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Coup fatal (fiction)

#1
Coup fatal (fiction)


Ça y est elle entend la porte d'entrée s'ouvrir
Elle se met à trembler en espérant qu'il ne revienne pas du bar
Car c'est là où il devient pire et qu'il ne faut pas le contredire
Et puis leur fils n'est pas encore couché, il n'est pas assez tard

Il entre dans la cuisine et se cherche une bière dans le frigo
Il lui jette un coup d’œil et c'est là que son cœur commence à s'emballer
Ce regard elle le connaît très bien, mauvais signe, elle écrase maladroitement son mégot
Il a bu bien plus avant cette canette, il ne tient presque plus sur ses pieds

« Tommy ! Descend tout de suite ! J'ai quelque chose à te dire ! »
Leur fils, comme très souvent est sa première cible quand il est en colère
Elle entend les pas timides de Tommy qui entre dans la pièce, il transpire
Ce matin il avait oublié de nettoyer le frigidaire

« Tu vas en prendre moi je te le dis !
Quand je te demande de faire quelque chose tu le fais, compris ?
Je n'aime pas quand il faut que je me répète !
Tommy pleure quand son père lui dit qu'il va le boxer, il cache sa tête

Sa mère, une fois de plus veut protéger son enfant
Elle se lève et lui prie d'arrêter, de se calmer, qu'il n'a que cinq ans
Bien évidemment les coups pleuvent, il n'entend rien pendant qu'il crie
Qu'il cogne comme un fou, alors comme toujours elle se met entre le petit et lui

Elle prend tout sur elle pendant que Tommy se cache derrière la chaise avec peine
De ses yeux d'enfant, il ne comprend pas, enregistre la scène
Du sang, des hurlements, papa qui tape maman et qui dit qu'elle le mérite
Maman qui regarde Tommy tendrement, grimaçant, elle a l'air triste

Elle se relève enfin quand il est sorti de la maison
« Tu as besoin d'un coup de main ? », lui demande le petit garçon
Elle se dit tellement de fois qu'elle doit aller voir la police et parler, tout raconter, mais c'est trop dur
Qu'elle doit briser ce silence avant qu'il ne lui brise les cotes, fuir cette torture

Elle repousse aussitôt cette idée en repensant aux paroles de son mari « si t'ouvres ta bouche, t'as plus de dents », secret très lourd
Ne pas déballer sinon elle le regrettera jusqu'à la fin de ses jours
Alors elle lâche le combiné et renonce à appeler les secours
Sans issue possible, elle se sent condamnée pour toujours

Elle préfère tout garder entre ces murs par crainte d'une vengeance cruelle
Malheureusement, ils ne peuvent pas parler pour elle
Elle aurait peut-être dû, pu, avoir ce courage, cette force, pour se sauver de ce pétrin
Car malheureusement maintenant elle n'est plus qu'une statistique dans la maltraitance, des femmes qui meurent sous les coups de leur conjoint


CynThia

 
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