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D'un pas joyeux...

#1
Hors concours



D'un pas joyeux...

Je m'en allais découvrir le monde en cette belle institution, que ce bon Charlemagne nous avait léguée, pour une soi disant éternité...
Les papillons de l'été m'accompagnaient de ci, de là, fusaient les chants d'oiseaux dont les trilles cristallins confortaient ma certitude d'aller à la fête...
Vêtue d'un tablier flambant neuf et brodé par maman, je sautillais comme une reinette sur le chemin du savoir...
A la campagne les enfants se rendent bien souvent seuls à l'école, les parents on bien trop à faire à la ferme...
Je sentais encore les baisers pleins d'amour déposés sur mes joues par ma mère, sa fierté de me voir arborer « ses anglaises » enrubannées de bleu, me donnant un air endimanché.
Les rayons du soleil matinal éclairaient ma route, je serrais tout contre mon cœur, le précieux cartable en cuir, empli de trésors : un plumier, où j'avais rangé avec grand soin, crayons noir; de couleurs, taille-crayons en métal et gomme bleue et rose, pour effacer si besoin était...et le plus bel objet du lot : un porte-plume, plume Sergent Major si je me souviens bien, pour écrire les lettres de l'alphabet, en pleins et déliés sur mes cahiers, choisis avec soin pour une occasion exceptionnelle : La rentrée des classes élémentaires...
La terre sentait bon, en passant devant le savetier, des effluves de bois me chatouillèrent les narines, je m'arrêtai devant la boutique du boulanger pour humer son odeur chaude de petits pains croustillants que maman m'avait promis pour ma première sortie d'école...Quel bonheur ! elle m'accueillerait dans ses bras grands ouverts...
Heureusement le trajet ne me parut pas très long...en un rien de temps, en compagnie d'autres enfants, rencontrés sur le sentier des écoliers, je batifolai une dernière fois avant d'aborder les choses importantes, comme « Mam' » me le répétait si souvent...
Puis l'école nous apparut : une jolie bâtisse en pierres de grès, au toit couvert d'ardoises, fenêtres fraîchement repeintes en blanc, se détachant sur le ciel bleu, entourée de giroflées et de roses, embrassant trois marches en son centre que nous franchîmes joyeusement deux à deux, après nous être mis en rang.
Comme elle sentait bon ! ma petite école campagnarde et comme je bénis encore ses maîtres et sa maîtresse....

Les portes du savoir un fois de plus, venaient de s'ouvrir pour nous... Nous allions vers la grande aventure !
 
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