Balafres
J’ai cousu le miroir
Que tu avais cassé
Et passé au hachoir
Notre amour remâché.
Comment n’ai-je pu voir
Que toutes ces années
Tu n’avais qu’un pouvoir :
Celui de me damner ?
Tes grands yeux de succube,
La courbe de tes cils,
La chaleur de tes brumes
Et la soie de tes fils :
Embrasse-moi encore,
Couvre-moi de morsures
Et laisse-moi pour mort
Au creux de tes plissures ;
Une dernière fois,
Pour que tous nos regrets
Jamais ne nous renvoient
Leurs lueurs en reflets
Aux glaces reprisées
Pour nous mieux balafrer.
Aubépin des Ardrets
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*Kader Attia, Repair Analysis, 2013