Double vision d'une saison reine...
Sous la caresse de ton soleil mordoré
Tu jouis de la folie ancestrale des vendanges,
Tu savoures la splendeur du raisin doré,
Du vin bonifié s'envole la Part des Anges...
Tu nous distilles un ultime souffle d'amour,
Ta nature exhale un soupir mélancolique,
Frisson insidieux en son cœur troubadour,
Déclin pervers d'une beauté allégorique...
Ta chevelure cuivrée et tes clinquants atours
Se dénudent sous les assauts d'un vent perfide,
Fuyant les cimes, l'oiseau s'élève sans détour
En un cri strident, offensant ta langueur morbide...
Meurent tes feuilles au tourbillon d'éther glacé,
Sur les toits engourdis de gelée s'abandonnent,
Éphémère linceul gangrené et forcé,
Vers le dais éploré monte un chant monotone...
Connaîtras-tu jamais cette terre d'accueil,
Le lagon bleu, offrande aux mille merveilles,
Les dauphins gris argenté se jouant des écueils,
L'océan de turquoise qu'Hélios ensoleille ?
Atteindras-tu un jour paisible port d'ancrage ?
De ta renaissance espérée tu te morfonds,
Ô toi reine fascinante au double visage,
Je t'ai rêvée céleste, éloignée des bas fonds...
Composé le 29 septembre 2018 - Jacqueline/Prose16
Suite à l'inversion F/M au lieu de M/F sur le dernier quatrain
, j'aurais du écrire :De ta renaissance espérée tu te morfonds,
Atteindras-tu un jour paisible port d'ancrage?
Je t'ai rêvée céleste, éloignée des bas fonds,
Ô toi reine fascinante au double visage...
