Des chapelets de perles suspendues se brouillent , les fleurs de coton
Se figent , l'humidité ne tarde pas , tout devient duveteux...La bruine d'écume perce le jour en matin charbonneux
Touche le sol et recouvre les paysages de l'arrière-saison .
Son voile langoureux cache la terre chaude en terre d'ombre ,
Dans son dortoir la Dame brune s'est éveillée .
Le blanc et le noir éclatent en vapeurs ensorcelées
Nos repères s’effacent, laissant nos certitudes en heures sombres .
La planète dort là-bas, on ne l'aperçoit plus,
La vapeur des coteaux fait trembler son contour.
Les dernières silhouettes disparaissent dans le demi-jour ,
A peine un autocar lointain glisse dans l'ombre et se perd de vue .
La nature s’embrume dans son berceau laiteux ,
Le calme, le silence..au loin encore quelques chants invisibles
Des oiseaux et l'arbre noir de la route inaccessible
S'évanouit dans les embruns cotonneux .