A Arnaud,
J’ai perdu mon bonheur qui était dans ma poche,
Où je l’avais caché pour mieux le protéger,
Et l’homme que je suis se sent soudain âgé,
Et l’enfant que j’étais ressemble à un gavroche.
Dans l’accident, hélas, c’est toi l’acteur du drame,
On m’appelle, on m’explique et je tombe à genoux,
Ton jumeau devient soudain unique. Et c’est tout ?
Ton corps jeté à gauche et à droite ton âme !
Mon vie n’est désormais rien qu’une ville en ruines,
Où mon cœur décharné s’est vidé à l’instant
Tout se met à l’envers, le père perd l’enfant,
La terre est carrée et la rose n’est qu’épines !
Je me sens invisible, inerte et inutile,
Sur le mauvais rivage au loin de toi, si seul.
Je suis l’ombre de l’ombre de l’ombre, le deuil,
Inanimé aussi, comme toi. immobile.
Je suis ton survivant, une écorce sans sève
Je suis l’objet en trop, la mère sans l’enfant,
Celui qui te voulait, moins, qu’un dieu exigeant,
Moi aussi endormi, dans un sommeil sans rêve.
Je suis l’oasis qui ne voit plus le bédouin,
La fleur sans le parfum… Et celui qui t’attend,
Celui qui ne croit pas que l’on meurt à vingt ans.
Je suis ton témoignage et je ne suis plus rien.
Fil2fer
Le 11/05/2011.
A Arnaud mon neveu qui fait ses chères vendanges dans les vignes du seigneur. A jamais en moi.
J’ai perdu mon bonheur qui était dans ma poche,
Où je l’avais caché pour mieux le protéger,
Et l’homme que je suis se sent soudain âgé,
Et l’enfant que j’étais ressemble à un gavroche.
Dans l’accident, hélas, c’est toi l’acteur du drame,
On m’appelle, on m’explique et je tombe à genoux,
Ton jumeau devient soudain unique. Et c’est tout ?
Ton corps jeté à gauche et à droite ton âme !
Mon vie n’est désormais rien qu’une ville en ruines,
Où mon cœur décharné s’est vidé à l’instant
Tout se met à l’envers, le père perd l’enfant,
La terre est carrée et la rose n’est qu’épines !
Je me sens invisible, inerte et inutile,
Sur le mauvais rivage au loin de toi, si seul.
Je suis l’ombre de l’ombre de l’ombre, le deuil,
Inanimé aussi, comme toi. immobile.
Je suis ton survivant, une écorce sans sève
Je suis l’objet en trop, la mère sans l’enfant,
Celui qui te voulait, moins, qu’un dieu exigeant,
Moi aussi endormi, dans un sommeil sans rêve.
Je suis l’oasis qui ne voit plus le bédouin,
La fleur sans le parfum… Et celui qui t’attend,
Celui qui ne croit pas que l’on meurt à vingt ans.
Je suis ton témoignage et je ne suis plus rien.
Fil2fer
Le 11/05/2011.
A Arnaud mon neveu qui fait ses chères vendanges dans les vignes du seigneur. A jamais en moi.