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Black Bunkœur

#1


Interprétation lue, proposée par M. L.

Black Bunkœur

« Qu’est-ce tu vas faire
quand tu seras grand, renoi ?

Rien, j’veux faire de l’oseille »
(Booba-Illégal - 2008)

Amadéo, c’était son nom,
Mais il disait Amadeus,
Pour s’imposer, pour donner l’ton :
Mozart du flow, nouveau négus
De la 6-T qui va crack-er
Et de la langue qui fait rapper.


Ses dieux c’étaient Nekfeu, Booba,
KPoint, Fianso, et les anciens
113, Suprême, le Secteur Ä.
Son fief c’était les 4 Chemins,
Le centre à la périphérie
De Babylone qu’on nomme Paris.


Daronne Congo, daron Mali,
Peau noire dans des immeubles blancs,
Avec en bas tous les rallyes
De quads pour casser les jours lents,
De motos sur les roues arrière,
Et puis les schmitts qui courent derrière.


Sa chambre c’était un’ salle de sport :
Des poids, des barres, des sangl’s, des cordes,
Et sous sa peau roulait un corps
Qui provoquait de grands désordres
Dans l’octogone où ça frappait
Et chez les go qui le mataient.


Kalach, Skorpio, pistolets Glock,
Il avait tout tenu en main.
Il connaissait dans tous les blocs
Les labyrinthes et les chemins
Des deals, des planques et de la drogue
Ou du doggy style sans prologues.


Avec tout ça et puis sa rage
Il aurait pu sortir des airs,
Des sons de oufs et qui arrachent
Sur iTunes, Tidal ou Deezer.
Le seul obstacle c’était le flow,
La rime, le clash et le bon mot.


Parc’ que « Doudou » - surnom gentil -
C’était pas Césaire ou Damas,
Sedar Senghor, Labou Tansi,
C’était des mots sans carré d’as :
Christian très beau chez Cyrano ;
Devant Roxane un narvalo.


Mais on peut n’être pas lumière
Et avoir des idées badass :
Il se souvint du temps scolaire
Et de la bourge un peu pétasse
Qui lui apprenait le français
Pendant qu’il glandait au lycée.


C’était la seule de tous ses profs
Qu’était respectée des élèves.
Malgré son style, malgré son gloss,
Elle avait toujours à ses lèvres
Le mot qui tue, le mot qui calme
Et sous son pull un’ putain de came !


Il se revoit au fond d’la classe :
À dérouler sur Instagram
Les selfies des avions de chasse,
Avec son vieux poto Houssam.
Son bull’tin affichait zéro
En français, histoire et géo,


Et les zéros s’additionnaient
Comme sur le rel’vé d’une banqu’ Suisse.
La prof, au tableau, crayonnait,
Il préférait mater ses cuisses,
Elle était loin d'être un cageot,
Il la voyait dans son pageot.


La prof parlait de Marivaux
De l’amour et puis du hasard,
Pour lui, l’amour, c’est un mytho
Inventé par des p’tits crevards !
« Tu vois moi, j’vais te la faire brève :
L’amour c’est juste nique ou crève. »


Le blempro d’avoir tout séché,
C’est qu’il était resté ado.
C’est con parc’que ça l’empêchait
D’écrire du rap. C’est pas fado
D’être une resta et d’faire du flouze
Si tes punchlines puent trop la loose.


Il s’acharnait à nuits complètes
À composer sur des beats lourds,
Mais il savait qu’dans la compète
Faut du gâteau, pas des petits fours.
Il savait lorsque venait l’aube
Qu’il n’avait écrit que d’la daube.


Au lycée pro de son ter-ter,
Il aurait pu un peu taffer,
S’il avait été plus déter.
Ça lui donne envie d’se baffer.
Il fouille en iench tout l’Internet
Pour retrouver la blondinette,


Cette prof, qui n’était pas si con,
Puisqu’elle lui avait dit une fois :
« Vous réussirez, mon garçon,
Quand vous vous sortirez les doigts... »
Ou bien un truc un peu mieux dit
Mais, bref, qu’il valait un radis.


Sur l’écran, sa photo s’affiche.
Décidément : elle est bonasse !
Il hésite et puis : zyva chiche !
Je lui demande un face-à face,
Un cours particulier de slam :
« C’est moi, Amadéo, Madame. »


Il s’endort après un pétard,
Rêvant de sa célébrité
Et à midi, dans son plumard
Il prend son phone, tout excité,
Elle a répondu au message :
« Êtes-vous enfin devenu sage ? »


Dans la cuisine, Aminata,
Apostrophe, rit et puis se plaint
Dans des éclats de lingala
Et des épluchures de plantains.
On est le 29 et la paye
Est arrivée : y’a de l’oseille


Sûr qu’elle prépare un plat de viande
Car c’est la fête en fin de mois.
Sékou qu’est aussi dans la chambre
Fait une partie de GTA :
Il organise un car jacking
Sur une tablette Android


« Pour vous je serez toujours sage »,
Amadéo a l’cœur qui bat,
« J’veut fer des court de ratrappage,
Est-ce que j’peut m’porter candidat ? »
Sékou transpire - faut pas s’louper -
Il bute le keum et sa poupée.


Dans le couloir, Aya, Bintou
Et Maimouna rient et attrapent
Le petit Jacques – elles disent « Jacou » –
Qu’elles ont déguisé en pirate
Il est ici pour la journée,
Sa maman travaille à Rosny


« Amadéo, j’ai toujours su
Qu’un jour vous seriez raisonnable »
- Adrénaline - Faut dire aussi
Qu’elle est vraiment super baisable :
Sur la photo de son profil
Le petit top tient à deux fils.


« Vous êtes toujours aussi fâché
Avec les mots et l’orthographe
De Molière et de son français
Que quand vous fréquentiez les classes »
Rolepa cette manière de dire « vous »
Putain, y’me faut un RDV !


« Oui, c’est pour ça que j’ait besoim
De revoir avec vous les bazes
J’voudrait écrire à coups de points,
Mais quant je me relis c’est naze »
Dans ses mains le téléphone tremble,
Et disparaît tant elles sont grandes.


Jacou a faim, le fait savoir,
Les filles aussi. Aminata
Les appelle et sort un bavoir
Juste après avoir mis la tabl’.
« Je suis à Berthelot mardi
Vous faut-il un cours ce jour-ci ? »


En appuyant sur « Envoyer »
Sixtine, Apolline, Constance
d’Estantissac de Carroyer
Fait un sourire de bienveillance
À Charles-Antoine et Enguerrand
Ses deux enfants si différents.


— Alea jacta est…, Grands Dieux !
Ce qu’il est grand, ce qu’il est beau,
Et je revois encore ses yeux
Qui me fouillaient. Amadéo :
La force pure, l’Apollon noir
Qui me dévorait du regard.


Il se pointe à l’heure le jour dit,
Capuche façon Assassin’s Creed,
Il pleut sur Pantin, ce mardi,
On voit moins les dealers de weed.
Pourvu qu’il ne tombe pas sur un
De ses frères ou bien un cousin…


Sixtine attend en salle de perm
Amadéo le revenant,
Elle se dit qu’elle restera ferme.
« Il doit bien avoir 27 ans ?
Allons, compose une attitude,
Il vient reprendre ses études ! »


Il se pointe à trois heures moins l’quart.
Dans son vieux bahut, il fait tache
Parmi les gosses : un vrai tricard,
Un poulet devant une kalach.
La prof assise, tête penchée
Sur des interros, déhanchée,


Il voit son 4 couleurs qui bouge,
Descend sur le croisé des jambes,
Cette meuf envoie de l’infra-rouge
Et ça lui chauffe l’entre-jambes.
Il reste un moment immobile
Devant la porte. « Quel gros débile,


C’que j’vais lui dire ? J’en sais trop rien. »
Elle lève la tête et lui sourit,
Fait un signe qui veut lui dire « viens »
Ça le glace comme un bistouri.
Il s’approche, son corps en balance
Mains dans les fouilles, fausse indolence.


« Bonjour Amadéo, ça va ?
Qu’êtes-vous devenu depuis
Presque 9 ans ? Hé oui, déjà ! »
Il rigole, son regard la fuit,
« Ben pas grand’chose, j’ai bullé… »
Elle s’en veut d’avoir calculé.


Ces neuf années qui les repoussent,
Au temps des classes de bac pro.
Tripotant son stylo, elle glousse,
Remonte une mèche, elle en fait trop.
Il ne dit rien, assis, voûté,
Sa voix lui semble… veloutée.


« Voilà, y’a pas longtemps, j’pensais
Que j’avais fait un grosse connerie
En bossant pas sur le français.
Avec un pote j’ai fait l’pari
Que j’pourrais composer des rimes
Et que j’pourrais m’payer la frime.


Pourquoi pas, aussi, sur d'la zic,
Les dire, ces mots ? Un projet cool,
Sur une petite instru basique.
Mais c’que j’écris, c’est que d’la s’moule,
Ça vole au ras du macadam,
Vous pourriez p’têt m’aider, Madame ? »


Une seconde s’installe un blanc
Dans le cerveau de l’enseignante.
Ce jeune noir est assez franc
Et ses lèvres sont attirantes…
« En voilà une idée baroque,
Du rap ? Moi, je suis, plutôt rock… »


Elle s’interrompt, s’empourpre un peu,
À la vision des longues mains,
Du sweat passé à même la peau
Et des yeux doux sur ses deux seins
« … oui, c’est vraiment … vraiment … cocasse !
Les mots attendent qu’on les … ramasse… »


Ell’ sait qu’il lui faut retrouver
Le fil perdu de ses paroles
Mais le sang chaud qu’elle sent couver
À la jugulaire du bel homme
Provoque comme un mini-chaos
D’émotions chez la prof catho


Combien ces mains ont-elles tenu
De femmes aux seins, aux jambes, aux cuisses ?
Combien de fois ce beau charnu
Des lèvres a-t-il bu au calice
De corps tremblants, nus de désir
Avant que de l’y voir périr ?


« Nan, mais Madame, si ça l’fait pas
On laisse béton, moi j’men balec »,
Il lui sourit dans tout l’éclat
De ses dents blanches d’émail impec’.
Sixtine retrouve l’ancien ado,
Se rétablit : « Amadéo,


Moi, je suis prof par sacerdoce,
Vous souv’nez-vous de Rabelais
Qui nous dit que quand y a un os
Il faut le rompre pour y trouver
Cette très substantifique moelle
Qui à l’esprit donne des ailes ? ».


Amadéo a décroché. Sixtine poursuit :
« Cet os c’est vous, Amadéo,
Dans lequel la moelle est enfouie,
Saisissez-vous bien mon propos ? »
« C’est tout vu M’adame, j’ai tout compris :
Vous m’les brisez », et il sourit.


« Non c’est vous qu’il faudra briser
Pour y trouver le diamant brut
De tous ces mots électrisés
Sur lesquels votre phrasé bute. »
L’ancien ado a du respect
Et il entrevoit le succès.


Mais il sent aussi le danger
Des cheveux lisses et des mains fines,
Du chemisier bien arrangé,
Des yeux rieurs et de l’infime
Fissure que dans son black bunkœur
La bourge a fait en profondeur.


Sont-ce ces doigts d’ivoire blanc
Qui dirigeront le braquage ?
Où l’alignement de ces dents
Qui saura signer le saccage ?
Amadéo plonge ses yeux
Dans l’océan du regard bleu.


« D’accord Madame, vous savez quoi ?
Moi j’vous raconte ma vie et tout,
Et vous vous m’faites d’la rime de roi
Comme vous v’nez d’faire, mais sans tabou.
Avec les mots qui m’viennent en vrac
Et tout c’ que vous avez dans l’sac :


‘Dawa’, ‘zarma’, ‘interim’, ‘stage’,
‘Boloss’, ‘la hess’, ‘barbus’, ‘fast go’,
Ferrari, Porsche et voies d’garage :
Faudra me shaker tous les mots,
Faire des rafales, faire de la maille,
Parler de sexe et de mitraille ! »


« Vous voulez dire comme un piano :
Un ebony, une ivory ;
Vous dans les clashs, moi dans les mots ;
Blanc dans du black façon Bounty ? »
« Bingo, dans l’mil ! C’est ça que j’veux !
Des mots que j’jappe pour fout’ le feu ! »


Le feu, elle le voit et le nerf,
Il est bien motivé ce type,
Pas comme ses élèves ordinaires,
Hébétés de stéréotypes.
En un instant, elle se décide
Sans être tout-à-fait lucide.


Patient, il attend la sentence
En guettant dans ses yeux turquoise
Son accord ou sa résistance ;
Il sait pas gérer les bourgeoises.
Après une seconde immense
Elle dit : « Et quand est-ce qu’on commence ? ».


Aude Doiderose & Aubépin des Ardrets
__________

Renoi : noir. Oseille : argent. Flow : style de chant, dans le rap. 6-T : cité. Daronne, daron : mère, père. schmitts : policiers. Octogone : ring de combat sans règles. Go : fille. Deals : trafics illicites. Doggy style : position sexuelle. Oufs : fous. Clash : affrontement verbal. Narvalo : idiot. Badass : puissant. Bourge : bourgeoise. Pétasse : femme facile. Came : camelote. Avions de chasse : belles femmes. Cageot : femme laide. Pageot : lit. Mytho : mensonge. Crevards : gringalets. Blempro : problème. Fado : Poésie et chanson portugaise, mélancolique et nostalgique. Flouze : argent. Loose : échec. Beats : rythmiques. Compète : compétition. Daube : plat provençal à base de bœuf cuite à l’étouffée. Ter-ter : territoire, quartier. Taffer : travailler. Déter : déterminé. Baffer : gifler. Iench : chien. Radis : argent. Bonasse : désirable. Zyva : vas-y. Slam : narration scandée. Pétard : cigarette au cannabis. Plumard : lit. Oseille : argent. Car-jacking : vol de voiture s'accompagnant de menaces ou de violence sur le conducteur. Android : système d'exploitation mobile crée par Google. Bute : tue. Keum : individu. Poupée : compagne. Baisable : attirante sexuellement. Top : pièce de vêtement portée en haut du corps. Rolepa : ma parole. Putain : mazette. RDV : rendez-vous. Assassin’s Creed : jeu video. Weed : feuilles de cannabis. Perm : permanence. Bahut : école, lycée. Tricard : interdit de séjour. Kalach : Kalachnikov, fusil d'assaut d'origine soviétique. Fouilles : poches. Buller : ne rien faire. Connerie : bêtise. Frime : prétention, vantardise. Zic : musique. Cool : plaisant. Instru : instrumentation musicale. Semoule : farine granulée de blé dur. Sweat : pull de sport en coton. Laisse béton : laisse tomber. J’men balec : ça m’est égal. Black bunkœur (néologisme) : cœur noir dur et insensible, (synonyme : gilet pare-belles). Shaker : mélanger. Maille : argent.
__________
"Brouillons" des premiers vers :


 
Dernière édition:

Sarita A

Maître Poète
#2
excellent! j'adore, une fois rentrée dans l'histoire, je ne peux plus m'arrêter de lire...
vraiment chouette ce partage!
intreprété en slam? en musique?
 
#3
excellent! j'adore, une fois rentrée dans l'histoire, je ne peux plus m'arrêter de lire...
vraiment chouette ce partage!
intreprété en slam? en musique?
Merci, Sarita A.

Je m'aperçois que j'avais "souillonné" mon post : cinq ou six strophes étaient passée à l'as, je viens de les remettre ;-)

Slam ou musique : s'il y a preneur, je suis partant, mais il faudra aussi l'accord de la Doiderose ;-)
 
#5
Réponse à dada l’épine de larosodoigt

Sur son boumcoeur de l’autre fois
Je viens de relire tout haut vot bazar
C’est pas de la merd’ c’est rigolard
Y a du rythm’ ya du flow
C’est jeun c’est beau
Moi j’suis trop vieille
Pour dire kek chose
Pourtant je voudrais bien le lire
Be coze
J’attends obo qu’est en delire
Avec sa meuf et la gamine
Kek part ailleurs
Tout le monde y part
Y me laisse ici
Y me faut un mp3 et un micro
Si vous voulez rigoler trop
Devant la vioq qui lit vos cam’s
Alors les djeuns vous forcez pas
Faites semblant
Quand chrai crevée
Kek vous direz à vot maman ?
Mémé 29 dec 2020
Merci marinette ;-) Il vous faudrait un soundsystem autotuné pour envoyer du lourd ;-)
 

zuc

Le chat noir
Membre du personnel
#6
j'ai lu tout d'un trait, pas toujours évident de s'imprégner de mots d'une culture qui n'est pas forcément la notre, vous étiez bien dans le flow
 

zuc

Le chat noir
Membre du personnel
#8
Merci zuc ;-) Je vous ai ajouté un lexique succinct en fin de texte ;-)
merci Aubépin, c'est vrai que comme la prof' du récit je suis plus rock, mais j'ai bien compris et bien su interpréter les expressions utilisées,
mon message n'était peut être pas claire, je voulais dire chapeau à vous d'être arriver à les intégrer, vous les approprier sans faire "relou"
pas évident donc de s'exprimer avec les mots d'une génération, d'un univers qui n'est pas forcément le notre
 
#9
merci Aubépin, c'est vrai que comme la prof' du récit je suis plus rock, mais j'ai bien compris et bien su interpréter les expressions utilisées,
mon message n'était peut être pas claire, je voulais dire chapeau à vous d'être arriver à les intégrer, vous les approprier sans faire "relou"
pas évident donc de s'exprimer avec les mots d'une génération, d'un univers qui n'est pas forcément le notre
Merci zuc, pour ce commentaire. La dimension générationnelle est, en effet, pertinente, c'est ce que montrent, le deux "brouillons" rescapés où l'on voit qu'Amadéo envoie des SMS en fond de classe, ce qui est désormais totalement dépassé...
Aude Doiderose a bien géré et c'est à elle - il est important de le souligner - que ce petit récit doit son scénario ;-)
 
#11
Agatha a encore frappé ! Merci, merci, merci ! J'ai écouté plusieurs fois ce matin : je trouve cette lecture délicieuse ! Elle m'a permis de "découvrir" ce texte sous un autre angle et de m'amuser une nouvelle fois (l'amusement est une dimension importante de l'écriture chez moi ; chez la Doiderose aussi, je crois). Et puis, de voir que ce texte très (trop) long amuse ou "interpelle" d'autres personnes est, naturellement, une immense récompense ;-) 14 minutes : vraiment, vous n'avez vraiment pas froid au yeux ;-) Je dirai à Aude Doiderose votre exploit ;-)
 

Marinette19

Maître Poète
#16
Ecrire c'est parler sans bruit
merci BS13 ton château de sable est noir sur du sable blanc
donc tu as volé un morceau de pays
Ada mes lectures n'intéressent personne d'autre que vous et moi. Mais moi j'aimais cela .
 
#19
Ecrire c'est parler sans bruit
merci BS13 ton château de sable est noir sur du sable blanc
donc tu as volé un morceau de pays
Ada mes lectures n'intéressent personne d'autre que vous et moi. Mais moi j'aimais cela .
Moi, j'écris souvent à voix haute et j'adore vos lectures : celle-ci occupe une place d'autant plus particulière, que vous aviez également évoqué l'une des raisons pour lesquelles ce texte vous avait plu : une expérience presque similaire lorsque vous étiez prof et que l'un de vos élèves auquel vous donniez des cours de soutien vous avait demandé s'il pouvait vous embrasser : vous l'aviez rabroué... Je poste sur le champ un texte de Borges dans la rubrique connus ;-)
 
#20
oui en effet merci de l'évoquer de l'invoquer sans voix
mais quand je lis j'entends ma voix et aussi quand j'écris sinon je n'aurais pas la poésie
C'est vrai, mais il est rare que je ne lise pas au moins en marmonnant. La lecture à voix est primordiale et a toujours, de la plus haute Antiquité à nos jours en passant passant par le scriptorium de quelque abbaye que ce soit, la lecture lancinante, psalmodiée ou éclatante des yeshivas ou des madrasas. Et puis, la poésie et ses sonorités sans lecture à voix haute : est-ce imaginable ? Je passe mon temps à lire à voix haute : ces jours-ci, Rabelais, une dizaine de pages par jour, souvent très drôles.