Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

Écolo jusqu'au bout des doigts! ( court conte)

#1
Mon père est ce qu’on appelle une nature économe, à sa façon, il est un adepte du zéro gaspillage il garde tout, car tout peut-être utile un jour. Un de ses passe-temps favori est de passer un coup de papier sablé sur des vis rouillées, question qu’elles retrouvent leur fonction vitale! C’est un passe-temps un peu hors-norme, mais dans la logique des choses ça passe encore. Mais il y a quand même des limites, le jour où je me suis aperçu qu’il ramassait de la poussière en quantité industrielle, j’ai été abasourdie! J’ai bien essayé de mettre tout cela aux vidanges, mais à tout coup, il s’en apercevait et les sacs retournaient à leurs emplacements initiaux. Alors je lui ai posé directement la question : À quoi bon garder des débris de fibres textiles, de poils d’animaux, et de peaux mortes…. Pour toute réponse j’ai eu : Ma fille, c’est grâce aux grains de poussière gorgés d’eau que les nuages se forment, alors quand j’ai trop chaud, je les sors de mes sacs et je change la météo au- dessus de la maison, c’est hyper-pratique!

Bon, je ne savais pas trop si mon père avait réellement des connaissances scientifiques et météorologiques si avancées qu’il pouvait contrôler le temps ou s’il commençait sérieusement à dérailler. J’ai préféré lui laisser le bénéfice du doute, car à peu près tous les inventeurs ont été pris pour des fous avant d’être pris au sérieux de leur vivant ou de leur mort. Alors, je n’ai pas dit mot.

Par malchance, sa rigueur écologique fut mise à rude épreuve quand il a déboulé du toit. Avec une fracture au poignet et à la jambe, il était confiné au divan. Plus question de s’aventurer partout pour satisfaire son modus operandi. Alors je me suis mise à le surveiller par peur que son moral tombe sous zéro. De ma cachette, je pouvais le voir de ses mains prendre des petits bouts invisibles dans l’air et les mettre sous son chandail. Je me suis dit, voilà, il a perdu la boule! Alors je l’ai confronté, lui demandant ce qu’il faisait.

Pour tout réponse j’ai eu : Ma fille! Pendant ma convalescence, je perds quantité de temps où je pourrais faire quelque chose d’utile. Je ramasse donc les restants de journée qui s’émiettent, comme on ramasse les restants de table. À la fin de mon repos forcé, je rattraperai donc tout le temps perdu!