Apocalypse

[Solaar]

Ce soir le calme a rendu muettes les églises,
Les crépis de nos murs sont abimés,
La terreur et la peur s'enlisent,
à cette atmosphère je suis habituée, elle semble périmée.

Les humeurs s'alourdissent et la bile noire m'enlaidit,
j'ignore ce chaos, adoucie par mallarmé,
ma poésie noire de mots me pourrit
toutes oubliées, mes émotions ne peuvent m'alarmer

j'ai aperçu vos yeux trembler
son regard vous maltraite
j'ai vu vos pupilles se dilater
adieu a l'espoir qui se frète

je suis seule a vouloir la rencontrer
les âmes errantes vont trouver ou crécher
a sa rencontre nul ne peut reculer
plus aucun crédit pour la bannalité qu'est le pêché
la terre et les membres se surprendront a trembler

 

[Solaar]

Mallarmé contre le chaos...

Apparition
Stéphane Mallarmé

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’énivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un rêve au cœur qui l’a cueilli.
J’errais donc, soleil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.

Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1893

J’aurais pu m’inspirer de ce poème tant il est magnifique