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Calhadain/le sixième des Neuf: l'enfance...

Legende

Nouveau poète
#1








Au crépuscule, près du feu, visage dans la pénombre, s'est assis le Légendier.
Au lever de lune, hommes, femmes et enfants d'Issadune se sont installés à ses pieds.
Le bâton d'orme sculpté en sa main et sa cape blanche, couvrant son grand corps plié,
Il fait luire par sa voix, le Baèlm, Pierre Vive de Flamme Blanche, et débute la veillée




Connaissez-vous, noble gens, la genèse du Chevaucheur qui aimait les Grandes Ailes?
Connaissez-vous l'enfance de celui qui portait le nom du tout premier des Halassael?
Triste et belle histoire, que celle du garçon, né d'un crime, un soir de lune pleine,
Où l'amour non partagé d'un homme pour une dame de rang, engendra folies et peines.




Sarône Gashford était le nom de celui qui, par un viol, conçut le second des Calhadain.
Il aima dés la première vision, la belle épousée de son jumeau, et sa jalousie devint haine.
Pendant dix longues années, il lutta contre lui-même avant d'user d'un poison mortel,
Tuant son frère pour un bel amour, qui jamais ne devait payer de retour l'âme cruelle.




Une nuit vint, qui vit se déchaîner la funeste passion d'un coeur aveugle, pris de démence.
Le jeune héritier, alerté par les cris de sa mère, accourut et fut repoussé avec violence.
Cette vision lui rendant sa force, la Dame de Yr, saisissant un flambeau, le lui jeta au visage.
Repoussant le monstre dans les flammes, elle emporta son fils, fuyant avec lui le carnage.




Des mois plus tard, son esprit brisé comprit avec horreur qu'une vie grandissait en elle.
Elle monta sur la tour du Cor de Yr, voulant se jeter dans l'abime s'ouvrant sous le ciel,
Mais la soeur des deux frères, la retint contre son sein, lui promettant qu'elle élèverait l'enfant.
Ainsi fit la douce Amshane qui, loin des yeux de la mère,aima le petit, six années durant.




Calhadain grandit, loin du château, dans la cité des Mille Pierres, mine de l'ambre d'or,
Ses yeux vert, tapissés d'étoiles, contemplant des mystérieuses Chimères, la danse, dés l'aurore,
Au-dessus du volcan que toutes les Bannières d'Esria connaissent dans leurs Légendiers,
Roc Vert, terre des Sylves, femmes nées des arbres et de la terre sacrée de la Grande Forêt.




Il rêvait lui aussi de porter le Nimador à son doigt, mais pour lui le danger tramait un fil.
L'héritier devenu seigneur, le voulait mort et pour sauver sa vie, il fut contraint à l'exil.
Cependant la nuit précédent son départ, vint à lui Yangadrîn, la Mémoire de la Pierre.
Lui fut alors donné, dans le secret, son héritage d'Halassael et ainsi fut exaucée sa prière.







Enfants, savez-vous ce que sont les Chevaucheurs et comment naissent leurs Chimères?
Ignorez-vous la vie qui pulse au coeur de la pierre, couleur de miel, génitrice de mystères?
Unis, l'homme et le Nimador tissent l'énergie vive que le monde nomme Irridescence,
Et donnent ensemble naissance à un être, issu d'un fabuleux imaginaire, doté d'intelligence.




Connaissez-vous Pardaguel, le griffon d'or qui vit sur la bannière blanche du Grand Roi?
N'avez-vous jamais entendu parler d'Ariafelle, Sylve d'argent, reflet de la Vierge des Bois?
Et d'Eyorlîn, le phénix bleu dont la traîne enflammée embrasa l'étoile morte d'Edadrielle?
Ou Cyail, la licorne ailée, qui trempa ses sabots dans la poudre céleste pour peindre notre ciel?




Combien de contes n'avons nous pas écrit sur eux et leurs fiers compagnons?
Mais beaucoup d'entre vous méconnaissent certains récits concernant leurs actions.
Ceux qui parlent d'un mur touchant le ciel, bien loin d'Issadune, au levant des terres,
Où existe une contrée sauvage, peuplée par les derniers dragons de l'Ancienne Ere.




Une prison sans issue, voilà ce qui est tissée sur les Manganars,les mille tours du Limès,
Confinant depuis des siècles, le Fléau sur les volcans, où peu à peu s'éteint la cruelle espèce.
Là sur les Bords du Monde fut caché et élevé l'enfant, parmi les rudes Frontaliers.
Là il devint Halassael, Chevaucheur unique parmi les siens, à la Pierre différemment lié.




Imaginez-vous, petits enfants, entrant dans un monde, uniquement peuplé de grands,
Dans la sécheresse des rocs de la Trame, château de solitude, tourmenté par les vents,
Fenestrons s'ouvrant sur un ciel empli de monts capés de blanc, éructant leurs panaches ardents,
Et cet espace infini qui vous entoure et fait raisonner, dans votre âme, vos terreurs d'antan...




Alaos, Seigneur du mur, cachait Calhadain aux regards des nouveaux arrivants de la Corvée,
Service exécré qui durant trois années, enchaînait ses pairs aux ombres dressées des Tours-Piliers.
Trop de ressemblance avec les traits de l'héritier, pour garder sans faillir un si lourd secret,
Obligea le paria à s'installer sur le plus lointain des donjons de fer,celui où vivait Hamané.




Compagnon d'un sage serpent ailé, le puissant Hymael, l'ermite devint son confident,
Son ami et son père, un maître lui enseignant l'histoire sans pareille d'un vol au gré du vent.
Il avait été le compagnon d'enfance des deux frères, l'amour secret de la douce Amshane.
Mais lui en aimait une autre, prêtresse du Grand Art, guérisseuse parmi les Djhanes.




En sa main luisait une fleur d'obsidienne enchâssée dans un double anneau d'argent,
Une bague nuptiale aux cotés de l'ambre vive, symbole d'un mariage ignoré des deux clans.
Un bonheur espéré et perdu car nulle bénédiction n'avait autorisé l'union des deux amants;
Qui des prêtresses ou des Chevaucheurs auraient pu, en effet, trouver intérêt à cet autre serment?




Calhadain grandissait, tissant déjà le Mur,mais de Chimère, point ne venait en son coeur.
Il se désespèrait de faire naître de la Pierre le compagnon de sa vie et croyait à l'erreur.
Le pire vint le jour où, surprenant la conversation d'un visiteur d'Hamané, il découvrit l'horreur,
Le secret de sa naissance, les mensonges, et la haine d'un presque frère attisant son malheur.




Au désespoir, terrassé par l'odieuse vérité, Calhadain quitta la tour, passa le Mur et s'enfuit.
Aveuglé par ses pleurs, ne sachant où aller, il entra dans la forêt aux pieds du Mont de Suie,
Et courut sans s'arrêter, dans les sous-bois, jusqu'à trouver la clairière sous un rayon de lune,
Où, sur un tapis d'automne, gisait l'autre part de la légende dont la vie fut contée par des runes.




Ainsi se rencontrèrent la dragonne et l'enfant, l'une brisée en son corps, l'autre en son âme.
Que croyez-vous qu'il advint de ce terrible face à face, sinon terreur et flammes?
Rien de cela, enfants, rassurez-vous, ce récit véridique ne vous arrachera ni pleurs ni cris,
Car ces deux êtres en tourments, si semblables et tellement différents, devinrent amis.




Qu'aurait eu à craindre un immense dragon, une reine dorée au yeux de cornaline,
D'un petit garçon éploré, perdu dans son monde, le coeur déchiré d'une longue ravine?
Qu'aurait eu à craindre un jeune humain au visage coiffé d'un casque de bel airain,
D'une bête arrêtée dans sa course, l'aile déchirée, abandonnée sur le sol aux teintes de brun?




Oublieux des préjugés séculaires, décidés à vaincre leur commune épreuve, ils choisirent de s'unir.
L'enfant chassa pour elle et trouva sur les chemins les herbes et les simples pour guérir,
Celle que son coeur baptisait Ariaume, telle la Sylve aimée par le premier Faiseur de Rêve.
Quand elle put à nouveau déployer ses ailes, une année s'était enfuie qui leur avait paru si brêve.




Leur restant tant à découvrir, c'est ensemble qu'ils s'envolèrent pour gagner le Hashvyr.
Chaîne de volcans aux nuées incandescentes, territoire de la horde du dragon noir nommé Sélyr.
Là dans les recoins du Refuge, l'humain apprit le langage des émotions et comprit son avenir.
Il se libéra de ses entraves secrètes, créa sa Chimère et fit à Ariaume la promesse de revenir.




Alors, enfants d'Issadune, quel être fabuleux vint donc à l'existence par une pensée?
Qui mena notre héros sur le vent pour regagner sans se retourner les Tours-Piliers?
Qui à l'aube d'un jour d'hiver, apparaissant dans le ciel, fit trembler tous les Frontaliers?
Qui se posa au sommet de la tour ajourée, couvrant le monde de son ombre éthérée?




Peint de cuivre et d'or, le dos corné d'ivoire, les ailes diaphanes parcourues d'un lacis sanglant,
Ses yeux d'opales, vertes prairies irrisées, vitraux sertis d'étoiles tombées du firmament,
Miroitant à travers les volutes blanches s'échappant de naseaux rougeoyants,
Ainsi fut Rhynn le dragon, hommage de Calhadain à ceux des monts capés de blanc.




Quelle ironie certaine fut cette création, unique aux Halassael, décidée dans un défi.
Quelle leçon cinglante fut ce choix que ceux-ci refusèrent, le qualifiant d'hérésie
Comment? Un dragon parmi ceux qui chaque jour se battent, sacrifiant un peu de leur vie,
Pour garder derrière le Mur, le Fléau de l'Ancienne Ere, éloigné des peuples de la Fratrie.




L'enfant préféra rester paria que d'abandonner celui qui ouvrait une porte sur l'espoir.
L'espoir de voir un jour réconciliés, humains et dragons, séparés par une haine sans gloire,
Trahis par l'histoire d'un autre temps dans lequel, la guerre fut enfantée par des gens ignorants.
Ainsi fut la jeunesse de celui qui devint, par la suite, l'un des neuf Compagnons du Serment.




Mais ceci est une autre histoire...


































































 
#4
Merci pour ce récit épique et prenant qui nous transporte fort loin du monde dans lequel nous vivons. Un très bon moment de détente qui mérite largement un vote.
Bisous - papy jack
 
#5
mais ceci est une autre histoire?... alors, oui, vite, une autre histoire!!
où est donc passé ce légendier qui nous laisse pantelants après un tel récit? qu'on aille vite le chercher et qu'il nous conte encore une histoire fabuleuse!
 
#10
C'est tout simplement magnifique, je me suis étonné à le lire (moi qui ne suis pas fana de ce style d'écriture), bravo j'ai voyagé durant quelques minutes me voyant sur le dos d'un dragon voltigeant par delà les cieux. C'est la première fois que j'arrive à lire un texte aussi long.
 

Legende

Nouveau poète
#12
j'espère Marie. le livre est en cours. La première partie est écrite(220 pages), mais il m'en reste trois autres à faire!!! gros bisous,merci a tous pour vos coms....