Comme un noyau d’olive
Comme un noyau d’olive qui roule sous ma langue,
J’observe les eaux viv’s des souvenirs qui tanguent.
Ma mémoire frotte et brosse, libère de leur gangue
Les plus petites bosses qui forment tous mes angles :
Joies et pein’s de l’enfance et de ses récurrences,
Éclats d’un mond’ mouvant qu’on croyait immobile,
Et, lorsque l’âge avance, cette nette conscience
Que tous les mouvements sont bien irréversibles.
Le voile alors se lève, et les yeux grands ouverts,
Sur le bout de nos lèvres, se dessinent les vers
De ces choses nombreuses à nos vues dérobées.
Quand la chair est partie, la dur’té du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout’s ces faces creuses dont nous sommes érodés.
Aubépin des Ardrets
(Note : La traduction française du titre du livre Nocciolo d’oliva, d’Erri De Luca, a constitué le point de départ de l’écriture de ce poème)
Comme un noyau d’olive qui roule sous ma langue,
J’observe les eaux viv’s des souvenirs qui tanguent.
Ma mémoire frotte et brosse, libère de leur gangue
Les plus petites bosses qui forment tous mes angles :
Joies et pein’s de l’enfance et de ses récurrences,
Éclats d’un mond’ mouvant qu’on croyait immobile,
Et, lorsque l’âge avance, cette nette conscience
Que tous les mouvements sont bien irréversibles.
Le voile alors se lève, et les yeux grands ouverts,
Sur le bout de nos lèvres, se dessinent les vers
De ces choses nombreuses à nos vues dérobées.
Quand la chair est partie, la dur’té du noyau
Révèle en aparté le vrai matériau
De tout’s ces faces creuses dont nous sommes érodés.
Aubépin des Ardrets
(Note : La traduction française du titre du livre Nocciolo d’oliva, d’Erri De Luca, a constitué le point de départ de l’écriture de ce poème)