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C'est toujours compliqué avec sa mère

DrMeow

Poète libéré
#1
Maman
Le passé a fait de toi ma seule héroïne.
Tu as été le modèle que j'ai suivi
Pour grandir. Ô maman que j'ai si peu chérie,
Tu as été un phare en ces sombres abîmes
De ma vie.

Maman
Tu as longtemps été une personne austère
Avare en rire et pleine de pleurs. Cependant,
Ton amour, bien que distant, était là, ma mère :
Dans le secret, tu me chérissais, ton enfant
Qui sourit.

Maman
J'ai eu du mal, maman, à aimer ta rigueur,
Surtout lorsque tes mains me tabassaient à mort
Aux moments où je tapais le chat. Mais mon corps
En a appris que chaque animal a un cœur
Qu'il ne faut pas blesser.

Maman
Ta morale était rude, mais qu'elle était belle !
J'en ai su que le monde était un lieu plaisant
Où je n'ai pas à craindre d'être un peu rebelle
Tant que je me sens bien et que mon rire ardent
Ne cesse de cesser.

...Alors pourquoi, maman ?
Pourquoi a-t-il fallu que tu vires mon père,
Lui qui empêchait le foyer de s'écrouler ?
Pourquoi, maman, as-tu payé toutes ces bières
Avec ce découvert que tu aimes creuser ?
Pourquoi, maman, pourquoi toutes ces aventures
D'un soir, d'un coup d'un seul, toi qui étais si pure ?
Pourquoi t'ai-je surprise en cette nuit obscure
Où je m'étais levé pour boire de l'eau pure,
Debout les quatre fers à l'air ? Je m'en souviens
Comme si c'était hier : tu étais si blanche,
Quoique ta face se crispait des va-et-viens
De l'homme noir que tu as trouvé ce dimanche
En cette soirée où tu as bu comme un trou.
Je me souviens de son dos musclé, athlétique,
Et de toi, cette femelle qu'il rendait fou.
Et tu me faisais face, ô mère pathétique.
Je n'ai même pas pu soutenir ton regard
Et je me suis enfui ce soir-là, dans ma chambre ;
Et noyant mon cœur mort dans ce grand cercueil d'ambre
Qu'était mon lit, j'ai pleuré mille désespoirs
Et tremblé mille peurs !

Maman
Pourquoi, maman, pourquoi a-t-il fallu, maman,
Que tu changes autant, ô boussole morale ?
Pourquoi est-ce que je regrette en mille râles
Celle que jamais je ne reverrai vraiment ?
Je sais que plus jamais tu ne seras la même :
Tu es trop loin, maman, pour que je te rattrape.
Je ne peux que te laisser dans ce chausse-trappe
Où tu es. Ah ! Maman, pauvre femme que j'aime !
Où est parti ton cœur ?


(je tiens à le préciser parce qu'on ne sait jamais : je ne suis pas raciste. Si l'homme du poème est noir, c'est avant tout parce que je m'inspire d'une histoire vécue. Après, libre à vous d'interpréter cette triste histoire comme bon vous semble !)
 

Cortisone

Maître Poète
#2
Oui vraiment triste histoire ou magret tout on ressent bien l' amour pour votre maman
Merci pour ce triste mais si beau partage