfin respirer
Entre des parents imposant le droit de tout suivre à la lettre
Ces jours où les cours annulés trop cool et offrent la liberté
De jouir de la vie sans compter le décalage en centimètre

En face le lycée se tenait un troquet appelé le « Drakar »
Là où en lycéennes on jouait les femmes savantes
Entre les rires, le baby foot, le flipper, à en oublier le car
On était cinq copines aux pensées sages ou amantes

J’avais cette pression énorme de mentir à mes parents
Et pourtant à chaque occasion, je suivais le groupe
C’était si important de vivre dans un monde sans révérant
Et puis il était là ! Cet inconnu qui de loin était cette chaloupe

Ce poète dans son fouillis de pages accroché à son crayon
Derrière ses petites lunettes, semblait être dans un autre monde
Et moi ? Depuis cet instant ma venue poussée par l’aiguillon
Il était ce soleil que l’on croise une fois sur une mappemonde

Son regard absorbé par une écriture douce et parfois nerveuse
Je restais toujours loin et dans ce brouhaha, je l’observais
Il était celui par qui un seul regard me rendait rêveuse
Comme grand poète, il se perdait sans ses lignes au duvet

Entre les nuages de fumée de la cigarette de Jocelyne
La trousse à maquillage de Christine, la chef de clan
Joëlle la joueuse de baby foot où éclatait son adrénaline
Et la silencieuse Antoinette qui jouait avec le barman, le jeu galant

Je sortais d’où pour être cette adolescente si timide ?
Jamais au non jamais je n’irais vers lui chercher la conversation
Prise entre mes torts et mes idées de l’accoster, en chlamyde
Comme une naïade sortant cet ange de sa longue méditation

Devant ma menthe à l’eau que l’on ne risquait pas de voler
Tant, mon regard tournait nerveusement dans ce verre, la paille
Mais quand ces dingues se mirent au jukebox et à chanter
Le rouge montait à mes joues et j’ai fuis en courant au bercail

Je ne savais plus si je devais revenir et affronter mon tourment
Poussée par ces démoniaques qui osaient perturber son silence
Il souriait comme un tendre enfant, cet homme de plus de dix ans
Cloîtrée comme une nonne, je pianotais nerveusement de leur insolence

Et les disques tournaient en vois-tu en voilà à la sauce glamour
« « Et si tu n’existais pas, Joe Dassin fut ma première larme «
Elles osaient même faire tomber ses feuilles en signe de secours
Aussi charmant qu’un prince, il ramassait avec tant de charme

Un jour seule à la table, il s’est approché de moi, l’air de rien
Alors que je pensais qu’il passait juste voir les chipies
Cette voix tendre, demande un siège face au miens
Je sais que je n’assurais pas, mon regard en mode collotypie

Il s’est présenté « « Henry ». Et ses yeux étaient, étaient merveilleux !
Mais vais-je ouvrir ma bouche au nom de tous les moines ?
« Enchantée Lola, la copine des maladroites, pardieu
Pas trop déranger par leurs castagnettes sévillanes ?

Il riait à gorge déployée par cette question sans fond
« Pas du tout ! Elles m’ont sorti de ma mauvaise habitude»
Ecrire est un passe temps où le silence en est le maillon ?
« Non la musique m’inspire, et je leur dois ma gratitude »

Le silence entre les échanges devenait un poids trop lourd
Avec une grâce maladroite, je me suis levée, plaquant un faux sourire
« Je vous laisse dans vos contemplations au vélin de velours »
Mais d’où je sortais ces mots, et je ne voulais pas m’enfuir !

Il fut d’un coup, encore plus maladroit et pendu sans un mot
J’aurais du prendre mes jambes à mon cou mais j’étais empaillée
Ce plancher décidément jouait avec mes semelles un tremolo
Et en plus je tremble ! Bégayer, voilà mon seul plaidoyer

« Je suis, suis très pressée d’un coup, je vais rater mon bus !
« Pourtant vos départs sont en général vers une certaine heure ?»
Je rêve ! Il sait même que je fuis, ce comment dire, Phébus !
Je repose mes fesses et je navigue avec le verbale de ce skipper

Dessalé d’avoir pris conscience que je suis porteuse de sabot
Il se détend et sort de je ne sais où, ce sourire qui fait ravage
« Oh non ! Je vais reposer mes pieds sur terre, jouer la bimbo ?
Pas possible ! Je n’ai ni la manière et surtout pas l’élevage

Mais que font ces quatre cinglés, j’ai besoin d’une évasion
Mais les voilà au fond, tranquilles dans leur talon aiguille
Surtout ne faites pas celles par qui commencent le chalazion !
Tout sourire, cette chère Joëlle fuit le regard et me laisse la béquille

« Vous êtes adorable Lola, faite de soie associé d’un soupçon de piment ! »
« Oui j’ai l’habitude de ces flatteries qui gonflent mes chevilles ! »
« Je souhaitais, vous dire que j’attendais depuis fort longtemps ! »
« Quoi dont ? Je n’ai pas fais attention, j’observe votre stylo bille !

Mais qu’est ce que je raconte ? Il est ce tableau dont je caresse le dessin !
Cet homme étrange assis près d’une fontaine qui m’est inconnue
Cette place où le cliquetis des gouttes d’eau sont comme un chemin
Qu’il dessine de ces doigts le corps d’une muse sans la moindre retenue

Ces vers qui palpitent, voluptueux qui damnent la peau de frissons
Je n’ai pas l’étoffe d’être cette muse ouverte à ces yeux, nue
La pudeur l’emporte sur les brûlures de ses lèvres au calice en boisson
Sa main posée sur la mienne est une missive à la bise fut venue,

Et c’est ainsi que faisant l’école buissonnière, je fendais l’air vers lui
Ces jours où s’éternisaient les regards où brûlait la flamme
Je n’étais rien mais il était mon tout, mon rêve, ce défendu fruit
Celui qui serait à jamais l’amour passionné d’une femme

Puis ce fut l’Automne et il disparu comme feuilles au vent
Je passais de temps en temps, pour une inimaginable rêverie
Mais il ne faisait aucune halte, emporté dans mon néant
Je n’attendais rien de lui, un au revoir, un adieu sans plaidoirie

Et vint ce jour où le mal fit dans mes veines ma plus grande douleur
Un soir, il pleuvait, un homme alcoolisé a percuté sa voiture
Sa mort fut subite, et aujourd’hui encore si je rumine ce malheur
C’est sans excuse, je l’aime mon poète sous ce marbre en coiffure

Alors ne me demandez pas de prier cette vulgaire religion
Sinon ce ciel est diabolique et efface ces êtres de la terre
Les mettant là où le chiendent ronge leurs os en légion
L'amour ne pardonne ces destins emportés par l'éther....

LILASYS

 

luron1er

Administrator
Membre du personnel
#3
Comme l’envie est belle !

Oh oui ! Te rappelles-tu de cette caresse ? Ainsi voit-il !
Où le choix de mes songes faisait de toi une moribonde,
Le vieux espérait mots gentils sans t’en imposer un baril,
Dés lors, toujours, j’égrainais comme une groupie, l’ange vagabonde.



(Juste pour un sourire)



Alors je ne demande pas de priser ma vulgaire oraison,
Sinon pour le miel féerique qui efface tes pleurs de tonnerre,
Les mettant là où le client songe aux rires pour raison,

L'humour pardonne pour les festins déportés pour un verre.
 

lilasys

Maître Poète
#6
Comme l’envie est belle !

Oh oui ! Te rappelles-tu de cette caresse ? Ainsi voit-il !
Où le choix de mes songes faisait de toi une moribonde,
Le vieux espérait mots gentils sans t’en imposer un baril,
Dés lors, toujours, j’égrainais comme une groupie, l’ange vagabonde.




(Juste pour un sourire)



Alors je ne demande pas de priser ma vulgaire oraison,
Sinon pour le miel féerique qui efface tes pleurs de tonnerre,
Les mettant là où le client songe aux rires pour raison,

L'humour pardonne pour les festins déportés pour un verre.
Sacré Luron, la vie est un étrange passage sur cette terre ..BIsous à vous deux
 

lilasys

Maître Poète
#10
Beau, et émouvant; ah le destin est tellement différent pour chaque être...
Bises Lola.
Merci Sim mon ami , oui il chamboule la vie , le bonheur était là j'avais 17 ans lui 27 ans et pourtant , je sais que ma vie c'était lui , on aime qu'une fois .....Et c'est vrai même si on essaie d'aimer , mais si l'autre est un homme cruel .....Il y aura forcément une cassure
Pour Henry j'aurai du donner d'avantage , en passant outre les restrictions de mes parents ........Tant de regrets

bisous Sim
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girard

Maître Poète
#16
il y a dans votre poème un contexte secret indicible qui s'empare de moi à la lecture vous possédez un talent merveilleux merci sylvain