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amiral Paul de Brueys revisité (1753-1798)

Filiatus

Maître Poète
#1
Pour une fois, ce n'est coutume
Je me permets de raconter
Une hagiographie dont j'assume
Une lointaine parenté

C'est du côté de mon grand-père
Un ardéchois très distingué
Que la belle alliance s'opère
Au dix ou onzième degré

François Paul est né à Uzès
En mil sept cent cinquante-trois
Il est issu de la noblesse
Par son père, un autre François

À treize ans il quitte sa terre
Et s'embarque sur un vaisseau
Comme matelot volontaire
Pour voguer vers les pays chauds

À quinze ans sur une frégate
Il est garde de la marine
Et ainsi à diverses dates
Sur les vagues, on l'imagine

De "L'Atalante" à "La Chimère"
En passant par "Le Protecteur"
Sur "Le Provence" et "L'Actionnaire"
On le sent grand navigateur

À vingt-quatre ans, il est enseigne
Enseigne de vaisseau, bien sûr
Et au combat, sûr, il en saigne
Il en saigne de ses blessures

À vingt-sept ans, sur Le Terrible
Il est lieutenant de vaisseau
Ce n'est pas un insubmersible
Ne confondez pas de bateau

Il est au cœur de la bataille
Aux Antilles, contre l'Anglais
On chuchote même à Versailles
Qu'en amiral, il finirait

C'est là-bas, que finalement
Convole notre François Paul
À l'âge de trente-deux ans
Avec une jolie Créole

À trente-deux ans, il convole
Avec la fille d'un planteur
Marie Anne Aubin
De Bellevue, rajouterai-je

Quand la guerre enfin se termine
Il rentre en héros au pays
On lui colle sur la poitrine
La médaille du roi Saint-Louis

Pendant les quatre années qui suivent
On l'envoie patrouiller encore
Des Antilles jusques aux rives
De la Caroline du nord

Puis la Révolution s'installe
Dans la France de Robespierre
Avec sa noblesse ancestrale
De Brueys est jeté aux fers

Ce n'est que sous le Directoire
Soit après trois ans de prison
Que Paul quitte son purgatoire
Et peux reprendre ses missions

Il est promu contre-amiral
En mil sept cent quatre-vingt-seize
Commandant les forces navales
De la France au Péloponnèse

Il soutient les troupes françaises
De Bonaparte, en Italie
Le pourvoyant dans la fournaise
Malgré le blocus du pays

Bonaparte alors le remarque
Et trouvant notre homme idéal
Pour la grande Égypte, il l'embarque
En le nommant vice-amiral

Commandant en chef l'armada
Qui vogue vers Alexandrie
Sans même engager le combat
Il fend les lignes ennemies

C'est le premier jour de juillet
Mil sept cent quatre-vingt-dix-huit
Que mouillent les bateaux français
Où marins et soldats se quittent

Tandis que Bonaparte gagne
La bataille des Pyramides
L'amiral de Brueys s'éloigne
Vers une zone moins torride

L'amiral largue les amarres
Le premier août à Aboukir
Quand surgissant de nulle part
La flotte anglaise, au loin s'étire

Les Français sont pris en tenailles
Par les navires de Nelson
Et bien qu'ils livrent la bataille
L'heure de la défaite sonne

Un combat terrible s'engage
Entre les vaisseaux amiraux
C'est l'Anglais qui prend l'avantage
Et blesse au bras notre héros

Un énième coup de canon
Envoie de Brueys, hors la vie
Se faire ciseler son nom
Sur l'Arc-de-Triomphe, à Paris