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Chant d'elle 1 - Qui dira un jour ?

#1
Qui dira un jour ?

Qui dira un jour
L’étonnement de l’enfant
Devant sa mère, au deuxième,
Qui se tranche les veines ?

Qui dira un jour
Cette eau chaude dans laquelle
Des volutes toutes rouges
Se déroulent sur fond blanc ?

Qui dira un jour
Le désarroi d’une mère
Devant l’enfant qui demande
D’où provient tout ce sang ?

Qui dira un jour
Les enlacements de l’enfant
Pour sa mère qui sanglote
À genoux, sur le sol de sa chambre ?

Qui dira un jour
Ces poignets lacérés
Recouverts de pansements
Plus épais qu’un linceul ?

Qui dira un jour
Les gémissements d’une mère
Toute éprise de désir
Sous un homme qui l’aime ?

Qui dira un jour
Cette mère aux yeux vides
Entourée de mégots
Que l’on quitte à jamais ?

Aubépin des Ardrets

Chant d'elle 2 - Kaddish en Caillou
Chant d'elle 3 - D'autres Femmes soudain
Chant d'elle 4 - Comme une longue Fente couvant sous la Surface
Chant d'elle 5 - L'Effet-Mère
Chant d'elle 6 - 96° Degrees in the Shade
Chant d'elle 7 - Témoignage du Bureau
 
Dernière édition:
#6
C'est beau mais tellement triste que je n'en dirai pas plus
Merci Aubépin
Sentimentale
Je suis désolé, Sentimentale, pour cette tristesse qui parfois remonte. J'ai posté ce texte sorti tel quel comme s'il avait sommeillé en moi pendant des années et qu'il avait attendu patiemment avant de se (me) réveiller subitement, m'obligeant à tout cesser pour le coucher sur papier. Il est brut et pourtant très enfantin, je trouve, simplet, presque. Je crois que je n'ai jamais eu la force de le retravailler. J'ignore encore à ce jour s'il est destiné à quelqu'un de particulier ou s'il s'adresse à toutes et tous sauf à certain.e.s...
 
#7
Un émouvant recueil consacré à votre mère... avec un joli jeu de mots pour le titre...
Une blessure vive... qui s'ouvre aux pensées et aux questions qui s'expriment dans de poignants poèmes...
Merci, glycine, pour cette lecture.

Vous utilisez le mot "recueil", et vous avez sans doute raison : c'est la première fois que j'identifie un véritable fil conducteur entre plusieurs textes "perpétrés" par mes soins. Il me semble avoir compris, à la relecture de ces textes, qu'ils constituaient des chandelles à ma mère, ce que j'avais formulé dans L'Effet-Mère ("Voix sans issue où brûlent des chants d’elle"), au sujet de cette mère éphémère dont l'effet se prolonge toujours aujourd'hui chez moi ; texte qui demeure encore très obscur à mes yeux, mais dont je commence peut-être à comprendre l'"économie interne". D'autres textes mériteraient peut-être également de figurer dans ce "Candélabre de chants d'elle" : Adolescence, Dans le Grenier, notamment. Je ne suis pas non plus sûr de la "chronologie" que devrait avoir ce "recueil(lement)", du texte ""pivot" autour duquel il s'articule véritablement.

Je profite de cette réponse pour vous remercier personnellement, glycine, et remercier toutes les personnes qui acceptent de lire et, parfois, de commenter les textes que je poste ici où là : l'impression de faire parfois "vibrer" certaines fibres chez d'autres et la sensation que certains mots me permettent de mieux organiser, ordonner et comprendre mon modeste cheminement écrit me sont une véritable récompense ;-)
 
Dernière édition:

glycine

Maître Poète
#8
Merci, glycine, pour cette lecture.

Vous utilisez le mot "recueil", et vous avez sans doute raison : c'est la première fois que j'identifie un véritable fil conducteur entre plusieurs textes "perpétrés" par mes soins. Il me semble avoir compris, à la relecture de ces textes, qu'ils constituaient des chandelles à ma mère, ce que j'avais formulé dans L'Effet-Mère ("Voix sans issue où brûlent des chants d’elle"), au sujet de cette mère éphémère dont l'effet se prolonge toujours aujourd'hui chez moi ; texte qui demeure encore très obscur à mes yeux, mais dont je commence peut-être à comprendre l'"économie interne". D'autres textes mériteraient peut-être également de figurer dans ce "Candélabre de chants d'elle" : Adolescence, Dans le Grenier, notamment. Je ne suis pas non plus sûr de la "chronologie" que devrait avoir ce "recueil(lement)", du texte ""pivot" autour duquel il s'articule véritablement.

Je profite de cette réponse pour vous remercier personnellement, glycine, et remercier toutes les personnes qui acceptent de lire et, parfois, de commenter les textes que je poste ici où là : l'impression de faire parfois "vibrer" certaines fibres chez d'autres et la sensation que certains mots me permettent de mieux organiser, ordonner et comprendre mon modeste cheminement écrit me sont une véritable récompense ;-)
Un recueil empli d'absence, de souffrance, de questionnements, d'amour et d'émotion...
J'aime bien l'image des chandelles, chacune d'elles étant un hommage...
En utilisant le mot "recueil", j'ai pensé comme vous au terme "recueillement"... approprié à la situation...
J'ai aussi pensé à votre poème "Dans le grenier" qui bien sûr y a toute sa place (de même que "Adolescence")...
Chaque poème a son importance et la chronologie se fait par le passage du temps : enfance, adolescence, âge adulte...
où à chaque étape, on peut lire le manque et la douleur...

J'élargis le champ de cette discussion en pensant à une chose : chaque année, dans les écoles primaires, les enfants confectionnent des petits objets pour la fête des Mères... une tradition que je trouve "cruelle" pour les enfants qui ont perdu leur maman, et pour ceux dont la mère est "indigne"... Pardonnez-moi cette digression mais cela doit être douloureux à supporter pour ces jeunes écoliers...

Merci à vous Aubépin...
Vos poèmes parlent au cœur et à l'âme...
Vivent les sentiments... Vivent les émotions !
Belle semaine
 
Dernière édition:
#9
j'ai lu, le cœur serré , je n'ai pas lus les autres , pardon mais je ne pourrais pas si tout est aussi triste
pour préserver mon moral vacillant ces derniers jours
je lirais par petites doses plus tard

mes pensées pour cette peine avouée et libérée
dans ces mots qui disent toute l'intensité dramatique simplement sans lourdeur
et mes amitiés
 
#10
Un recueil empli d'absence, de souffrance, de questionnements, d'amour et d'émotion...
J'aime bien l'image des chandelles, chacune d'elles étant un hommage...
En utilisant le mot "recueil", j'ai pensé comme vous au terme "recueillement"... approprié à la situation...
J'ai aussi pensé à votre poème "Dans le grenier" qui bien sûr y a toute sa place (de même que "Adolescence")...
Chaque poème a son importance et la chronologie se fait par le passage du temps : enfance, adolescence, âge adulte...
où à chaque étape, on peut lire le manque et la douleur...

J'élargis le champ de cette discussion en pensant à une chose : chaque année, dans les écoles primaires, les enfants confectionnent des petits objets pour la fête des Mères... une tradition que je trouve "cruelle" pour les enfants qui ont perdu leur maman, et pour ceux dont la mère est "indigne"... Pardonnez-moi cette digression mais cela doit être douloureux à supporter pour ces jeunes écoliers...

Merci à vous Aubépin...
Vos poèmes parlent au cœur et à l'âme...
Vivent les sentiments... Vivent les émotions !
Belle semaine
Je vous remercie, glycine, pour toutes ces réflexions.
J'éprouvais aussi une certaine sensation de "cruauté désincarnée" dans cette fête des Mères imposée, à laquelle nul enfant ne semblait pouvoir échapper et pour laquelle chacun était "sommé", en même temps que tous les autres, comme un petit soldat montant au front, de dégainer sa flamme à sa maman : ce moment me paraissait tellement surfait et artificiel qu'il me semblait alors être le plus piètre des comédiens face à ma mère qui avait alors, quant à elle, l'impression d'être propulsée dans la quatrième dimension en voyant son fils tenter de se conformer aux injonctions scolaires de l'amour pour sa maman - les enfants ne déclarent jamais mieux leur flamme que dans des situations spontanées et éminemment personnelles, je trouve ;-) Vous parlez de mère "indigne" : cela me fait penser à la chanteuse Lio dont j'avais lu, un jour, qu'elle rêvait d'être une "grand-mère indigne", et j'avais trouvé cela très drôle ;-) Je crois cependant comprendre ce que vous entendez ici par mère "indigne", qui me semble plutôt vouloir dire "dépassée par les événements" (ce qui modifie alors singulièrement le point de vue et les leviers d'action pouvant alors être mis en oeuvre).
 
#11
j'ai lu, le cœur serré , je n'ai pas lus les autres , pardon mais je ne pourrais pas si tout est aussi triste
pour préserver mon moral vacillant ces derniers jours
je lirais par petites doses plus tard

mes pensées pour cette peine avouée et libérée
dans ces mots qui disent toute l'intensité dramatique simplement sans lourdeur
et mes amitiés
Je suis désolé, Luze. J'ai longtemps hésité à poster ce texte et ne me suis finalement décidé qu'en comprenant que, malgré sa brutalité et sa simplicité singulière, il avait sans doute sa place parmi les autres textes semblant directement être en lien avec ma mère. Je vous remercie de cette lecture.
 

iboujo

Maître Poète
#12
Enfance marquée au fer rouge..
Que dire ? Que comprendre quand on est si petit devant une telle image
Le sordide..
Très émouvant Aubepin.
Tu fais bien de sortir tout cela de ta main
..

Je me permets de t'adresser toute ma tendresse de maman..


Bouleversée la jj
Jojo
 

Polymnie2

Maître Poète
#15
Je suis arrivée avec peine jusqu'à la fin
sentant une lame de rasoir me tenailler!

C'est dur mais c'est tellement vrai
que tu ne dois pas le retravailler!
Il parle, il saigne comme tu as saigné!

Tous les mots circule sur une vie qui bascule!

Merci Aubépin pour ce partage étroit,

Amitiés, Poly
 
#16
Je suis arrivée avec peine jusqu'à la fin
sentant une lame de rasoir me tenailler!

C'est dur mais c'est tellement vrai
que tu ne dois pas le retravailler!
Il parle, il saigne comme tu as saigné!

Tous les mots circule sur une vie qui bascule!

Merci Aubépin pour ce partage étroit,

Amitiés, Poly
«il saigne» : merci, Polymnie, de m'avoir fait comprendre ce texte. Je crois que c'est pour cela aussi que je l'ai posté : pour que d'autres personnes, «d'autres vie que la mienne» m'aident à le comprendre. Merci, vraiment.