Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web.
Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.

  • Visiteur, merci de ne pas poster plus de 5 poèmes par jour. Ceci dans le but d'améliorer la visibilité du site.

Ça use, vous savez!

#1
Il y a des métiers qui vous usent la tête
D’autres qui font craquer vos membres sous la pression
Il y en a d’autres qui vous emmènent loin du monde
Mais qui créent un grand vide d’humanité

Moi, j’ai choisi deux métiers, alors vous imaginez
L’état structurel de mon corps, comme une tour Effel!
Ah! J’en ai pris des enfants dans les bras, à bout de bras
Quémandant l’amour fou, à grande bordée de neige !

J’en ai pelleté des bisous des câlins
Pour réconforter, apaiser, endormir!
Avec le temps, ça fait des plis aux lèvres
Des bras endoloris et des plaies de brioches

Voyant mon corps se disloquer peu à peu
J’ai choisi d’aller vers son opposé
Du plus jeune, je suis allée au plus vieux
Croyant donner repos à mon corps pelé

J’avais tout faux! J’ai usé mes oreilles
À écouter jour après jour, à entendre l’ennui.
À supporter leurs propres faiblesses du corps
Leurs détresses, leurs peines, leurs grandes déceptions

J’en ai pêché du courage, du réconfort, de l’espoir
Pour les donner sans prescription, à grande dose
Avec le temps ça use le cœur, les yeux et les larmes
Ça vous sidère, de voir tant de misère humaine

Alors si à ma retraite je suis désarticulée
Le dos voûté, les genoux réticents
Que j’ai la larme à l’œil, le geste lent
C’est que j’aurai aimé, peut-être un peu trop fort