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BUDAPEST

#1
BUDAPEST

Tu n’iras pas à Budapest.
Les messieurs noirs sont arrivés.
Si l’on ne meurt plus de la peste,
En AVC tu t’es tiré.

Projet en rade , billet futile.
Il fallait prendre le train avant,
Le train, l’avion ou en reptile
Foncer avant qu’être sortant.

Les bouquinistes ont disparus
De l’ancienne place du grand marché.
Les livres qu’ils n’ont pas vendus
Sont remisés en vieux papier.

Un marchand d’ fringues a pris leur place
Qui vend des shorts et des bustiers
Aux Lolita qui dans leur glace
S’iront tester, poses étudiées.

Et au bistrot de tes cinq heures
Comme endormie une table vide.
La place du verre et les senteurs
De ton haleine un peu aride

Semblent rester en suspendu,
En vaine attente que tu reviennes,
Ragaillardi et invaincu,
De Budapest ou bien de Vienne.

Mais tes volets resteront clos,
Aussi pesants qu’enclume en fonte,
Et si les hommes sont tous égaux,
C’est quand ils partent qu’on s’en rend compte.

J’mettrai du vin dans mes menus,
Tu resteras mon invité,
Les revenants, les revenus,
Avec du vin c’est arrivé.

Tu tirais trop sur la ficelle,
Ton disque dur a disjoncté.
Mais si on veut qu’la vie soit belle,
Il faut savoir ne pas compter.

Toi qui clamais du Baudelaire
Quand tu flânais dans la citée,
Vous faîtes à deux la belle paire
Dans cette façon de tout quiller.

Tu n’iras pas à Budapest.
Les messieurs noirs sont arrivés.
Si l’on ne meurt plus de la peste,
En AVC tu t’es tiré.