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Ballade à Daraya (enclave de résistance à Bachar El Assad)

#1
daraya.jpg

Ballade à Daraya (enclave de résistance à Bachar El Assad)
Le ciel, le sol et la terre

Daraya n’estpas si loin de Damas
Le ciel lesol et les caves y ont niché leurs plus belles terreurs

Le cielétire ses langueurs carnassières
dans dessouffles chauds et épicés
Le ressacbrûlant mange
des nuagesincrédules oubliés vers le midi
Au début onles entend à peine
Ils viennent brasser l’air chaud
avec desfroufrous de fer blanc
et avec uneinfinie tendresse
ilsdéversent des barils d’explosif
qui crachentdes confettis d’acier
pour fêterla mort et le sang
Cachésderrières les cumulus
les obus etles missiles caressent l’ozone
avant derefaire le monde
un mondeplat et insipide comme un verre vide

Au sol lavie et les murs perdent l’équilibre
les toits secouchent pour éviter les bombes
Parfois ilreste une encoignure blanche
accrochée àun balcon timide
qui pleurele linge séchant au vent
Il y a aussila boutique d’Ahmed
avec ses rêvesde rouges de printemps
et de liserésd’azur
ses cônes desafran et de cumin
de pimentrouge et de gingembre
de macis etde muscade
decantharide et de cardamone
Elle n’aplus rien à vendre
elle caressela terre
aspire lesdernières senteurs
effondrées dans le crépuscule de ses sanglots

Dehors il ya Oumar
qui cueilleles livres
dans lesbelles ruines avec son grand sac
qui sent bonla culture et les rêves
Il y a aussiMourad avec son vieux fusil
qui gardeles clairs de lune
et les ventsbrûlants
et lesderniers mots
des derniersmorts

Là-bas il ya un champ de bosses
des milliersde bosses de poussière
que le ventébouriffe
en de longsfoulards ocre et roses
des milliersde croix
nouées avecune ficelle
et juste unpetit carton
pour pouvoirpleurer
un visagecaché à jamais
dans unsuaire blanc lourd de souvenirs

La terrecâline les caves
car ellessont la vie et le rire
la terrecâline les caves car elles cachent
lessurvivants et leurs mains
squelettiquesqui tournent
avecpréciosité les pages fatiguées
des plusbeaux ouvrages
dans labibliothèque de Daraya

Là on lit lesromans du monde
on dessinepour ne pas oublier
l’Hibiscus de Syrie et la Crapaudine
on dégrafe des poèmes
comme un corsage plein de promesses
on invente l’école pour les combattants et les invisibles
on enseigne les capucines à l’université des nuages
on partage les salades de riens
parfumées aux feuilles du dernier arbre
on voyage pour la première fois
dans des mousselines de paix
ailleurs là-bas en Afrique
à Paris ou Valparaiso
on déterre la Syrie
on en plante une nouvelle
avec la délicatesse des colibris
et on attend qu’elle pousse
Et puis on se compte
on s’égrène
chaque jour une assiette en moins
chaque jour une bosse de poussière en plus
et des larmes pour tacher les livres

A l’été 2016 Assad
flottait sous le vent de Daraya
l’œil triomphant comme une fleur vénéneuse

Christian DUMOTIER
 
#2
Daraya est une enclave de résistance en Syrie qui a résisté aux bombes de Bachar el Assad en recréant une petite ville souterraine avec une bibliothèque, une école, des formations, des conférences et en pratiquant la solidarité à outrance. Mais au final tout a été détruit et les derniers habitants se sont exilés.
 

zuc

Le chat noir
Membre du personnel
#4
attention quand tu fais un cop/col à partir d'un autres logiciel
certain blancs sautent dans le texte, tu as plein de mots collés qui gênent la lecture