A force de courir et sauter sur les sentes de la vie,
A force de m’élancer dans les vagues et affronter les vents,
Pourquoi poursuivre la route, repousser les esquifs des ans,
Pourquoi continuer d’avancer, d’errer et voguer sans envie ?
A quoi bon vouloir émerger des flots, éviter les marées,
A quoi bon devoir ramper sur les pentes du chemin,
D’appréhender le dernier souffle, l’ultime jour sans lendemain
L’horloge se grippera et ne pourra être amarrée…
A force de chanter et danser, de rire et de sourire,
A force de verser larmes et pleurs entrecoupés de sanglots,
Se dirigeant chancelante sur les dédales d’à vau-l’eau
La source de l’existence se tarie, se désagrège et chavire,
Tels ces grains de sable sur une plage blonde
Je ne peux retenir le temps, il file entre les mains,
Ni réfuter l’anéantissement d’un être humain,
Je ne peux maintenir le ruissèlement de l’onde…
M’accordant aux cycles de la nature
Je ne peux aller à l’encontre des saisons
Dans le respect de l’heure des moissons
Je dois accepter le marbre d’une sépulture.