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C'est le soir malheureux

Eléâzar

Maître Poète
#1
Par malheur, la lumière éclaire chaque soir
Un angle de la pièce avec parcimonie
Par souci d’une ampoule en lent cours d’agonie
Aux tons jaunes pâlis par la monotonie
De diffuser du jour au crépuscule noir.

La télévision assise devant moi
N’a pas le pouvoir de combattre la grande ombre
Avec son écran blanc au centre du décombre
Sur la face opposée à mon canapé sombre
Dans lequel je frissonne ébranlé par l’émoi.

Pourquoi ai-je placé la clarté dans un coin
Alors que j’ai besoin d’éloigner le fantôme
Obscur vu sur le mur tel un gros hématome
Qui nuit à ma soirée ? J’éprouve le symptôme
De la nocturne peur dont mon œil est témoin.

Dès demain, il faudra bien que je me décide
A placer l’élément éclairant au milieu
Du plafond ou alors, peut-être, dans un lieu
Qui me permettra de regarder pour le mieux
Les chanteurs lumineux d’un concours déicide.