Ce soir, tu traînes sur le quai à regarder les bateaux
Tu fait du kayak dans les eaux calmes d’un ruisseau
En retard, tu cours, tu attrapes un train dans une gare
Tu cours à un rendez-vous, une rencontre dans un bar
Avec la peur du temps qui passe et des visages disparus
Toutes ces choses qui trépassent et ne reviendront plus
Seule, tu fais du vélo dans les rues encombrées de Paris
Ce soir, tu cours sur les ponts, les quais, de Saint-Louis
Avec la peur de ne pas assez vivre, n’avoir plus le temps
Avec la peur de ne pas tout vivre, de perdre tes vingt-ans
Ce soir tu cours sur le quai de Javel, tu prends le métro
Un taxi t’entraîne jusqu’à l’avion pour le carnaval de Rio
Tu cours à perdre haleine dans les petits chemins perdus
Tu cours après le temps, après la vie, le printemps revenu
Je suis celui qui prend le temps comme si rien devait finir
Comme si je devais vivre longtemps encore, ne pas mourir
Je viens te prendre entre mes bras, te dire « N’ai pas peur »
Jje voudrais te mentir et pouvoir te dire que rien ne meurt
Ce soir, tu es venue à ma rencontre, nous sommes deux
Ma bouche sur tes lèvres, tes mains dans mes cheveux
C’est, toi et moi, dans la nuit. Le temps ne compte plus
Ce soir, on oubli,le temps qui presse, nos pas perdus