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CLAUDE LÉVEILLÉE

#1
CLAUDE LÉVEILLÉE

Quand Frédéric me rappelle
Les amours de mes vingt ans….
Claude, des gens s’en vont
Mais semblent toujours là,
Dans des mots qui frissonnent,
Des phylactères dépouillés
Sortis de la coquille,
Et qui s’envolent de chez toi,
Vers le Grand Nord,
Ou vers Détroit
Au cimetière oublié
Des autos rouillés.

Enfant,
Je marchais en des rêves fous
Dans les rues de Québec.
Déchiffrant les rébus de la nuit,
Ses ténébreux logogrammes,
Je la voyais, je la voyais,
Cette étoile dans le soir,
Je l’entendais, je l’entendais,
Cette voix qui me poursuit…

Qui me poursuit dans le gribouillis
Des ambiances de bistros,
Dans les rengaines des pianos mécaniques
Qui pour trois sous vous tirent deux disques,
Pourvu qu’ça joue, nous on s’en fout.

C’est comme le signe tracé
D’une vie cursive et brève,
Et qui nous reste
De quand tu chantais avec Félix
Et Félix ça veut dire heureux.

Claude,
Soufflant tes chansons au vent
Et composant aux lointaines racines,
En mots choisis et prophétiques
Tu as su nous rappeler
Que les poètes sont tous des frères,
Et que Québec sera toujours
Le lointain cousin canadien,
Le merveilleux cousin
Du Paris des croque-notes,
Des mangeurs de mots
Et des souffleurs de vers.