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BURN OUT

isa90

Maître Poète
#1
BURN OUT


Quand ton corps aussi lourd qu’un amas de fer rouillé

Par l’usure de tes pensées noyées dans l’océan de la compétitivité

Te lance les signaux « warning, surchauffe, attention danger

On fait trop souvent l’erreur de ne pas l’écouter, de s’oublier

Si bien qu’un jour la coque qu’on croyait insubmersible finit par sombrer



Est-ce une faiblesse que de dire stop, je n’en peux plus, continuez sans moi

J’ai besoin de repos, de reprendre confiance, d’avoir de nouveau la foi

De sentir la chaleur d’un feu d’espoir, de rêve qui nous irradie de haut en bas

Vivre de belles choses, sortir de ce carcan que la société nous renvoie

Ecraser son voisin pour gagner un échelon mais en reconnaissance de quoi ???



Quand ta voix se terre au plus profond de toi-même, pour ne pas dire

Toutes les rancoeurs, l’hypocrisie alentour qui te font souffrir

S’abstenir, se mentir à soi et aux autres, se forcer à sourire

Tout est bon, alcool, médicaments, drogue, pour pouvoir à tout prix tenir

Sans, hélas, avoir conscience que tôt ou tard, peut arriver le pire



Combien de fois as-tu eu envie d’envoyer paître un client, un patient

De ressasser les mêmes mots parce que dans le relationnel le paraître est important

Plus important que tes valeurs profondes, tu bâillonnes tes meilleurs sentiments

Faire du « politiquement correct » pour que le petit chef ou le patron soit content

Alors que ton esprit se contient, en pensées tu lui rentres dedans.



Quand tu pars au travail déjà fatigué, le dos courbé en avant

Avec au pied un boulet fantôme que tu traînes difficilement

Comme un forçat qui purge sa peine des années durant

A te demander ce que tu as pu faire dans tes années antérieures

Pour devoir payer au prix fort, le poids terrible de tes erreurs.



Est-ce une honte dans notre pays soit disant développé

De ne plus vouloir être un rouage de cette économie gangrenée

A 50 ans, on est bon pour la casse mais on peut toujours consommer

Encourager les jeunes dans leur oisiveté, pas de travail, pas assez expérimentés

Et ceux qui « bossent » tels des esclaves sont considérés comme privilégiés.



Quand tu pars au travail avec ce mal au ventre qui te ronge intérieurement

Cette boule qui se crispe en toi qui te plie en deux, est un avertissement

Tu essaies de te redresser mais tous tes muscles se tétanisent instantanément

Tout ton être martyrisé te supplie de cesser cette torture absurde immédiatement

Mais non, toi, petit soldat stupide et besogneux va au casse pipe, c’est évident.



Pour une paie ridicule, on consume son capital santé

Alors qu’au ministère on se sert grassement sur le dos des salariés

On nous parle d’austérité, croissance, des mots surtaxés, surjoués

Nous faire avaler une pilule pour avorter notre liberté de penser,

Nous faire croire qu’en étant performant, on sera mieux considéré.



Quand tu te retrouves avec les yeux qui piquent, tu te forces à ne pas pleurer

Quand tu ressens une injustice, une incompréhension tu te mords pour ne pas crier

Tu respires, tu halètes, à te faire mal, tu serres les poings pour ne pas frapper

Cette envie de tout envoyer valser, de taper, de casser, t’empêche de respirer

Tu n’as qu’une hâte, t’enfuir pour évacuer ta rage, tout dégueuler dans les wc.



Pourquoi prendre un anglicisme pour définir l’épuisement professionnel

Est-ce tabou en France que de dire « aidez moi, je ne vois plus le bout du tunnel »

Tout est sombre dans ma vie, il n’y a plus d’étoile au firmament pour éclairer mon ciel

On a tous un rythme différents, laissez moi retrouver le mien, c’est essentiel

J’ai besoin de redevenir celui que je fus, avec mes convictions originelles.



Chaque corps de métier a le droit de s’exprimer, d’être fatigué, se sentir usé

Nous sommes tous confrontés à cette dure réalité qu’on essaie de maîtriser

Pourquoi se sentir jugé, critiqué, la vie est déjà tellement compliquée

On a tous besoin, un jour où l’autre d’avoir un vrai temps pour se ressourcer

Il y a suffisamment de personnes sur le marché de travail pour nous remplacer

Sans que l’on nous fasse ressentir, en plus, les méfaits de la « culpabilité »



IsabelleFJ
 
#2
Si c'est pas du vécu ça , ça lui ressemble
Bravo pour ce texte vraiment complet.
Le seul refuge c'est l'amour de sa famille à condition d'en avoir une. Amitié
 

Loik

Nouveau poète
#3
Que des vérités ,mais le train-train quotidien cache cet iceberg dans de faux sourires ,et en crispant un peu plus nos machoires!
Difficile de bosser dans des conditions de plus en plus redoutables.
Enfin, j'espére que tu vois le bout du tunnel ...oui, je le souhaite!
Sinon, un trés bon texte.
Amitiés,
Bises de consolations.
 

Judy

Maître Poète
#4
Le burn out je ne connais que trop ...il s'est insidueusement infiltré en moi à la suite de harcelements...
Epuisée je le suis...mais je tiens l'étendard et je le lâcherai pas...je sais que c'est de la folie mais quand on croit en mon métier , quand on est fière de ce qu'on fait on serre les dents... surtout quand on a plus que çà!... qui nous montre qu'on est en vie...
Le "management" a fait de la casse et en fera encore au nom du profit et de la productivité...A négliger le côté humain on va faire une génération de travailleurs qui n'en a plus rien à foutre... la machine est déjà en marche...hélas!
Bisous Isabelle
 

legamin

Maître Poète
#5
Tout est si bien décrit qu'on se dit "tiens je ne suis pas seul"
partir le matin pour aller au turbin puis sur la route se dire " et merde, aujourd'hui je n'y vais pas! Je prends du temps pour moi" mais après quelques instants on renonce, a cause du qu'en dira t-on.
J'espère que depuis ça va mieux
merci pour cette lecture