Je marche, les bras noués contre ma poitrine
Dans le clair-obscur de l’aurore,
je marche, les bras noués contre ma poitrine,
j’ignore le chant mélodieux des colombes, et
je marche, les bras noués contre ma poitrine,
j’ignore le chant mélodieux des colombes, et
le calice d’innocence des fleurs
qui se balancent
parmi le cristal des bocages, ô ma Vénérée,
qui se balancent
parmi le cristal des bocages, ô ma Vénérée,
toi qui savais l’autel de l’Amour.
Je passe
devant les eaux dormantes de l’Anille
Je passe
devant les eaux dormantes de l’Anille
qui me renvoient le dais de ma beauté,
les lys de ma robe de lin et de mon sac en bandoulière
qui se moirent dessus la candeur infinie des caresses du vent,
les lys de ma robe de lin et de mon sac en bandoulière
qui se moirent dessus la candeur infinie des caresses du vent,
te souviens-tu de nos rires près la Maine, le mois dernier,
lorsque nous nous promenions, main dans la main,
ignorantes du lendemain,
lorsque nous nous promenions, main dans la main,
ignorantes du lendemain,
parfois tu t’arrêtais, tu te tournais vers moi,
et tu déposais sur mes lèvres
l’aile d’une baiser,
et tu déposais sur mes lèvres
l’aile d’une baiser,
tes seins de neige s’unissaient à mes seins arrogants et lourds
que tu adorais câliner après nos étreintes.
Le chagrin m’habite depuis que la mort t’a emportée voilà peu,
que tu adorais câliner après nos étreintes.
Le chagrin m’habite depuis que la mort t’a emportée voilà peu,
ô mon Impératrice de douceur,
nous n’irons plus contempler le Loir
comme nous le faisions chaque soir,
nous n’irons plus contempler le Loir
comme nous le faisions chaque soir,
je m’approche lentement de l’étang où je t’ai déclaré ma Passion
et où je vais mourir, car mon existence n’est rien sans toi,
ses roseaux se couchent à mon approche,
et où je vais mourir, car mon existence n’est rien sans toi,
ses roseaux se couchent à mon approche,
l’azur se prosterne dessus les cathédrales des bocages,
je m’avance, soudain, un pinson piaille non loin de moi,
il chante la vie et l’espérance, abandonnons ce projet, me dis-je,
je m’avance, soudain, un pinson piaille non loin de moi,
il chante la vie et l’espérance, abandonnons ce projet, me dis-je,
la vie m’attend, dorénavant, poétesse de Sappho,
je te psalmodiai à toute heure, ô mon amante,
les orgues de notre Féminité si pure et si belle !
je te psalmodiai à toute heure, ô mon amante,
les orgues de notre Féminité si pure et si belle !
Sophie Rivière