Le Cours de Séduction
De la Rome d’Ovide aux amours stendhaliennes,
Les livres sont nombreux sur la séduction
Mais c’est Les Valeureux, du grand Albert Cohen
Qui m’a fourni, je crois, plus de précisions.
Que la séduction se fasse en un « éclair »
Ou plutôt qu’elle soit ample, « lente et soignée »
Chaque condition se doit d’être bien claire
Et je les veux ici chacune désigner :
Sachez par tout d’abord que leur nombre est de 7 :
La jeune femme, ainsi, « doit avoir un époux » ;
Il la faut « noble et vertueuse », un peu ascète ;
Il faut à chaque fois « un climat qui soit doux » ;
La dame aussi doit être en très « bonne santé »,
« Élégante » en morale et en habillement ;
Le séducteur doit, lui, avoir « un air qui plaît »
« Être de son milieu » ou jurer qu’il ne ment.
Ceci étant posé, vient le temps des « manœuvres » :
Celle des « goûts communs » mise sur le partage ;
La « moralité belle » offre mille couleuvres
Qu’avale une « amitié décente » et sans nuages ;
Quand la belle est ferrée : un coup de « mijotage »
Fondé sur une absence un peu trop prolongée
Et un retour subit dans ses proches parages
Pour la passer au « gril » et la faire plonger.
Dans Belle du Seigneur - de Cohen autre écrit -,
Le cours varie un peu, mais les effets sont mêmes
Qui mènent à l’amour éthéré, les « yeux frits »,
De la belle séduite à force de poèmes.
Là, les conditions se résument à 2 :
Celles de l’harmonie « physique et sociale ».
Les « manœuvres » y sont des « manèges » nombreux :
Onze en tout qui un peu vous tordent la morale.
La belle ici se trouve être alors avertie
De ce que l’« on s’apprête à la bientôt séduire »
Elle hausse les sourcils, se trouve divertie :
Le manège prend forme, je m’en vais le décrire.
Elle aime son mari : il faut le « démolir »
D’insinuations ou de rires féroces.
Puis la chose accomplie, faites-la un peu lire :
« Farce de poésie » où bat son cœur véloce.
Amollie par vos mots doucereux et mielleux,
Jouez-lui votre « farce du bel homme fort »
Et montrez le gorille et le lion fougueux
Qui sommeillent en vous en de badins efforts
La belle en sentira des rêveries d’étreintes
Que votre « cruauté » mentale et poétique
Tourneront en « amour religieux » et craintes
Tremblantes de désir obscur et romantique.
Laissez alors percer, sous la sauvagerie
De vos muscles roulant qu’elle voit sous la peau,
La vulnérabilité qui l’attendrira :
Jouez à l’orphelin : ce sera le pompon !
Elle prétextera un instinct maternel
Pour vous prendre à ses bras et éprouver ainsi
La dureté musclée d’un amant potentiel
Sans révéler le fond de ses pensées impies.
Sentant son cœur qui bat, rassurez-la un peu
En manifestant bien tout ce « mépris d’avance »
Que des femmes avez pendant qu’à votre peau
La chaleur et le sang attisent sa croyance.
Attendrie et piquée d’émotions soudaines
Prodiguez-lui « égards et nombreux compliments »
Tels qu’en faisait la Cour à toute souveraine
Et taillez tous vos mots comme des diamants
Quand la complimentée reçoit toutes vos fleurs
Distillez-lui aussi des « regards appuyés »
Qui des yeux la verront rayonner de couleurs
Et s’iront au bas-ventre aussi ramifier
Voyez comme soudain ondule son bassin !
C’est le moment de la « placer en concurrence » :
Portez quelques regards discrets mais assassins
Sur une autre égérie, le tout en sa présence.
La jalousie un peu lui déforme les traits ?
La « déclaration » effacera cela
Et chacun de vos mots, mièvres ou bien lettrés,
Emportera l’amour dedans ses entrelacs.
La belle alors pour vous ouvrira tout soudain
Tant son cœur que son compte ou les draps de son lit
Raflez tout, donnez tout ... toujours plus, jamais moins
Car à quoi bon la mort si l’on n’a pas de vie ?
Aubépin des Ardrets
__________
Brouillon des derniers vers :
De la Rome d’Ovide aux amours stendhaliennes,
Les livres sont nombreux sur la séduction
Mais c’est Les Valeureux, du grand Albert Cohen
Qui m’a fourni, je crois, plus de précisions.
Que la séduction se fasse en un « éclair »
Ou plutôt qu’elle soit ample, « lente et soignée »
Chaque condition se doit d’être bien claire
Et je les veux ici chacune désigner :
Sachez par tout d’abord que leur nombre est de 7 :
La jeune femme, ainsi, « doit avoir un époux » ;
Il la faut « noble et vertueuse », un peu ascète ;
Il faut à chaque fois « un climat qui soit doux » ;
La dame aussi doit être en très « bonne santé »,
« Élégante » en morale et en habillement ;
Le séducteur doit, lui, avoir « un air qui plaît »
« Être de son milieu » ou jurer qu’il ne ment.
Ceci étant posé, vient le temps des « manœuvres » :
Celle des « goûts communs » mise sur le partage ;
La « moralité belle » offre mille couleuvres
Qu’avale une « amitié décente » et sans nuages ;
Quand la belle est ferrée : un coup de « mijotage »
Fondé sur une absence un peu trop prolongée
Et un retour subit dans ses proches parages
Pour la passer au « gril » et la faire plonger.
Dans Belle du Seigneur - de Cohen autre écrit -,
Le cours varie un peu, mais les effets sont mêmes
Qui mènent à l’amour éthéré, les « yeux frits »,
De la belle séduite à force de poèmes.
Là, les conditions se résument à 2 :
Celles de l’harmonie « physique et sociale ».
Les « manœuvres » y sont des « manèges » nombreux :
Onze en tout qui un peu vous tordent la morale.
La belle ici se trouve être alors avertie
De ce que l’« on s’apprête à la bientôt séduire »
Elle hausse les sourcils, se trouve divertie :
Le manège prend forme, je m’en vais le décrire.
Elle aime son mari : il faut le « démolir »
D’insinuations ou de rires féroces.
Puis la chose accomplie, faites-la un peu lire :
« Farce de poésie » où bat son cœur véloce.
Amollie par vos mots doucereux et mielleux,
Jouez-lui votre « farce du bel homme fort »
Et montrez le gorille et le lion fougueux
Qui sommeillent en vous en de badins efforts
La belle en sentira des rêveries d’étreintes
Que votre « cruauté » mentale et poétique
Tourneront en « amour religieux » et craintes
Tremblantes de désir obscur et romantique.
Laissez alors percer, sous la sauvagerie
De vos muscles roulant qu’elle voit sous la peau,
La vulnérabilité qui l’attendrira :
Jouez à l’orphelin : ce sera le pompon !
Elle prétextera un instinct maternel
Pour vous prendre à ses bras et éprouver ainsi
La dureté musclée d’un amant potentiel
Sans révéler le fond de ses pensées impies.
Sentant son cœur qui bat, rassurez-la un peu
En manifestant bien tout ce « mépris d’avance »
Que des femmes avez pendant qu’à votre peau
La chaleur et le sang attisent sa croyance.
Attendrie et piquée d’émotions soudaines
Prodiguez-lui « égards et nombreux compliments »
Tels qu’en faisait la Cour à toute souveraine
Et taillez tous vos mots comme des diamants
Quand la complimentée reçoit toutes vos fleurs
Distillez-lui aussi des « regards appuyés »
Qui des yeux la verront rayonner de couleurs
Et s’iront au bas-ventre aussi ramifier
Voyez comme soudain ondule son bassin !
C’est le moment de la « placer en concurrence » :
Portez quelques regards discrets mais assassins
Sur une autre égérie, le tout en sa présence.
La jalousie un peu lui déforme les traits ?
La « déclaration » effacera cela
Et chacun de vos mots, mièvres ou bien lettrés,
Emportera l’amour dedans ses entrelacs.
La belle alors pour vous ouvrira tout soudain
Tant son cœur que son compte ou les draps de son lit
Raflez tout, donnez tout ... toujours plus, jamais moins
Car à quoi bon la mort si l’on n’a pas de vie ?
Aubépin des Ardrets
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Brouillon des derniers vers :
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