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Mon fléau égoïste

Oiseau Lyre

Maître Poète
#1
Désolée mais je pars, vous ne me verrez plus
Sous mes ailes blessées je cherche à m’envoler
En prenant mon élan afin de m’évader
De ces terres brunis aux parfums dissolus.

Ma légère envergure, si souple, et si flexible
Me permet d’arborer mon planisphère astral
En cherchant à pointer, de mon bec, ma natale
Parcelle qui m’a tant apporté sous sa bible.

Elle s’expose à moi comme un fait évident
Et toujours aujourd’hui, je me questionne encore
Pourquoi je t’ai quitté, bleuet de mon aurore ?
Qui m’offre un abri sous l’aube de tes printemps.

Les pétales de ta floraison aérienne
Deviennent ma prière irisée sous ta plume
Pour pouvoir, de ma penne, étendre ta coutume
D’irriguer ton cosmos sous l’ombre de ma peine.

En rejoignant tes bras d’un saphir philanthrope
Mes pleurs croquent des maux qui sous ma mélopée
Au tintement fébrile, vibrant par ma flopée
De sanglots qui rythmaient ma strophique syncope.

Se pose, sur une page, un calligramme blanc
Sur les ailes d’un ange aux embruns nuageux
Qui évoquait sous sa coupe un piano aqueux
Pour que je puisse jouer ces sonnets discordants.

Alors j’appose l’encre aux senteurs étoilées
Conférée par mon champ d’un jardin catholique
Sur un stratus poudrée pour peindre lunatique
Mes vers qui s’emmêlaient en un recueil fané.

Je dégradais ce champ, le temple de mon Père
En détruisant son art sous mes eaux dépressives
Mes larmes enchâssées qui sculptaient une rive
Pour noyez son humus illustrant son bréviaire.

Ces végétaux mourraient et les pages de son
Ouvrage étaient en train doucement de muter
En divers cumulus souillés par mes péchés
Grondant incessamment en échos furibonds.

Alors je tentais de calmer mes incidents
Sur les touches nacrées de ces vers musicaux
En y faisant danser mes ailes sur le dos
De ce clavier lyrique en un tempo décent.

Malheureusement pour moi la voie s’effaçait
Les carillons sonnant en cœur leur hallali
Et je saisis que mon récit s’arrête au lit
Recouvert d’un linceul mutilant mes projets.

Je n’étais parvenue à combler les désirs
De mon Dieu en couvrant son ciel de sacrilèges
Transformant sa maison en un funeste arpège
En laissant à Satan le soin de l’abolir.

J’avais détruit ce livre ouvrant sur mon histoire
Mes racines luisant d’un religieux apport
Par mes parents veillant sans cesse sur mon sort
Mais ce dernier chapitre avait trahi leur moire.

Je vouais prendre le large et m’échapper de tout
Cet hypocrite essaim d’une foule en délire
Mais j’avais écopé du poison des sourires
Railleurs et destructeurs qui m’ont ruée de coups.

Alors de ces nuées, j’en avais souillé d’autres
D’un rayon cathartique et miséricordieux
Par ma mélancolie appétant l’insidieux
Démon ne se privant de brûler mes apôtres.

Ma fratrie angélique avait péri à cause
De ma faiblesse ayant encouragé le mal
Et n’étant parvenu qu’à jouer un lexical
De maux, sous mes soupirs, j’ai condamné la chose.

J’avais ouvert la voie sur un tout nouveau conte
Qui allait m’exposer dans la peau éponyme
De l’être qui dissous son foyer pour la cime
De mon tout nouvel âtre, qui me gorgeait de honte.

J’avais tout abimé, ma famille, et ma terre
Et devais composer ce prochain récital
Avec mon nouveau maître en un recueil vénal
Eculant à jamais mon espoir de lumière.

Oiseau Lyre.
 

Pièces jointes

#2
C'est magnifique.
Ta plume à des ailes ! Un choc sismique d'émotions en tout genre ! Une gravité sur le fond très poli, souple, emporté.