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Babylone brûle

#1
Babylone brûle

Mon esprit qui calcule et analyse les faits avec raison
Et mon cœur qui relativise ses données avec passion

Là mon corps se révolte, se divise et fait sécession
Babylone brûle au feu de mes émotions

Telle une rose qui se meurt à l'aurore du jour qui naît
Alors que sa corolle ne s'est pas encore éclose

Tel un cœur cultivant sa nécrose et qui s'y complaît
Mon corps qui s'agite d'une folie amoureuse

L'écho d'un amour qui n'est pas, mais pourrait
Réveiller le sentiment d'un instinct de survie

Le murmure dans le vent d'une chanson choisie
Comme le rappel constant de l'absence de sujet

Ton absence coule dans mes veines comme un poison
Qu’emporte ton silence criant la haine de mes émotions

Et j’implore à genoux ta clémence dans nos relations
Babylone brûle à la sentence de ta décision


Dans ma tête et mon corps c’est le bordel organisé
Et mon cœur, en son for, s’est alors désolidarisé

Rien à faire d’un décor où tout est déshumanisé
Rien à faire d’un rapport où tout est normalisé


Par le dégoût de tout ce qui est morne, uniforme
Coulé dans le même moule, figé dans le même sens

L'envie qui se fait crapule franchissant cette norme,
Qui va à la recherche d'un semblant de vrai sentiment

L'envie impotente que nul ne ressente ce cri lancinant
Qui n’arrive pourtant pas à dépasser le niveau du larynx

Cette douleur continue qui consume mon esprit latent
Babylone brûle comme anéantie par l'énigme d'un sphinx


Sourd à l'appel d'un cœur qui ne demande qu'à aimer
Mais encore faut-il qu’on en comprenne le vocabulaire
Car le cœur a une bien étrange façon de s'exprimer
Pour accéder à son Paradis, il faut traverser l'Enfer


Mettre de l'ordre dans ce désordre, bousculer les interdits
Conquérir les sommets et sonder les abysses de l'esprit
S'abandonner aux brûlures acides des tempêtes du temps
Pour reconnaître, lucide, la ciselure dans les vagues du vent


Sur le flanc de cette montagne ou au fond de ces vallées
Sur la crête de cette dune millénaire qui impassible avance
Enfouissant rapidement sous son sable les plus belles années
Babylone brûle de cet oubli téméraire qui fait taire la conscience


Dépasser le carcan des lois, l’absurde des tabous
Abolir, dans le cœur, ce mélange de méfiance
Pouvoir exprimer son émoi pour enfin se livrer nus
En toute liberté, en toute confiance


Et....Et mourir d'envie de te dire ces mots que tu attends impatiemment
Dans l'absence de ces nuits obscures. Ces mots qui pourraient changer le décor
Mais ces mots sont si profondément enfouis dans ce lourd silence de mort
Que je me débats afin que mon cri muet puisse faire vibrer ces sentiments


Jusqu'à ce que la résonance vienne briser ces chaînes
Qui m'empêchent encore de te déclarer mon amour
Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de frontières, plus de murs
Pour cultiver dans l'esprit ces relents de haines


Mais auras-tu la patience ? La force d'aimer ?
Contenir cette violence qui tend à nous enflammer ?
Adoucir ces douleurs qui lentement nous consument
Seras-tu à la hauteur de ces valeurs qu'elles assument ?


Afin de ressentir le soupçon d’une petite étincelle de vie
Dans la froidure de ce corps qui lentement se meurt d'agonie
Loin de Celui qui pourrait la faire sentir un instant vivante
Babylone brûle le temps d'avouer la tourmente


Au risque de damner mon âmes aux flammes d'un enfer, à jamais maudit
Au risque de te perdre dans les limbes d'un futur imaginaire, je te le dis
Tu es au coeur de mes envies, au nexus de mes chimères
Tu es, du carrefour de ma vie, la seule, unique artère


Je te dirai les mots creux ceux qui blessent le coeur
Les mots acides pour réveiller ton esprit
Les mots candides pour que tu voies l'horreur
D'un amour en fin de vie


Ces mots qui arrachent des larmes aux pierres
Qui bordent le sentier de ta belle âme en pleurs
Jusqu'à pouvoir franchir les barrières
Qui nous séparent du bonheur


Je veux qu'on me prenne, qu'on me lâche, qu'on m'apprenne les attaches
Qu'on libère les pulsions qu'on étouffe la raison, je veux vivre de sons
Abolir le silence, domestiquer ton absence, t'aimer sans relâche
Me noyer dans tes mains soyeuses, me brûler au feu de tes passions


Humer le parfum de ton cou, jusqu'à en être ivre et en vouloir encore
Et encore
Et encore
Et encore……… Jusqu’à ce que Babylone brûle ou se meurt.....


HAMILCAR....